jeudi 26 juillet 2007

Souvenir d'Aghbala: "taqarit" n'khalti Mouna.


Nos mères et nos grand mères nous préparaient "taqarit": un petit pain bien rond. C'était notre joie journalière. A l'époque, il n'y avait ni pâtisserie ni crémerie.
Taqarit était le cadeau extraordinaire que les vieux avaient imaginé pour faire plaisir aux petits.
Khalti Mouna Said, une vielle femme sympathique, dont la maisonnette , en pisée, était accrochée au flan de Tabarjit, n'avait que sa bouche à nourrir. Elle était assez aisée . Elle possédait une vache!Elle aimait faire plaisir aux enfants du quartier. De temps en temps, j'avais droit à sa taqarit dont l'odeur unique est toujours enfouie quelque part dans mon cerveau olfactif. Je la ressens encore aujourd'hui en écrivant ce message. L'écriture sert aussi à cela. Elle fait ressusciter les souvenirs et les odeurs.
Taqarit de khalti Mouna n'avait rien à voir avec celle de nos mères et de nos grand mères que, elles, cuisaient au four du quartier. La sienne , elle la cuisait dans son four à main:" almessi". Elle la retirait du kanoun et la bastonnait pour la débarrasser des cendres; et nous la remettait toute chaude . Et si c'est notre jour de chance, elle la tartinait de beurre frais "talebict": un vrai délice.
Hommage à Khalti Mouna Said, ce noble coeur de l'Atlas qui naquit, vécut et mourrut
à Aghbala qu'elle n'a jamais quitté.

11 commentaires:

Pas a pas a dit…

bonjour Dr Mouhib
mon souvenir du pain marocain est aussi present que le votre
nous l'appelions (phonetiquement,je ne sais pas ecrire le marocain' KESRA
rond ,beaucoup de mie, au petit dejeuner c'etait un regal avec les beignets cuits a l'huile
amities
patrick

Majid Blal a dit…

Bonjour Docteur. Les gouts de l,enfance sont tout un patrimoine. Mon père nous disait qu,il aimait pardessus tout le pain sorti du four avec du beurre local. j,ai compris cela quelques dizaines d,années plus tard quand j,ai fais le tour des choses à expérimenter. J,ai beaucoup apprécié la reflexion de Mr Dahou quand il avait dit que la culture est ce qui reste quand on a oublié tout ce qu'on a appris.
Comme coincidence, je t'en glisse une, le titre de mon prochain roman qui est presque fini est " L'ODEUR DU PAIN CHAUD"
amitiés

Majid Blal a dit…

"...à Aghbala qu'elle n,a jamais quitté, moi non plus d'ailleurs par l'attachement de la mémoire.
Excuse moi je n,ai pas pu m,empêcher de faire cet ajout pour souligner la force du souvenir dans tes ecrits sur ta région natale.

Dr Mouhib Mohamed a dit…

bonjour Patrick;le pain marocain s'appelle khoubz ou kechra dans certaines regions.les beignets c'est Sfenge.si tu t'y mets tu retrouvras tes mots marocains de 9ans; un ami francais qui vient de temps en temps nous donner un coup de main au sein de l'association commence à parler berbere.mouhib
bien à vous.

Dr Mouhib Mohamed a dit…

bonjour Majid.Mr laaroussi et sa sympathique famille ont pris du cafe chez nous hier .Merci pour les photos qui nous rajounissent.on a discute travail associatif et nous avons visiter le nouveau centre qu'ils ont beaucoup apprecies.La bonne nouvelle :que tu es sur le point de pondre un jumeau à" Femme pour pays"m'a vraiment rejouis je sais que tu ecris des choses prestigieuses ;j'ai hate de lire macopie .quant aux commentaire de Dahou ils sont toujours fructueux. mouhib amities.

Dr Mouhib Mohamed a dit…

re bonjour Majid;la lecture de ton 1er roman demontre que tu n'a pas quitte Midelt .Par le biais du reve
salutaire tu es toujours avec nous à tachaouit et à el ayachi..merci

dahou a dit…

Bonjour docteur, AGHROUM IRGHAN DWOUDI IKARFEN IRATN OUL, était un refrain répété par un bouhali nommé sidi mouh mahbalchi, en sillonnant les ksours au sud est de midelt( de bougma à el ksabi).
C'est vrai c'est un goût unique avec la saveur de "tamtounte" sorte de levure locale.Merci docteur d'avoir éveiller ma mémoire olfactive et gustative au même temps. je me rappelle d'un tagine préparé par khalti ITTO épouse de ammi MOHA ou BENNA et cela à affella n'ifrane justement. c'est un tagine que je n'ai jamais mangé ailleurs. et d'ici je rends hommage à cette famille qui nous( moi et mon binome) a hébérgé, nouri et supporté durant 2 quinzaines pendant notre formation. Dahri

Dr Mouhib Mohamed a dit…

bonjour Dahou le refrain du bouhali resume bien le message merci pour cette belle citation.le tagine des tamahrouchine berbere fait avec amour et cuit à petit feu sur tiryine , comme le tagine n''talfine et à la viande du mouton de Midelt; un regal.amities

Pas a pas a dit…

Bonjour Dr Mouhib
Merci pour ces précisions, je me souvenais du nom aussi des beignets mais comment l'écrire avec les sons français, mais je sais que votre langue est la au plus profond de moi et qu'elle n'attend qu'un signe pour émerger
Je viens de terminer "la civilisation ma mère" de Driss Chraibi.
Quel contraste avec "le pain nu" j'ai eu la chance de lire ces deux livres en suivant. Je dirai que tout oppose ces deux familles
Relations familiales, fortune, acceptation de la civilisation, roman noir de M.Choukri, et l'humour de D.Chraibi
Une chose les rejoint, le talent.
Merci de vos conseils de lecture
Je viens d'acheter "l'homme qui venait du passé de D.Chraibi
A bientôt
amitiés

Pas a pas a dit…

Bonjour Majid Blal
J’apprends avec grand plaisir le titre de ton prochain roman
Bravo, il y a du talent à Midelt à n'en pas douter
Merci me faire savoir comment se le procurer des que possible
Parmi les lecteurs de Dr mouhib, il ne reste plus que Dahou que je salue, et moi même qui n'avons pas encore écris de romans
Cela viendra inch allah
Patrick

Dr Mouhib Mohamed a dit…

Bonjour Patrick , tu devores la litterature maghribine avec appetit;bravo.C'est vrai que CHOUKRI et CHRAIBI sont doues et diametralement opposes.Quand à l' ecriture; les messages de votre blog demontrent que vous avez du talent comme en temoignent aussi vos commentateurs.La vie dans la 2eme rive ajoutee à celle de la 1ere feraient une bonne publication .Sans oublier bien entendu le roman de votre pere pour lequel vous vous preparezselon mon petit doigt; par votre plongeon dans la litterature de chez nous .bon courage .dahou ecrira un jour son roman il a egalement assez de jus pour cela.amities