dimanche 23 décembre 2007

Les pensionnaires meknassis - Noel 1951

Tous les enfants de Midelt, ou des mines d'Aouli et Mibladen, sans oublier les trois de Flilo ont tous connus, pendant une période plus ou moins longue, l'internat à Meknes à deux cent kilométres de chez eux. ils ne revenaient chez leurs parents qu'à Noêl, Pâques et les grandes vacances.

Personnellement, j'ai été pensionnaire à l'Ecole Primaire Marolleau à Meknes en 1942/1943. Je n'avais pas dix ans. Quel océan de larmes versées!, plus les élevages de poux qui proliféraient par manque d'hygiéne, (soit un lavabo pour quatre et une douche pour toutes les pensionnaires). Cela ne laisse pas vraiment que des bons souvenirs.

VACANCES DE NOËL 1951

La météo avertissait qu'il y aurait d'importantes chutes de neige. Nous nous en réjouissons à l'avance. Nous aurions un vrai "Nôel Blanc".

La neige au Maroc, c'est super, mais point trop n'en faut.

A cette époque, pour une raison que j'ignore, la société Miniére possédait une ambulance de surplus militaire. Elle servait à venir chercher les pensionnaires (une dizaine) au moment des vacances. Nous étions tellement contents de rentrer chez nous, que l'inconfort de ce véhicule nous importait guére. Même, nous nous en amusions.

Les bosses, les trous, les virages, les descentes; les montées : nous étions ballottés, cramponnés les uns aux autres. Quelle importance! Nous étions en vacances.

Enfin arrivés à Azrou par temps couvert, neigeux, nous avons appris que le col du Zad était impraticable, suite à de trés importantes chutes de neige.

Notres chauffeur, Moha, tenta aussitôt de téléphoner au Directeur de la mine pour demander conseil. Mais ce fut en vain. Les lignes téléphoniques avaient été en grande partie endommagées par cette tempête et ne donnaient plus signe de vie...imaginez l'angoisse des parents et celle de Moha responsable de tous ces enfants.

(Avons-nous couché à Azrou? Tant d'années après, je ne m'en souviens pas).

Renseignements pris, le col de "la rose des vents" devait être encore ouvert. Nous avons fait demi tour par Fés et Sefrou pour tenter de passer par cette route.

Arrivés à Sefrou, une mauvaise nouvelle nous attendait: des congéres bloquaient ce fameux col. Aucune possibilité de passage.

Pauvre Moha! Déboussolé, mais calme, il ne savait plus que faire le soir, la nuit, avec ces enfants sous sa responsabilité. Et toujours aucune liaison téléphonique possible.

Moha parvint à parlementer avec une "Autorité Compétente" de Sefrou, qui, généreusement, lui octroya l'autorisation de garer l'ambulance dans la cour de l'Ecole. Nous fûmes casés dans une salle de classe avec possibilité d'utiliser les toilettes...Sympa, non!

Mais nous n'avions rien à manger. Moha s'éclipsa un moment. Il revint avec des boites de sardines, des Kesras et des noix...

Malgré ce pénible voyage, j'aime encore les sardines, les kesras et les noix...en souvenir de Moha.

Le lendemain nous amena deux nouvelles. La mauvaise était l'impossibilité de passer par le col. La bonne fut que, par le rétablissement de la ligne téléphonique, le Directeur des Mines put rassurer les parents affolés. Il nous fit retourner à Fés, au Grand Hôtel, où des douches, un bon repas chaud et des lits confortables furent trés apprécier.

Le matin, requinqués, "RE-DEPART par Sefrou. Nous avons réussi à passer le col de la "rose des vents" (descente vers Midelt par Boulmane) entre des congères de la hauteur de notre véhicule (et je ne suis pas de Marseille!)

OUF! Encore quelques Kilomètres et nous étions arrivés. Je termine ce récit en espérant que qui étaieint de voyage s'en souviennent.


Récit de Maguy De Gunen épouse Milleli.Tiré de la revue Salam N 156,Page 8,Decembre 2005.

J ai decidé de paratager ce beau texte de Mme Maguy Avec les lecteurs du blog ,qui sont un peu partout dans le monde(40à 60 par jour selon le parametre analytique de google ).Joyeuses fetes de fin d'année 2007 à tous et à toutes surtout à ceux qui vivent seuls loin des leurs .



jeudi 13 décembre 2007

Le mouflon à manchettes de la région de Midelt.

 
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Le surlendemain de notre arrivée à Tirghist ( village enclavé à 80 Km au sud de Tounfit ) notre équipe médicale composée de quatre personnes, a eu droit à un spectacle merveilleux: de la fenetre de la chambre d'hote se trouvant au premier étage de la maison du garde forestier nous voyions distinctement une trentaine de mouflons ( oudeden ) alignés sur une crete enneigée de Jbel Maaskar. Un véritable enchantement.

C'était en fevrier 1982. Pendant notre séjour qui avait duré quatre jours dans ces contrées, nous avions appris grace aux nombreux échanges avec l'amghar et les membres de la jmaa , beaucoup de choses sur ce bovidé. C'était un émouvant plaidoyer que nous avions entendu. L'amghar, sympathique octogénère, nous raconta que dans les oueds aujourd'hui presqu'à sec, on pouvait naguère voir des troupeaux entiers de mouflons. Quand il faisait très chaud, toute la journée sur les cretes, ils descendaient boire tranquillement sans etre dérangés .
Dans les vallées et les cimes des montagnes , abondaient, il y a encore une trentaine d'années, mouflons, sangliers, perdreaux, lièvres, palombes, chacals et renards.

Aujourd'hui à cause de la pression humaine de la chasse abusive, de la déforestation dévastatrice et également à cause de la sécheresse chronique, de nombreuses espèces de la faune de notre région deviennent de plus en plus rare.
Le mouflon à manchettes, bovidé spécifique de la région de Midelt est menacé de disparition.

Et c'est dans le souci, de le sauvegarder, qu'une reserve a été créee lors de ces dernières années dans la région d'Agoudim, sur une étendue de 20 mille hectares, à prédominance de cèdres et de génevriers.

mercredi 5 décembre 2007

L’associatif : Les gestes bâtisseurs - Par Majid Blal.

Le Maghreb Canada Express ( http://www.maghreb-canada.ca ) a publié dans son éditorial du volume V, N° 12 ( Dec 2007 ) une chronique fort intéressante , écrite par notre ami Majid Blal. Et c'est avec grand plaisir que je la publie dans echomidelt, pour la partager avec les lecteurs du blog. Le texte est applicable au Maroc, en général, et à Midelt en particulier. Bonne lecture!

Des fois qu’on aborde l’engagement des marocains du Québec dans le communautaire, on se heurte automatiquement de la part des petits esprits à la question qui tue : Conviction ou opportunisme ? Comme le soulignait Victor Hugo « Les plus petits esprits ont les plus gros préjugés »

On peut, à priori, occulter et mettre de coté l’argument tant galvaudé qui justifie l’inaction par la carence dans l’exercice du bénévolat comme culture de la démocratie participative. La communauté marocaine au Québec est jeune. Son implication sociétale est au stade de l’apprentissage qui inculque les balbutiements de l’abécédaire.

Conviction : Il existe et tant mieux des personnes qui croient aux bienfaits communs de l’implication dans l’associatif et qui essayent d’enrichir le milieu avec abnégation. Faire dans l’associatif c’est d’abord y croire. Croire au bénévolat et à l’acte gratuit qui ne demande pas rétribution. Donner de son temps, de son savoir faire, de son ingéniosité et de sa créativité, mettre son propre réseau au service de la structure, contribuer financièrement quand on le peut… en fin de compte il faut une part d’idéalisme pour le don de soi.

Puis il y a les opportunistes : Ils écument les méandres des coulisses. Complotent par ci, dénigrent par la. Ils se faufilent à merveille dans la suspicion comme dans une forêt de roseaux avec lesquels ils plient au gré du vent. Pour eux toute action doit rapporter. Tout geste posé doit avoir une incidence sur leurs carrières ou du moins sur leurs noms propres. Ce genre d’individus est par essence jaloux car on constate qu’il est tout le temps contre la vertu qui surgit comme de l’eau de source chez les autres membres de son groupe. Le jeu politique les subjugue jusqu’au point que cela devient un frein aux desseins de leurs volontariat. Ils ne se doutent pas comme le disait si bien Einstein « La politique passe, seules les équations demeurent »

Il y a aussi ceux dont la devise est « ni faire ni laisser faire ». Ceux qui sont profondément ancrés et enracinés dans un désert de l’inaction. Ils demeurent invisibles jusqu’aux premières pluies comme dans Kalahari. Là, en mauvaises herbes, ils refont surface. Ils ne donnent jamais le bénéfice ni du doute ni de la bonne fois à ceux qui s’engagent volontairement afin de mener des missions et de réaliser des avancées.

Comme disait bien Ghandi
« First they ignore you, then they ridicule you, then they fight you, then you win »

Ils se vautrent dans leur suffisance et par la distorsion cognitive qui les anime, ils ne filtrent que du négatif ou ce qui leur semble l’être. Qu’importe l’argumentation, il n’existe personne à la hauteur de leurs attentes pour mener à terme le combat associatif. On connait tous quelques mamans pour qui la bru idéale est un casse tête car elle n’existe que dans ses chimères.

Finalement il y a ceux qui ne sont pas intéressés pour maintes raisons. Qui font leurs traintrain quotidiens tout en encourageant au moins du chef le travail des autres.

En conclusion, il est important d’encourager les premiers, de valoriser leurs apports au moins par la reconnaissance. De faire attention aux deuxièmes sans les écarter car souvent leurs motivations apportent des bénéfices à l’associatif. Il serait aussi important de sensibiliser la dernière catégorie car lorsqu’ils sont convaincus que la marche est dans le bon sens, ils embarquent. Et Finalement pour ceux qui aiment clabauder tout en ruminant de la calomnie pendant qu’ils regardent passer le train, il n y a rien à faire c’est pathologique…Faire dans l’associatif est d’abord un geste d’amour envers les autres. « La seule perversion est l’incapacité d’aimer » Anais Nin



Le 27/11/2007 Majid Blal


dimanche 2 décembre 2007

La qualité du service rendu à l’enfant du peuple . Par Salah Abdelmoumen.

Comment peut-on parler de rapport qualité prix que le premier venu des profanes en matière d’économie s’amuse à crucifier chaque fois que le cœur lui en dit.
Comment peut-on parler de la protection du consommateur contre les contrefaçons et les abus dans la triche quand nous sommes à ce jour démunis en matière de contrôle de la qualité.
L’inexistence ou l’inefficacité des organismes chargés du respect des normes et du contrôle de la qualité des produits finis est chose, désormais, que chacun de nous a, au moins une fois, apprise à ses dépens.
Le pire encore et c’est là où le bât blesse, c’est quand la qualité concerne un service qui affecte le devenir de tout un peuple.
Eh Oui, il s’agit de la qualité de l’enseignement que l’on dispense à nos enfants, les enfants du peuple, car les autres, vernis qu’ils sont d’appartenir aux familles des décideurs souvent nantis, profitent d’un enseignement de bonne facture, sous d’autres cieux et héritent de diplômes d’une manière douteuse, imprégnée d’un état d’esprit qui veut que celui qui détient l’argent détienne le pouvoir. Ces gens là, messieurs, s’accaparent, sans le moindre sursaut de conscience, de titres qu’ils n’ont pu glaner par d’autres artifices.
Il ne s’agit pas là d’une fabrique de papier ou une usine d’allumettes où, quand un quelconque vice est découvert, on peut brûler toute la production. Mais c’est bien de génération de marocains qu’il est question.
Où sont ces décideurs à la bourse garnie par les deniers du peuple qui arborent des thèses inouïes sur les bienfaits des programmes et des cycles d’études élaborés par leur soin alors que leur progéniture est à l’abri de cette agression intellectuelle, loin des regards indiscrets, de l’autre côté de la mer.
Quelles réponse ont-ils à ce pauvre enfant du peuple qui, sandale trouée, hiver comme été, trompe la faim avec un morceau de pain, se glace le nez et les mains, chaque matin pour aller à l’école, le cœur plein d’espoir. Confiant envers ceux qui n’ont pas hésité à sacrifier plusieurs générations de ses semblables rien que pour assouvir leurs lubies fantaisistes, rien que pour se démontrer à eux et aux autres qu’ils sont faits pour penser à la place des autres ; il part, le pauvre, perdant sans le savoir, victime d’une machination abjecte qui dépassait son entendement et qu’il découvrira peut être demain si le destin et les vents lui sont favorables.
Nous autres parents qui avons eu la chance de nager entre deux eaux, souffrons pour nos enfants, avons cru d’abord en un lendemain meilleur avec l’arrivée des écoles privées mais très vite nous apprîmes que la supercherie continue, que l’anarchie était de mise et que la qualité du service rendu à nos enfants est loin de répondre aux normes souhaitées. La privatisation de l’enseignement est partie pour provoquer de sérieux clivages et des dégâts irréparables à nos générations futures. Tout le monde est dupé et le ministère de tutelle y compris. Il n’y a qu’à voir ces écoles privées qui ont poussé à une allure vertigineuse en scandant leur savoir faire de mille manières où le faux et le moins faux forment un amalgame incohérent.
Dans ce contexte où les décisions crient à l’hérésie, comment peut-on venir à bout de l’analphabétisme ? Comment pourront nous faire migrer notre peuple d’une culture orale vers la culture de la transcription et de l’écrit ?
Comment inculquer à nos enfants les bienfaits de la lecture et du livre dans ce contexte où la toile, mirobolante par l’attrait du plagiat masqué, les attire et les happe indubitablement ?
La réduction inquiétante des « Actifs » par rapport aux passifs et j’entends par ces derniers, non seulement les vieillards, les étudiants et les chômeurs mais encore et surtout ces diplômés à tort, ces responsables qui gravissent sur le dos des autres, ces louches parvenus, souvent les moins utiles et les plus rémunérés et qui avec un toupet exaspérant ne souffrent d’aucun complexe en se faisant payer pour un service qu’ils n’ont jamais rendu, mal rendu ou ne peuvent rendre à la société et à leurs prochains….

C'est à Mr Salah Abdelmoumen, l'auteur du texte, de répondre aux commentaires.

mardi 27 novembre 2007

la chaleur humaine

Au moment où les pouvoirs publics des pays industrialisés consacrent chaque année un budget faramineux pour la prise en charge de leurs personnes malperformantes, dans les structures d'accueil specialisées.Les familles marocaines accomplissent cette tache à la
place de l'état et le dispense ainsi d'une facture budgetaire trés lourde .
En effet les Marocains ont cette vertu de s'occuper des plus faibles d'entre eux .Au sein de la cellule familiale Marocaine chaque etre humain est important meme celui qui dérange .Les plus agés, les handicapés physiques et mentaux sont bien entourés et ils se sentent en sécurité parce qu' aimés par les leurs.
Actuellement en occident les spécialistes de la prise en charge des personnes démunies physiquement et mentalement pronent l'hospitalisation à domicile ;Ils se sont apercus que
les locaux d'accueil, quoi que sophistiqués et sur médicalisés n'ont pas donné le résultat escompté.
Ils leur manque quelque chose qui ne s'achete pas : la communication et la chaleur humaine .



samedi 24 novembre 2007

Midelt, la première neige .

 
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Midelt, la premiere neige

Il aura finalement attendre plusieures années pour que la neige se décide enfin à faire son apparition au mois de Novembre à Midelt.
Quel plaisir ce matin de se réveiller avec Al Ayachi recouvert de son burnous blanc .les toits , les majestueux noyers et les vergers de la place verte où je suis perché sont couverts de neige.Dans mon jardin une dizaine de cm est tombée toute la nuit du vendredi 23. A l'heure qu'il est elle tombe encore sous forme d'une pluie neige . Dehors, le froid " casse les clous", selon l'expression locale. Souhaitons qu'elle continue à tomber pour le plaisir et la joie des fellahs montagnards du grand et du moyen Atlas qui ne la voient ces dernières années que trés peu . La neige est devenue l'or blanc dans la région,sans elle les nappes phreatiques se dessechent , ce qui est catastrophique pour l'agriculture .
Je tenais à partager ces bons moments avec les lecteurs et les amis du blog.

jeudi 22 novembre 2007

Assoul ,Sidi Abou Yacoub;L'arbitrage.

Larbi Mezzine rapporte dans son travail d'érudition que :Abou Yacoub est l'un des six fils de My Abdellah Amghar Sghir,qui est lui meme descendant de AbouAbdellah Amghar,le cherif idrisside qui a fondé au 12éme siécle,le ribat de Tit sur la plaine atlantique de Doukkala.
C.Henry dans ses notes sur les Ait Sidi Bouyacoub(documents verts CHEAM,N 45,page12)dit" ...à une époque qui se situait vraisemblablement vers la premiére moitié du 16 éme siécle ,un certain Youssef Ben Echeikh Abdallah Amghar,plus connu sous le nom de AbouYacoub ,arrivait dans la vallée de Ghriss".Larbi Mezzine se basant sur une étude historique de l'époque le place dans cette vallée vers la seconde moitié du 15 éme siécle JC .
La famille de sidi Bouyacoub selon un fquih de Madaghra rapporté par C.Henry serait origiaire de Yanboa.Et toujours d' aprés ce fquih Abou Yacoub avait fait deux tentatives infructueuses d'installation ,l'une à Goulmima, l'autre à Tadighoust,il se fixe finalement à l'entrée sud des gorges de Taghia au lieu dit Imougran,à proximité du ksar D'Assoul alors habité par les Imelouan.
Tous les historiens du Sud -ouest Marocain nous rapportent que les Ait Sidi BouYacoub avaient joué un role important dans l'arbitrage dans les conflits entre les tribus d'une part et entre les tribus et le Makhzen d'autre part.
La Zaouia D'assoul avait un ascendant sur toutes les tribus Sanhaja.Son influence touchait jusqu'à une période récente les tribus de la haute Moulouya orintale.
NB.A Midelt les chorfas et les Igouramen assurent toujours la fonction d'arbitrage dans les litiges difficiles.Les chorfas descendants d' Abou Salim El Ayachi de Tisouit, les Ait sidi Lahbib à Gueroune sont souvent sollicités dans les litiges entre individus .



samedi 10 novembre 2007

De la lecture au Maroc

 
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De la lecture au Maroc

Le "best-seller"au Maroc ne dépasse pas les 5000 exemplaires de vente .Alors que sous d'autres cieux un roman ordinaire se dédicasse et se vent à plusieurs milliers voire à plusieurs millions d'éxemplaires.Les marocains lisent peu ou quasiment pas. Le bilan de l'édition chez nous est catastrophique et indigne d'un pays comme le notre .Le tirage moyen ne dépasse pas 1000 à 1500 exemplaires par livre .Il n'est pas concevable avec ce chiffre de rénumérer l'auteur l'imprimeur le distributeur et le libraire .
Ces chiffres dérisoires ne peuvent etre mis sur le seul compte de l'analphabétisme . D'autres facteurs entrent en jeux .Notre pays compte aujourd'hui un nombre considérable d'analphabétes mais compte également des dizaines de milliers de ceux qui savent lire et écrire : Les étudiants, les enseignants, les élèves ,les fonctionnaires ... Ceux là egalement ne lisent pas où s'ils le font c'est par obligation trés rarement par plaisir . Il faudrait donc chercher d'autres facteurs qui expliqueraient la situation décevante du livre au Maroc.Pour des gens plus au fait du monde de la lecture , le livre souffre de sérieuses concurences des autres supports des médias que sont la T.V et le net . Ils incriminent aussi le manque de réhabilitation d'une culture de la lecture : la famille et les résponsables de l'enseignement ne font rien pour inculquer aux éleves l'amour de la lecture .
Je crois que nous avons besoin de grands efforts pour vraiment créer une culture de la lecture et faire entrer le livre dans les produits de consommation du Marocain.



dimanche 4 novembre 2007

Des blogs et de la censure - Par Majid Blal .

 
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Des blogs et de la censure - Par Majid Blal.

Je suis intrigué. Parce que, justement, je n’ai pas de blog, je m’interroge sur les critères que chacun de vous blogueurs, met de l’avant pour une bonne gestion de l’information. Comment et sur quelle base peut-on sélectionner les commentaires à diffuser.En postant mes commentaires à vos écrits, j’ai constaté qu’il y a un moment de flottement qui permet aux blogueur d’évaluer les commentaires et j’ai pensé vous demander d’en parler.
Ma modeste expérience dans l’écrit m’a convaincu que les commentaires des lecteurs est une des motivations principales qui m’incitent à continuer. Dans le domaine journalistique, je mets toujours mon adresse courriel avec ma signature pour être accessible des fois que les éditeurs pour maintes raisons (pour te protéger comme pour t’empêcher d’avoir la tête enflée) n’acheminent pas les messages.
Il ya toutes sortes de réactions aux chroniques. Cela va de l’éloge aux menaces en passant par une large palette d’épanchements. Par courriel, on ne peut effacer ni jeter à la poubelle. On prend tout ce qui passe et on choisit ce qui devrait affecter notre sensibilité comme notre raison.
Écrire est d’abord un geste social qui suppose un lecteur et donc une critique. Comment réagit-on à la critique ?
Quand on se commet dans l’écriture, on ouvre une brèche dans la carapace. L’auteur a besoin du lecteur pour le motiver, pour la reconnaissance, pour le partage et l’échange, pour l’écoute active…

Partagez avec nous vos expériences dans le domaine.

Majid Blal.

N.B : Mr M.Blal désire discuter le sujet de ce message avec les amis de "Echomidelt"; et c'est à lui que revient de répondre à vos commentaires. Merci à tous.

jeudi 1 novembre 2007

La région de Midellt avant l'arrivée des Ait Izdeg

 
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La région de Midelt avant l'arrivée des Ait Izdeg.(1)

Le Haut Atlas Oriental a de tout temps joué la fonction de région transit entre le nord et le sud-est du Maroc.
Déjà au VIII siècle, pour se rendre de Fès à Sijilmassa, ou pour remonter dans le sens inverse, les caravanes devaient nécessairement passer par le col N'Talghoumt. Ce couloir a vu le long des siècles une remontée de vagues successives de tribus nomades à la recherche de nouveaux paturages dans le nord du pays.
Au XI siècle, le géographe Andalous, Oubeid El Bekri situe Tizi N'Talghoumt qu'il a désigné sous le nom d'Amghak à cinq jours de marche de Fès et trois jours de Sijilmassa. A cette époque, El Bekri n'a pâs mentionné de population dans la région de Midelt actuelle.
Michael Peyron, dans son travail fort intéressant: " sociétés montagnardes et sahariennes" R.O.M.M-1984- rapporte qu'en 1012-1013 J.C, la confédération Ait Idrassen était signalée dans le haut Ziz; il ajoute qu'ils y seront encore au siècle suivant.
Au XII siècle, les Ait Izdeg, futurs habitants de la région qui nous préoccupe, vivaient encore dans le haut Todgha et le haut Ghriss. Toujours au XII siècle, les Almohades lors de leur conquete des montagnes du haut Atlas oriental se sont intéressés à la région.
A Zaouiat Sidi Hamza, une colline portant le nom de leur chef Abdelmoumen atteste leur passage. Il s'agit de "Kodiet Abdelmoumen"
En 1248, J.C, l'Emir Almohade Abou Bakr soumit les montagnes de Midelt actuelle.
A partir du XIV siècle, des groupes arabes Maaquil: les Bni Hsen, transhumaient dans la vallée de la haute moulouya.
Georges Marçais disait d'eux: " qu'ils faisaient figure de grands nomades puissants".
Les Bni Hssen ont abandonné, au fil des siècles, la haute Moulouya orientale pour se stabiliser, au XVII siècle dans le Gharb.
Les Bni Hssen possédent encore actuellement un Ksar au nord-est de Midelt. Il s'agit de Ouizert Ouled Abbou.
Au début du XIV siècle, El Hassan Ben Mohamed El Ouazzani, plus connu sous le nom de Jean Léon L'Africain ne fait état, dans son travail: " la description de l'Afrique" d'aucune population à cette date dans la région de Midelt actuelle.
Vers la 2è moitié du XVI siècle commence la remontée des berbères Sanhaja du versant sud de Jbel El Ayachi vers le versant nord de celui ci. Cette remontée a été , selon M.Peyron, orchestrée par Ait Hdidou. Chassés avec leur cousins les Ait Izdeg et les Ait Merghad de l'Imedghass par les Ait Atta, les Ait Hdidou avaient eux memes supplanté d'autres tribus sur leur passage dont les Ait Ayach. Ces derniers vivaient dans le ksar des Ait Yaacoub. Les Ait Ayach se fixaient vers 1530 le long de l'Ansgmir. C'est à cette période qu'intervenait la fondation de la Zaouia de Sidi Hamza au sud-est de Midelt.
C'est à cette époque également que les autres Ait Idrassen ( Ait Youssi, Ait Ouafella...) devaient commencer à nomadiser dans la haute Moulouya orientale.
1645 J.C marque la fondation de l'Alliance Ait Yafelman.

- a suivre - Tiré de mon modeste travail publié en 1998: " Esquisses historiques de Midelt " .


samedi 27 octobre 2007

Ait Yafelmane.

 
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Les Ait Yafelmane.

Les Ait Yafelmane : " ceux qui ont trouvé la paix " est une confédération ancienne groupant essentiellement les tribus berbères Sanhaja : les Ait Izdeg, les Ait Meghad, les Ait Hdidou et les Ait Yahya. Ils parlent le berbère du Maroc central « le tamazight ».
Les Ait Yafelmane vivaient avant le VXI siècle au sud du Haut Atlas Oriental, dans le Todgha, le Ghriss, le Dadès, l’Imedghass et le Haut Ziz.
A partir du XVI siècle ils ont dépassé les cols de Jbel El Ayachi et de Jbel Maaskar pour occuper le vaste pays qu’ils habitent aujourd’hui et que M.Peyron a limitécomme suit : « tout le Haut Atlas entre Tounfite, Midelt et le Tizi N’Telghoumt au Nord, et Msemrir, guélmima, Errachidia et Boudnib, au Sud ; avec comme ligne de démarcation, à l’est de la vallée de l’Oued Ait Aissa, et à l’Ouest le cours supérieur de l’Oued El Abid, l’Assif Melloul et le Dadès. ».
Ce vaste territoire est, par conséquent, en contact direct avec les Ait Atta au Sud-Ouest, Ait Soukhmanà l’Ouest, Ait Myeld au Nord, Ait Youssi et Ait El Haj au Nord Est et Ait Saghrouchen à l’Est .
Les pays Ait Yafelmane est une zone montagneuse où Jbel El Ayachi culmine à 3737 mètres.


Fondation de l’alliance Ait Yafelman
.

Les Ait Izdeg, Ait Merghad, Ait Hdidou et les Ait Yahya signaient en 1645-1646, dans la Zaouia d’Assoul, un pacte de l’Entente Ait Yafelmane. Il s’agit d’une alliance par laquelle les tribus suscitées accordaient la protection aux Chorfas d’Assoul descendants de Sidi Bouyaacoub.
Ce document, selon Laarbi Mezzine, donne les Ait Izdeg en tête de liste de tribus de cette confédération.
En plus de quatre tribus berbères, d’autres tribus arabes s’ordonnaient dans l’entente Ait Yafelmane. Il s’agit de Sebbah, Sfalat et Lghurfa du Tafilalt.

dimanche 7 octobre 2007

Le moussem d'Aguedoud-Par M.Akoujan.

 
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Les fiançailles d'Aguedoud - Par M.Akoujan.

Il est vrai que,le manque de liquidité aidant, les gens n'avaient l'occasion de faire des achats importants qu' aux grandes occasions,à la fin des récoltes.C'etait alors l'occasion des mariages organisés en une manifestation collective,populaire.
Les familles venaient requerir "la Baraka" de leurs saints,dancer des jours durant et profiter des festins.
La plus impotante de ces fetes était celle de l'Aguedoud,la fete annuelle,en l'honneur et en souvenir du Saint Sidi Hmad Oulmghenni.
A cette occasion chacun mettait dans l'obole populaire ce qu 'il pouvait , qui un mouton et qui une chèvre ou un bouc.C'était la fete du riche et du pauvre;une circonstance où les rangs sociaux ne signifiaient plus rien et où chacun pouvait se réjouir de la meme façon que tous.
Les fiancés amenaient leurs élues à la fete .Pour la premiere fois ils dançaient ouvertement l'Ahidouss au rythme des tambourins.Ils formaient des rangs où les femmes ,vetues de leur Tamizart rayée, coiffées de soie noire ,alternaient avec les hommes encapuchonnés et flanés de l'Aqrab en cuir brodé et de l'assfel rouge.On pouvait aisément distinguer les femmes mariées des demoiselles par la forme de leur coiffure:en cone pour les premiéres et en chapeau melon pour les autres.Mais les demoiselles avaient sur les joues un fard plus marqué,rouge cramoisi,les gencives et les lèvres teintées de jaune d'or en machouillant du souak, de l'écorce du noyer.Les cones des dames étaient confectionnés à l'aide d' un épi de mais disposé verticalement,au milieu du crane ,sous le foulard de soie.
Cette distinction entre les dames et les demoiselles permettait aux hommes de faire leur choix sans se tromper.
Il sufisait souvent à l'homme ou à la femme,d'un leger toucher, qui semblait du au hazard -il n'en était rien!-pour manifester son interet pour l'autre partie .Cela avait une trés grande importance.Car ce toucher en une telle circonstance était un aveu,voire une preuve d' amour et d'attachement et une promesse de fidélité.
Il n'était pas rare alors d'entendre une demoiselle ,de temps à autre ,crier pour se faire entendre de tous ,en désignant son élu :
- thaddasdi! thaddasdi ! anmyawal!( tu m'as touchée! marions-nous!)
son élu répondait alors:
- thekhoulidhi! thekhoulidi!( je t'aime à en mourir!)
L' élu ainsi désigné se résignait avec joie,sachant qu' un pacte secret avait eu lieu entre eux deux depuis belle lurette.Les parents intervenaient alors pour officialiser l'union!
L'occasion de l'Aguedoud avait une symbolique de taille:Il fallait faire savoir à tous que les couples étaient bien maris et femmes.
La nouvelle était colportée,de douar en douar, preservant les uns et les autres des qu'en dira t' on et des commérages; Il y aller de l'honneur de chacun,car pour un motif de fièrté et de réputation,quelques fois,des familles entières s'exterminaient!
Les Ait Hdiddou parlaient peu.Mais à l'occasion de l'aguedoud,c'était le tambourin qui devenait leur interprète.
Avec cet instrument à percussion si simple et si antique,on devenait l'artiste qui pouvait dire , crier, rire et pleurer avec son art et son Alloun.D'ailleurs chaque mélopée commençait par ces termes:" Sawl a yalloun inass iwmeddakoul...(parle, oh tambourin! Dis à mon aimée...)"
Mais la manifestation en elle meme ,était un langage collectif que l'on utilisait qu'une fois l'an .Les genies se débridaient.La communion profonde se révélait,et l' on pouvait effacer des causes de conflits, des animositée,et développer des liens durables. Tiré du roman "Le sang de l'oeil" de Mohamed Akoujan.

jeudi 4 octobre 2007

l'irrigation à l'ancienne toujours en vigueur.

 
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L'agriculture moderne n'a pas pu supplanter les pratiques agricoles empiriques dans la région de Midelt comme dans bien d'autres régions reculées du pays. Loin s'en fauit puisque, à part quelques grandes fermes de pommiers, c'est le système traditionnel du XIX è siècle qui est encore perceptible dans la région.
Les ancetres des tribus Ait Ouefella, Ait Izdeg, Iguerouan,Ait Ayach, Ouled Khaoua, etc..., avaient développé un système de culture ingénieux dont témoignent, encore aujourd'hui, les lopins de terrain bien aménagés, entourés de murettes de pierres qu'on travaille à Tatiouine dans les ksour de Samoura, Tachaouit, Tajilalit, Izougaghen,Tissouit n'Ait Seghrouchen, à Flilou, dans les ksour de Berrem, Assellim et à Ksar Ait Oufella et sur l'Oued Ifli dans le Ksar de Guerouane.
L'ingéniosité des ancetres de ces tribus se voyaient également dans le système d'irrigation: "tirouguine" forment un réseau de canaux dense bien hiérarchisé témoignant d'un travail collectif colossal.
Les ksour de l'amont s'arrosent par le biais des séguias importantes ( takhatart, tabadout, tinbenhssain ).
Les ksour des Ait Ouafella: ksar lekbir , tachiouine sont arrosées par la séguia d'adeghoual. Les ksour de l'aval sont alimentés par des séguias modestes : c'est le cas de ksar Sidi Said, les Ait Ouassat, de tajilalit et d'izougaghen.
La distribution de l'eau était gérée dans le cadre d'une réglementation stricte par un gardien des canaux: "l'Amghar n'teroua", à la différence de l'Amghar n'teyemi ou Amghar n'teqbilt qui est le chef du conseil ( j'maat).
La distribution de l'eau d'irrigation entre les ayant droit est effectuée à tour de role. L'instrument de mesure est le temps. Ce système d'irrigation est toujours en vigueur dans la région.
Nous rendons hommage aujourd'hui au travail ingénieux des ancetres, mais ce système inventé au XIX è siècle pour les besoins de l'époque n'est plus valable aujourd'hui , pour une agriculture compétitive dans le contexte de la mondialisation.

dimanche 30 septembre 2007

la hyène et la sorcellerie.

 
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Selon les spécialistes, c'est la hyène rayée qui vit au Maroc. Cette espèce, qui était largement répandue dans la région de Midelt, Haute Moulouya orientale, ne se retrouve plus actuellement que dans les régions peu habitées des steppes de Dahra, entre Midelt, Missour et Oujda .
C'est un grand carnivore qui a la taille d'un chien, la coloration de sa robe varie du gris au gris jaune et présente des raies transversales en noir. Sa voix ressemble à un ricanement lorsqu'elle est surprise ( le rire de "mejjerioul").
La hyène rayée est un charognard, elle se nourrit de petits mammifères, mais fait sa nourriture essentielle des cadavres qu'elle peut déterrer meme dans les cimetières. Ce qui lui donne une très mauvaise réputation.
Dans les années 50-60 du siècle passé, la hyène rayée existait en grand nombre dans le moyen Atlas, comme en témogne ce paragraphe tiré d'une archive de DR.M.Rousselle: " je me souviens d'un jour où nous avons abattu une hyène. Les hommes d'un petit ksar voisin aux Ait Arfa de la Moulouya était venu nous proposer d'acheter ("ton prix sera le notre "). L'animal entier pour le détruire. Trop d'organes de cette bete entre dans la composition des filtres préparés par les vielles. ( Toujours suspectes de sorcellerie...dont les hommes ont toujours peur.)
Et bien , cette peur existe encore aujourd'hui, chez une grande frange de marocains surtout ignorants ou illetrés. Ils attribuent à la cervelle de la hyène (mokh eddbaa) des pouvoirs magiques.
Selon le reporter du 30/09/07, " mokh eddbaa se vend comme du "hachich", par petits bouts, sur recommadation et dans la discrétion totale."
"mokh eddbaa" a la réputation de méduser les gens (debbeaa). Selon la superstition , la femme qui porte "mokh eddbaa" ne verrait jamais son mari lui faire de reproches, ni la contrarier. Le mari ferait tout ce que la femme munie de "mokh eddbaa" lui demande et Il serait "mdebbaa".
La cervelle d'hyène rapporte gros à celui qui arrive a en acquérir une. Selon l'hebdomadaire Telquel-sep 2006- pour le besoin de magie noire, le trafic d'hyène fait des ravages au Maroc. Toujours selon cet hebdomadaire, le corps d'une hyène a été vendu à 150.000, DH à un riche commerçant du Golf.

Il est malheureux de constater, encore aujourd'hui, en 2007, que des pratiques ancestrales nuisibles continuent à sévir dans notre pays au vu et au su de tous!

Cette semaine , c'est l'ouverture de la session de chasse dans la région de l'orientale pour l'exercice 2007/2008, la hyène fait partie des animaux qui sont strictement interdts à la chasse au Maroc. EN PRINCIPE!

mardi 25 septembre 2007

Aghbala: la grande neige de 1960.


De la petite fenetre de notre maison nous observions un beau spectacle. Aghbalou et ses jardins le grand abrevoir et le mausolée de Sidi Mohamd Ou Said étaient sous de gros flocons de neige ( ibeliichen). Pas une ame qui passe. Un grand silence règnait , il n'est rompu que par quelques braiments des anes. C'était en 1960, je devais avoir 9 ans. J'ai dit à mon frère cadet: " encore la neige ce soir, j'adore!" . Nous adorions la neige pour plusieurs raisons: le fait de ne pas aller à l'école et pour l'ambiance de détente à la maison.
Les parents avaient pris la précaution de faire une bonne provision de bois et de victuailles.



Ma mère nous faisait des plats divers, à base de lentilles, de fèves ou de fénugrec(halba). Elle nous préparait souvent, aussi, du couscous avec de la viande et les abats séchés et salés (l'gueddid et l'kourdess). On mangeait nos repas à meme le bol autour d'u grand feu près de la cheminée. C'était simple et savoureux. A cette époque à Aghbala, il n'y avait ni télévision ni éléctricité. Nos longues soirées d'hiver étaient animées par des veillées autour du feu, à la lueur d'une lampe à essence. Le temps paraissait plus long qu'il ne l'était en réalité. Nos parents et grand parents nous racontaient, dans une ambiance extraordinaire, toutes les anciennes légendes en plus des banalités de la vie. Les histoires qu'ils nous racontaient mettaient en scène l'ogresse, le chacal, l'hyène , Aicha kandicha, bghelt arouda, etc....
Le souk ne s'est pas tenu pendant plusieurs semaines, il n'y avait ni légumes ni fruits, et meme si la famille nous préparait de bons repas , on éprouvait du plaisir à manger les glands ( iderran) grillés au feu de la cheminée.
L'hiver de 1960 était un hiver long et froid, plusieurs tonnes de neige sont tombées sur le village. Les ruelles étaient effacées et les gens marchaient au pif. Le ravitaillement dans le village commençait à manquer au bout de quelques semaines, et le soleil n'a démarreé la fonte des neiges que tardivement.



Les Aghbaliens n'ont poussé le soupir de soulagement que lorsque le graisseur du grand camion de Mohamed Ou Benaceur Jamali couleur olive donna le signal à ce dernier pour voyager et chercher les denrées alimentaires. - "Roule!".

samedi 22 septembre 2007

Les oubliés du Bled (2) - Mibladen-Ahouli.





En 1935, nous avons changé de lieu. Nous nous sommes installés à MIBLADEN.Ce fut un nouveau changement radical. Après Flilou, les champs, les Kasbah dans la vallée, nous attendait un paysage lunaire. Il y avait là un bordj et cinq maisons neuves plantées là.
Ce centre minier ressemblait à un bagne et, il fallait rester là !

Nos parents plantèrent les premiers arbres : deux mûriers pas trop gourmands en eau et poussant vite. Quand je quittais la région, vingt ans après, ils étaient magnifiques.

A Mibladen, à part la chasse aux scorpions avec les « grand » et la recherche de beaux cailloux, il n’y avait rien à faire. De toute façon, il n’y avait rien : ni commerce, ni école, ni médecin. En un mot : RIEN !




En 1938, nous avons déménagé pour AOULI. Cela nous a surpris. Nous descendions d’un plateau à 1400 mètres d’altitude, caillouteux mais vaste, pour nous retrouver dans une petite vallée traversée par la Moulouya. Nous y avons atterri par une piste cahoteuse, pleine de virages se terminant par un pont emporté chaque année par les crues de la rivière. Ici, ce fut un autre choc. Dans ce site encaissé, traversé par la Moulouya nous subissions un vacarme vraiment inhabituel. Le va et vient bruyant des wagonnets allant des galeries de la mine, à la « laverie » rythmait les journées. D’autres wagonnets chargés de résidus de minerai et de boues en sortaient. Ils étaient passés dans des bains d’acides. L’atmosphère empestait.

Après le coin mine, il y avait un bâtiment assez long surnommé le Balima. C’est là que logeaient les familles des mineurs et, un peu plus loin, près de l’oued, quelques maisons dont la notre. D’autres maisons furent construites par la suite, quand nous y étions encore, en hauteur, loin de l’oued.

Sur place, comme dans nos précédents lieux de résidences, il n’y avait rien à cette époque : pas de commerce, pas de médecin, pas d’école. Un car était chargé du ramassage des écoliers de l’école primaire d’Aouli, en passant par Mibladen pour Midelt. Nous arrivions souvent en retard à cause des crues et des pistes impraticables. En chemin, il nous arrivait d’arracher des touffes d’Alfa que nous posions, avec des cailloux, dans les ornières, sous les roues du car. Il pouvait alors repartir.

Par la suite, je poursuivis mes études secondaires à Meknès. Je fus en pension et les trajets aller et retour ne manquaient pas de piquant.

Pour notre alimentation, cela se passait mieux. Ma mère donnait, régulièrement, au chauffeur du car un sac avec la liste des courses. Le soir, il ramenait le courrier et la nourriture.

En 1938, le médecin le plus proche était celui de la garnison militaire de Midelt.Il ne se déplaçait qu’en cas d’urgence. Autrement, les consultations se faisaient au téléphone ! C’est ainsi que mon frère fut soigné pour une vilaine bronchite. Pour le soigner, ma mère enveloppait sa poitrine de papier journal imbibé de pétrole, sans indication précise de temps. Le matin, en enlevant le papier, des cloques venaient avec ! … Terrible, mais radical, il n’a plus jamais eu de bronchite… !

Vous qui visitez aujourd’hui ces vestiges, vous pouvez maintenant imaginer ce qu’à été la vie de ceux qui on fait prospérer cette mine de plomb. De vrais pionniers. Ce furent des hommes et des femmes pour qui ce n’était pas rose tous les jours mais qui réussissaient à s’adapter. Dans l’esprit des gens du bled et des mineurs, il y avait une chose très précieuse : la Solidarité.

Texte de Mme Maguy Milelli, née de GUNTEN, Tiré de la revue Salam-n° 155.
Photos, du site "Midelt, Mibladen, Ahouli"

mardi 18 septembre 2007

Les oubliés du bled - Flilou, 1930 - lu pour vous.




Le Maroc en 1930?...Le Pérou pour une famille suisse partie à l'aventure pour trouver une vie meilleure? Notre père (M. de Gunten) a vite trouvé à Casablanca, un emploi, puis un deuxième, mais peu de temps après, ce fut une période de chomage...déjà!

Pour "mettre du beurre dans les épinards", mon pére, bricoleur de génie malgré tout, avait mis au point un produit pour nettoyer les cuivres: Le GUNOL(trois lettres de son non et deux de celui de notre mére). c'était une idée géniale, mais malgré les hommes-sand-wich déambulant dans Casablanca, Le Gunol ne se vendait pas. Il est vrai que les femmes marocaines avaient leur façon bien à elles: Les cendres et le jus de citron, pour faire reluire les cuivres.En ce qui nous concerne nous avons utilisé ce produit pendant très, très, très longtemps.

Nous étions trois enfants ( j'avais deux ans) donc cinq en tout, un jour, la décision fut prise, mon père accepta un emploi de chef-monteur dans une centrale hydro-électrique à...Flilou.

Personne ne connaissait ce bled. En fait c'était à 10 Km de Midelt en passant par la Kasbah des Noyers vers le Haut-Atlas.Le barrage de Tatiouine alimentait la centrale.

Comment se présentait Flilou? Une centrale neuve et une maison. Evidemment elle était sans eau, sans toilettes (la cabane au fond du jardin de Francis Cabrel aurait été un palace à coté) et sans électricité (un comble!).

Notre mère courage puisait des seaux d'eau dans le canal de dérivation. Cette derniére était glacée, meme en été. Et pourtant, c'est dans ce liquide qu'il fallait rincer le linge.

Nous nous éclairons avec des lampes à pétrole et des lampes de mineurs qui empestaient.
Evidemment, sur place, il n'y avait ni commerce, ni médcin, ni école bien-sur.

Notre seul luxe était le fidèle LAHCEN. C'était un berbère. sur son bourricot, il allait deux fois par semaine chercher et rapporter le courrier et le ravitaillement.

Mon frére et ma soeur furent alors envoyés chez des amis à Rabat pour pouvoir poursuivre leurs études. Mes parents et moi étions seuls,mais proches, et aussi trés proches des berbéres habitant les deux ksar au fond de la vallée. Gàce à eux, nous avons appris à faire avec le peu que l'on avait, et, surtout, à partager. Et quelle hospitalité de leur part !

Ma mére servait aussi un peu d'infermiére. Ainsi, une année, à l'époque de la floraison des grenadiers,les enfants avaient les yeux rouges, collés et infectés. Ma mére nettoya un jour les yeux de Moha, le fils de Lahcen, et mis des gouttes apaisantes. Et là..."le tiliphon arabe" a fort fonctionné. Tous les jours, il y avait une file d'attente devant la maison. Des gens confiants et reconnaissants.

Il y avait un fléau dans le centrale: de grosse tarentules. Mon père ètait devenu un expert dans la chasse de ces occupants dangereux. Un jour, malgré ses multiples rapports que rien n'était fait pour s'en débarasser, il a présenté, au moment de l'apperitif, au Directeur venu voir les traveaux, une planche avec une trentaine de bétes èpinglèes dessus: Quelques amuses gueule! Ce fut radical, mon pére eut gain de cause.

Malgré notre isolement, il y avait des fetes que nous ne pouvions pas oublier, surtout avec notre ascendance suisse alémanique. Noel en particulier. Pour faire notre sapin de noel, nous utilisions un génevrier plein d'épines. Nous y accrochions des boules ( en ayant pris soin de mettre des gants) et beaucoup de mandarines.

Mais le fin du fin, venait encore une fois, de l'ingéniositè sans fin de papa : les bougies! Cela consistait en une pince soudée au desous d'un petit tube. Il encastrait un autre tube muni d'une mèche assez longue. Une fois allumèe, cette création originale donnait vraiment l'impression d'une bougie. Mais qu'elle odeur!...

Cependant, Noel à cinq, sans famille, sans amis, loin de tout, c'était quand meme un peu tristounet. Nous nous en contentions, mais cela reste marqué dans nos coeurs....(à suivre).

Par Mme Maguy Milelli, Tiré de la revue SALAM, n°155, Septembre 2005

jeudi 13 septembre 2007

Le chemin de fer de Midelt.






Midelt peut se targuer d'etre l'une des premières villes marocaines à disposer d'un chemin de fer. Les anciens de Midelt vous parlent avec fierté de leur ancienne gare de Tachiouine ( dont les locaux sont récupérés actuellement par l'armée royale) et de celle de Ba Sidi, sur la route de Ksabi ( en ruine aujourd'hui).Les locomotives de la liaison ferrovière reliant Midelt à Taourirt était en voie de 0,60 mètres, les trains faisaient une moyenne de 12 km/heure. Ce chemin de fer était surtout à vocation minière et militaire.
Yvette Katan, qui a étudié des voies similaires à Oujda, nous apprend dans son travail (Oujda, page 109) : " l'intéret de cette voie stratégique se doublait dans l'esprit des colonisateurs d'un autre objectif: frapper l'esprit de "l'indigène" par l'image de la puissance du pays qui l'installe."




Quoiqu'il en soit Midelt avait l'un des premiers rails du Maroc opérationnel dès 1920, comme en témoigne l'une des photos du message. Malheuresement, cette voie n'a eu qu'une existence éphémère et semble avoir été démantelée dans les années cinquantes.
Selon les témoignages oraux, le rail de Midelt -Taourirt a été transféré par l'occupant en Ethiopie . Peut etre, pour frapper l'esprit d'autres "indigènes".

lundi 10 septembre 2007

Moha Ou Chrif (3)- Par Dr Maxime Rousselle.





Moha Ou Chrif est rebouteux. Rebouteux officieux de la Haute Moulouya depuis plus de cinquante ans. C’est en somme mon concurrent direct. J’ai entendu dire beaucoup de bien de ses interventions dans les fractures de membres.
Il serait ridicule de le contrer, pourquoi pas, même, de le poursuivre pour exercice illégal de la médecine ? Tentons plutôt de collaborer.
Nous entrons tous dans une petite pièce, sans ouverture, éclairée seulement par quelques bougies posées sur un demi meule en pierre. Contre un mur, une vieille femme assise, sur un tapis, serrant contre sa poitrine la tête d’un garçonnet de sept à huit ans, allongé entre ses jambes. L’enfant, l’air effrayé, se cache tant qu’il peut sous la couverture.
Moha Ou Cherif avec beaucoup de douceur mais aussi d’autorité s’approche de l’enfant :
-Ourt ou guid, n’aie pas peur, c’est le toubib d’Itzer qui vient te voir.

La jambre blessée est prise dans une attelle en roseaux.
L’attelle dépasse largement au dessus du genou et au dessous du talon. le tout a de l’allure et fait très sérieux.
A un interrogatoire poussé on m’assure qu’il n’a eu ni plaie ni sang répandu. Donc pas de fracture ouverte.
Dans le fond, je me suis déplacé pour peu de chose, mais je ne le regrette pas. Ce n’est pas l’avis de Moulay Idriss qui bougonne et trouve que je prends les choses beaucoup trop « simplement » .
-Vous allez voir, maintenant, ils vont vous appeler pour rien du tout…
-Je m’en fiche. Nous sommes payés pour cela. Si vous ne vouliez pas être dérangé la nuit il fallait vous faire soukier et vendre du ras-el-hanout. Demandez à Moha quel était l’os cassé ?
-Les deux étaient cassés, la jambe était toute tordue.
-Comment a-t-il fait pour remettre droite ?
Le vieillard explique simplement.
-Le père de l’enfant était assis sur le sol, tenant son fils serré, devant lui, entre ses jambes . J’ai tiré sur la jambe jusqu’à ce que je sente les os s’accrocher. A ce moment la jambe blessée reprend la même longueur que l’autre. C’est facile. Alors je mets la laine autour puis l’appareil.
-As-tu beaucoup d’appareils comme celui-ci ?
-Non, je les fabrique au fur et à mesure, sur les dimensions des blessés.

Il est maintenant près de trois heures du matin. J’aurais bien d’autres questions à poser à Moha, mais les femmes ont préparé le thé, un peu de miel et du pain.
-Si tu veux, tu peux rester dormir ici…
-D’accord.
Aussitôt les femmes se mettent en branle, apportant couvertures, tapis. La seule restée là est la vieille berçant l’enfant qui n’a plus du tout envie de dormir, essaie au contraire d’attirer l’attention. N’est il pas le héros de la journée. Nous les hommes, nous sirotons le thé, en parlant. J’en apprends un peu plus sur notre rebouteux.
Quand un membre est cassé, dans un rayon de cinquante kilomètres à la ronde, c’est lui qu’on appelle.
Quel age peut bien avoir ce vieillard sec et vigoureux ? On le questionnant je ne peux rien obtenir de précis. Le passé, pour lui comme pour la plupart des gens du bled est un brouillard chronologique confus. Deux ans ou vingt ans, c’est tout pareil, c’est « bekri ».
Autrefois, jadis.
Quand les français sont venus en Moulouya en 1917, était il jeune ?
-J’étais déjà vieil homme.
- Mais que veut dire vieux ? Quarante ou soixante ans ? Il faut remonter plus loin dans le temps…. .
-As-tu entendu parler de l’amhala de Moulay Hassan au Tafilalt en 1894 ?
-Oui, très bien, mon père me disait même que j’étais né l’année où il est devenu sultan du maghreb. Donc Moha Ou Chrif est né en 1873. Il a donc aujourd’hui, en 1953, 80 printemps. Certes, il a l’air d’un vieillard, mais à voir son mollet ferme et sa jambe nerveuse, son extraordinaire résistance physique , on ne le croirait pas aussi âgé. Il ne se déplace jamais qu’à pied. Et aujourd’hui, il est venu assez vite, dit il, d’Aghbalou n’serdan à krouchen, en quelques heures de marche.(25 km).
-Comment vit il ? On ne lui connaît plus aucune famille, ni aucun domicile fixe.
-La qbila (tribu) est ma famille. je suis chez moi partout. Aussi bien chez les Ait Ihand que chez les Ait Massoud ou ailleurs. Moulay me confirme qu’il ne demande jamais le moindre salaire, mais lorsqu’il quitte une famille, on lui met toujours des provisions et souvent un cadeau dans sa musette.

jeudi 6 septembre 2007

Moha Ou Chrif, le rebouteux. ( 2 ) .







J'aime bien conduire la nuit. La petite lumière bleutée du tableau de bord difuse sa faible clarté rassurante. Dans la plaine, sur la piste, surgissent des gerboises, petits kangourous, qui sautillent un moment dans les phares puis d'un bond, de coté disparaissent dans la nuit. Quelquefois, elles se mobilisent en plein milieu du chemin , et il est difficile de ne pas les écraser. Oui, j'aime cette conduite solitaire, au milieu de cette nature calme, mais pas endormie. Je peux laisser mon imagination vagabonder, me perdre dans des pensées semi-oniriques. Une certaine exaltation meme, s'empare parfois de moi, une sorte de joie un peu masochiste, puisque j'en arrive à me tirer du lit avec un certain plaisir. La joie aussi de faire un métier d'homme, dur sans doute, mais qui suffit à remplir ma vie.
Malgré moi, je me sens proche de St Exupéry dans "Vol de nuit". Un peu prétentieux, n'est ce pas! Je pense à tous ceux qui, leur journée finie, jouissent d'une nuit sans imprévu, et je les plains.
Voici les virages au dessus de Boumia. Puis la piste file plein Ouest.... Nous descendons, croyant etre arrivés
- Il faut laisser la voiture là, dit le guide, mais ce n'est pas loin.
Le guide prend le brancard sur l'épaule, Moulay Driss deux attèlles métalliques et moi la trousse d'urgence et la torche lumineuse. Au bout de cinq minutes, nous voilà devant un petit groupe de maisons au milieu des arbres. Tout est noir. Sans doute tout le monde dort t il! Un ane se met à braire... Le guide frappe à une porte de cèdre...
Le dialogue classique s'installe , la porte finit par s'ouvrir sur un homme portant una lampe à hauteur de l'épaule pour mieux nous voir.... Mais c'est curieux . D'habitude, dans cette région, on fait tout de suite entrer le visiteur. Or, j'ai l'impression que, cette nuit, on n'est pas préssé de nous voir entrer... Moulay Driss, semble aussi mal à l'aise. Mais surtout furieux contre tous ces gens. Le ton monte.
Derrière le père, beaucoup de monde, des femmes, jeunes et vieilles, des hommes et parmi eux, un magnifique viellard aux cheveux blancs. Le père s'approche de moi, et la mine penaude, me dit:
- Si Toubib, excuse nous, l'enfant est là, mais tu arrives trop tard.
J'ai eu un coup au coeur. Comment diable. Trop tard. Y a t il eu choc traumatique, une autre lésion cranienne ou abdominale qui puisse expliquer la mort?
- Moulay Driss, demandez leur comment est mort l'enfant.
- Mais il n'est pas mort, il est simplement aux mains du vieillard tout blanc qui est là. C'est lui Moha Ou Chrif. Celui dont je vous ai tout le temps parlé.
Le vénérable vieillard qui a entendu son nom, me regarde avec un peu de méfiance, se demandant si je ne vais pas me mettre en colère. Je vais vers lui, la main tendue:
- Moulay, dites lui combien je suis heureux de faire sa connaissance. Combien j'aime ceux qui font du bien autour d'eux.
L'atmosphère se détend aussitot, et Moha Ou Chrif, suivant la coutume me prend dans ses bras et frotte sa barbe blanche contre la mienne toute noire! .... - à suivre -

mardi 4 septembre 2007

Moha Ou Chrif, le rebouteux, par Dr M.Rousselle.(1)




Depuis bien longtemps déjà, j'entendais parler de Moha Ou Chrif, et j'avais bien envie de faire sa connaissance. Malheureusement, c'était un grand voyageur insaisissable, hier là bas, aujourd'hui ici, et Dieu sait où demain.
Cette nuit, quand le téléphone a sonné je venais juste de m'endormir et j'aurais volontiers envoyé au diable l'importun. J'avais même eu la tentation de ne pas répondre; après tout j'aurais bien pu n'être pas là, j'avais eu une journée harassante. Pourtant, je me retrouvais, nu-pieds sur le carreau froid, à moitié endormi:
- Allo! C'est l'officier du poste de krouchen qui me signale qu'un "rekkas" vient de lui apprendre que dans un petit hameau de la vallée de Srou, en limite avec le cercle de Khénifra, un âne avec son passager, un enfant, était tombé dans un ravin cet après midi. Le garçonnet a une jambe cassée et, parait il, en très mauvais état. Il n'avait aucune autre information.
- A vous de juger si vous devez vous déplacer.
- Bon, il n'y a pas à hésiter, une fracture peut être ouverte, c'est une urgence, surtout dans ces régions d'élevage avec les risques de tétanos, de plaies suppurentes, d'ostéomyélite etc....
- Bon, j'arrive.Mais de grâce ne me faites pas faire le vétérinaire pour le bourricot à cette heure!
Krouchen est à environ 60 km d'Itzer. La piste est médiocre et dangereuse à partir de Tizi n'ghechou.
Un coup d'eau fraiche sur la figure et je passe par le jardin pour aller réveiller Moulay Driss, qui en grognant un peu, sort les cantines ad hoc.
Il est plus de onze heures et demi quand nous quittons Itzer par la piste de l'Aguerssif. Comme d'habitude, je conduis et Moulay sommeille à côté, calé par son burnous plié en quatre contre la portière de la Land rover.... - à suivre-.

Tiré du témoignage de Dr Maxime Roussel, médecin qui a exerçé la médecine de 1949 à 1975 dans différents postes du bled puis en ville dans le cadre de la santé publique.

vendredi 31 août 2007

Le grand peintre de Midelt, Mr Abdelkader ALLIOUI (2)



Pour le plaisir de partager avec vous!
Je vous offre un autre agréable voyage visuel dans d'autres oeuvres du peintre authentique de Midelt, Mr Abdelkader ALLIOUI.

mardi 28 août 2007

Abdelkader Allioui, un grand peintre.






























C'était à l'école de Mibladen, la cité minière se situant à 12 km de Midelt que s'était révélé le don du dessin chez Abdelkader Allioui: à l'age de 8 ans, l'élève de la CE2 était souvent sollicité par l'instituteur pour l'illustration de certaines leçons. L'enfant dessinait merveilleusement bien. C'était le déclic.
En 1964-65, à l'age de 12-13 ans, Abdelkader eut la chance extraordinaire de remarquer dans une villa de la cité des cadres une femme française peignant dans son jardin.Il fut fasciné par le spectacle et passa des heures et des heures, accroché à la palissade. Il lui arrivait meme de faire l'école buissonnière pour venir admirer les oeuvres de l'artiste. Cela indisposait bien évidemment la dame qui le chassait au début. Après quelques mois, Abdelkader a pu montrer ses dessins à Mme Boisselot: " elle me fit entrer...c'était comme si les portes de l'Eden s'ouvraient devant moi."
Mme Boisselot lui ouvrit son atelier et lui apprit les rudiments de la peinture . Il a bénéficié de ses conseils et il a pu absorber rapidement ses techniques.
- " son mari, technicien à la mine, m'a appris la technique de préparation des toiles. C'était lui qui les préparait à son épouse.
" ce couple sympathique m'a aidé à cultiver mon don pour la peinture, je leur rend aujourd'hui un grand hommage .
Mr Allioui, après de longues périodes de tatonnement, est devenu aujourd'hui un grand peintre, il reste un homme simple et bon. Il fuit les tapages et les mondanités.
Dans les toiles de ce peintre autodidacte domine l'harmonie et la quiétude. ses oeuvres ne laissent personne indifférent. Il a su dans ses tableaux dégager l'essence de la vie quotidienne des habitants de la haute moulouya orientale et du sud est marocain. Les oeuvres de cet artiste prolixe sont présentes dans les galeries et chez les revendeurs de tableaux à Marrakech, Tanger, Fès, Casa, Rabat et à Ifrane ainsi que chez les cllectionneurs , surtout étrangers, un peu partout dans le monde.
La peinture de Abdelkkader Allioui est une peinture du coeur et Mibladen-Midelt ont la chance d'avoir un artiste authentique.


Ce sont là quelques oeuvres de Mr Abdelkader Allioui.

vendredi 24 août 2007

Remerciements à la Fondation Mohamed V.




















La fondation Mohamed V, pour la solidarité, qui accorde à la formation et à l'insertion, de la femme et de l'enfant, une attention particulière, surtout dans les régions comme la notre qui accuse toujours du retard dans le domaine de la réduction de la pauvreté , a réalisé à Midelt dans le quartier démuni d'Ir Oumlil, un centre socio éducatif de grande envergure. Il est construit sur une superficie de 800 m2 avec un budget de 2.500.000,00 DH. Cette oeuvre d'art réalisée par un architecte de la ville de Midelt, ouvrira ses portes très prochainement.

En mon nom propre , en tant que président de l'association Al Amal, et au nom des membres du bureau, des animateurs et des bénéficiaires , nous tenons à remercier , du fond du coeur, l'administration de la Fondation Mohamed V pour la solidarité, pour l'élection de notre association à la gestion de ce centre.



















Ce complexe comporte :
- une salle d'exposition artinasale et artistique qui sera ouverte à toutes les associations et les coopératives de Midelt et régions.
- une crèche pour nourissons.
- une salle pour la formation féminine ( couture et broderie).
- une salle pour la sensibilisation médicale et la formation des animateurs sociaux.
- une salle d'alphabétisation des femmes et des jeunes filles.
- une salle d'éducation non formelle pour les enfants de 8 à 16 ans.
- une bibliothèque .
- une salle informatique.
- et une cellule d'écoute pour la femme déstabilisée (ou violentée).

Conscient de la tâche qui nous incombe, nous les acteurs locaux, nous avons procédé à la formation de 16 animateurs sociaux volontaires . la plus part d'entre eux travaillent pour l'association depuis sa création en 1996.

Ce partenariat, avec la Fondation Mohamed V pour la solidarité, nous honore et nous encourage à redoubler d'ardeur au travail et à augmenter le nombre de bénéficiaires.
Nous souhaitons qu'avec l'aide de nos partenaires et de tous ceux qui croient en notre mission, arriver à nos objectifs.
Par ailleurs , nous tenons à préciser que l'ancien centre construit avec l'aide de Caritas, continuera sa fonction.

mardi 21 août 2007

El Ksiba des années soixante.

Campée sur un magnifique cadre montagneux, El Ksiba est une petite ville de la région de Béni Mellal. C'est le chef lieu du cercle comprenant les Caîdat d'Aghbala, Zaouit Cheikh et Tagzirt.
Au collège Moha Ou Said, au cours de l'année scolaire 1964-65, à la première année secondaire, notre classe de 22 élèves, sous la direction des sympathiques professeurs Mr Bruno et Mr Deschenaux avait préparé un livret intitulé " El Ksiba, perle du moyen Atlas"

En cette période El Ksiba était une vraie perle dans un écrin de verdure. La forêt et les vergers la cernaient de partout.
La place du village était très belle, elle se composait en plusieurs parties distinctes.
Au pied de la mosquée, il y avait la grande place faite de gradins superposés où se tenaient une partie du souk. Cette première place était entourée de boutiques bien agencées de tailleurs, de commerçants de denrées alimentaires, de gargotiers et de cafés. Le café de Aami Lekbir dominait la place, et le café qu'il préparait à la traditionnelle dans la zizoua ( cafetière cylindrique avec un manche long) était très prisé par les habitués.
La veille du souk, la place était très souvent pleine à craquer . Jeunes et moins jeunes venaient assister au spectacle des Imedyazen et aux jeux des autres artistes(hlayqiya). C'est dans cette place, aujourd'hui disparue, que nous avions appris les péripéties de Antar bnou Cheddad ainsi que les belles histoires de mille et une nuit contées d'une manière captivante de la bouche d'un vieux kasbaoui .
La deuxième place se situait plus bas . On y accédait par un bel escalier bordé de garde fous en fer forgé. C'était un quartier bien ordonné où les souks étaient regroupés par spécialités.

Les "attara", les "sekaka", les marchands de légumes, les bouchers, les forgerons et les coiffeurs. Les boutiques de ces derniers étaient en face d'un beau lavoir alimenté par une source naturelle appélée "taghbalut n'ihejjamen" (source des coiffeurs). Dans ce lavoir, les hommes lavaient et rinçaient le linge avec les pieds à longueur de journée. Le spectacle était unique.
Plus bas encore se trouvait le "mahrek" ( place de la fantasia). Elle faisait aussi office de lieu de festivités, du souk et de terrain de foot pour nos équipes de quartiers: les Ait Benyoussef, les Ait Oubaâqua, les Ait Hcine et Bouychad.
Autrefois, il y avait des vergers un peu partout aux alentours d'El Ksiba. Ils ont maintenant regressé au profit du béton. Le figuier avec l'olivier et une sorte d'oranger , actuellement disparue , (zanbouâ) représentaient les arbres spécifiques d'El Ksiba. Pendant la saison, dans les vergers de figuiers des Ait Benyoussef, on faisait une véritable cure de regénérescence.
Aujourd'hui l'ancienne architecture des places a complètement disparu. Seules les ruines rappèllent encore cette époque.

vendredi 17 août 2007

Hommage rendu à Ïwazzin par Mohamed Akoujan.



Je suis particulièrement heureux de publier sur echomidelt un extrait d'un paragraphe que le grand ecrivain Mohamed Akoujan a consacré à une dame de l'Atlas que l'histoire a encore oublié.
"Iwezzine était une poétesse de renommée. Elle avait plus de valeur que bien des hommes riches et influents. Lorsque le courage manquait à beaucoup d’hommes pour faire valoir leur force virile, Iwezzine, elle, alliait son courage et son intelligence à sa volonté de fer. Elle s’imposait au nez et à la barbe de la gent masculine.
Elle tenait bien son intérieur et vaquait aux multiples tâches exigées par sa condition de femme. Elle tissait tapis, jellabas, burnous et timizarine. Mais lorsqu’il fallait se battre, elle maniait les armes avec dextérité. Elle tenait un élevage prospère de beaux ovins et traitait les affaires au souk avec brio.
La jeune femme était d’une beauté rare. Son nom signifiait d’ailleurs « grande beauté », et elle le portait bien. Elle avait du caractère. Elle tenait la dragée bien haute aux plus futés des hommes.
Les Caïds et les personnes en vue appréciaient sa compagnie. Ils l’invitaient immanquablement pour rehausser une occasion publique, une réception privée ou une fête familiale. Elle se surpassait alors en prose et en poésie improvisées… Plutôt non, jamais improvisées car, tel un prodige, les mots et les rimes coulaient comme de l’eau de source, parfaits et limpides, de la double matrice de sa tête et de sa bouche. Ses compositions, formées avec aisance et précision, portaient le sens juste et profond qu’elle voulait leur donner. Elles obéissaient à sa pensée. Elles l’exprimaient sans faille. Son auditoire, à chaque fois, se mettait en extase.
En guise de verbe, elle avait la gâchette facile et le mot bien à-propos. Elle clouait au pilori quiconque se hasardait à la taquiner par un sous-entendu ou par un vers d’izlane (chants). Les chefs d’ahidouss (formation folklorique), avec leur tamesmount (chœur), venaient chercher l’inspiration auprès d’elle pour composer leurs mélopées à l’approche d’une fête où ils devaient se produire.
Elle aimait recevoir chez elle. Mais l’exclusivité de son hospitalité était réservée aux gens de son ighess (fraction de tribu), la veille et le jour du souk et aux grandes occasions.
Elle agrémentait les moments de loisirs des Caïds qui l’écoutaient et la regardaient avec délice, charmés par ses atours et ses nombreux dons, et ceux du bon peuple qui avait sur les lèvres ses belles tiyafrine (strophes). Les gens meublaient leur temps en racontant les exploits de la jeune femme.
Ainsi, Iwazzine avait ses entrées et sorties auprès des familles en vue et des hommes influents. Tous l’enviaient. Mais personne n’osait demander sa main. Ce serait une bonne raison pour éveiller des rivalités et déclencher une guerre interminable ! Iwazzine en était consciente et elle ne s’aventurait jamais à étaler au grand jour ses attirances.
Le petit peuple la redoutait et l’aimait en même temps. Elle jouait un rôle de premier plan sur les fronts de la résistance culturelle, à défaut de la résistance par les armes, qui s’amenuisait de plus en plus. Elle constituait à elle seule un solide rempart de protection à l’identité de sa tribu et des siens.
Iwazzine avait aussi la considération des autorités coloniales. Elles avaient de l’admiration pour cette femme d’un autre temps ! Elles l’honoraient à l’occasion et lui laissaient la liberté de s’exprimer, tant que ses dires ne dénigraient pas de façon flagrante l’occupation et son système.
Ainsi, la renommée de Iwazzine ne tarda pas à dépasser les limites de sa tribu..."
C'était une femme des Ait Sokhman...
Le Portrait est celui d'une femme de l'Atlas.

mercredi 15 août 2007

Hommage de Majid Blal à M'Ririda N'Ait Atik.


René Euloge a traduit l’œuvre de cette écorchée vive, parmi les poètes marocains, après l’avoir rencontré dans les années vingt du siècle dernier. Pour cette première chronique je fais l’éloge de son poème intitulé Médisance.

Maudits soient la langue et son venin !
Personne n’y était.
Pourtant on dit..On dit que le vieil Amghar a engrossé la bergère.
On dit que celui-là volait dans son jeune âge.
On dit que cet autre empoisonna son gendre
et que le Moqaddem étrangla sa maîtresse…
On dit que Ba Aksoum mange du sanglier
et que le juif Ichou fait de la fausse monnaie…
On dit que le Caïd et la femme du Hakem…
On dit que le Cadi, le jour des Crânes…
Personne n’y était. Et pourtant on dit…
L’oreille est complaisante à la médisance.
Maudits soient la langue et son venin!
Rien n’a changé dans un type de comportement,malgré l’évolution de l’espèce.
Quand des mal intentionnés se déchaînent la médisance ratisse large. La médisance prise et puise au fond des ragots dans le mesquin dessein de fausser les percep-tions. La médisance perquisitionne dans la mauvaise foi afin de semer la méprise, de forcer les doutes et d’entacher les honneurs. La médisance n’a pas le verbe direct, tout compte fait les débats constructeurs lui sont langue étrangère. Elle est non-initiative, elle préfère l’inertie. Sa phobie est l'echangement.La médisance réquisitionne les oreilles qui se complaisent dans la zizanie. Les oreilles qui se plaisent dans l’immondice des cancans. Des oreilles qui se recroquevillent dans la fausse indignation à la moindre alerte d’une critique argumentée. Ce n’est pas de moi s’en sortent elles.

La Médisance est inquisition. Elle privilégie le dénigrement pour discréditer ceux qui osent penser… et fauche le chauffard… La calomnie se veut la faux à couper l’herbe sous les pieds de l’argumentation et des dialogues d’idées. L’inquisition-médisance est lâche, parce qu’elle ne peut accuser de front : regard oblique et oeil fuyant. L’inquisition insinue. Elle est anonyme.Elle rampe sournoisement comme un baiser de la mort sur les bouches de ceux et celles qui la répètent à l’infini.
QUO VADIS? Qui a peur de l’indépendance d’esprit? Qui craint la tolérance sous prétexte que la tolérance est la pitance que l’on sert aux minorités.
QUO VADIS? Qui casse le sucre sur le dos des valeurs qui disent le respect ! Le respect de soi, le respect des autres, le respect de la différence. Qui a intérêt à s’attaquer à des valeurs auxquelles aspirent tous les citoyens qu’importent leurs origines,religions ou couleurs. Qui peut traiter qui d’apostasie sans nier qu’il s’octroie le pouvoir de juger ! Qui est quoi? Qui a peur de la liberté? Des défenseurs de la liberté. Qui a peur des intello, de gauche soient ils?
QUO VADIS? Qui manipule dans l’ombre? La médisance dénigre. La médisance se nourrit de la justification de ses victimes. La médisance a les mots rouges sur les mains ou plutôt sur le bout de la langue. Parce qu’elle aime la prise de contrôle,elle distribue généreusement les avertissements aux éventuels rebelles comme au verbe contestataire.
La calomnie voudrait « des identifications réductrices au détriment des identités postulées »contemporaines et surtout multiples comme l’altérité. La Médisance est un relent stratagème de la pensée unique. La médisance se targue de protéger le moule de ceux qui ont des choses à perdre. La médisance sème le faux pour traquer le vrai. Système policier et boule de gomme. « Il est difficile de combattre un adversaire qui a des avant-postes dans votre tête » Sally Kempton.

samedi 11 août 2007

El Ksiba : guerre de Merraman.


En recevant de la part de mon ami Alain Debrey la précieuse photo du message (avion revenant d'une mission de pilonage dans ma région) j'ai tout de suite pensé à la guerre de Meramane ou guerre de Ksiba. Cette guerre qui a eu lieu selon les archives françaises entre le 8 et le 10 juin 1913. Et d'après plusieurs témoignages de résistants ayant participé à cette guerre (voir revue de l'association culturelle de Ksiba 1978) nous apprenons que malgré la mobilisation par l'ennemi des effectifs considérables et les intenses pilonage d'aviation et d'artillerie, la résistance des Ait Ouira était à la hauteur; Les guerriers de Moha ou Said armés par la volonté de défendre leur terre et leur libérté avaient ,avec leur simple "BouHebba"( vieux fusil), infligé une cuisante défaite à l'ennemi; du témoignage même de ce dernier:<< Le repli s'effectue difficilement sous le tir des bérbères qui garnissent les crêtes et s'infiltrent en profitant des taillis et des rochers. Les troupes doivent se dégager à deux reprises, par des charges à la baionnette,pour gagner enfin la plaine>>.Plus tard évoquant ces combats acharnés, Le colonel Mangin écrira: << Il se produit alors une mêlée terrible et confuse; on se bat à coups de couteau, de baîonnette et à coups de feu à bout portant ; c'est un corps à corps sauvage>>..."Les derniers éléments débouchent enfin dans la plaine mais nos pertes s'élevent à plus de 100 tués ou disparus et 140 bléssés.De nombreux corps, des armes, des munitions restent sur le champs de bataille entre les mains des Ait Seri" Selon nos interviewés de 1978 les blessés et les tués de l'ennemi se comptaient par centaines.Les premiers contacts avec le moyen Atlas, ont laissé dans l'esprit du résident général Lyautey une fâcheuse impression. Selon les mémoires du général George le Blanc. (Voir la revue Meramane association culturelle Ksiba 1978 , et "Histoire des goums marocains du général Feaugas 1961.

mardi 7 août 2007

Le tagine traditionnel: tagine "d'zmen".


L'alimentation naturelle, ou Bio, connait actullement un regain d'intérêt notable en occident. Dans ces pays, les diététiciens se sont aperçus que lorsque les aliments sont altérés, corrompus, falsifiés par les produits chimiques, on est exposé à de graves problèmes de santé. Il ya actuellement un retour aux recettes culinaires ancestrales, qui sont de l'avis des spécialistes, mieux adaptées aux besoins de notre espèce.
Le tajine "d'zmen", celui d'avant l'introduction des produits chimiques au Maroc(avant les années 60) est une recette Bio par excellence. Le gout de ses légumes et de sa viande dénudée de produits chimiques était merveilleux. Et l'odeur qu'il dégageait, à cause de la complexité de ses épices non falsifiées,était unique.
Les ménagères avaient tout leur temps pour le préparer. La cuisson demandait 2 à 2 Heures et demi à petit feu.
Il est d'ailleurs démontré aujourd'hui que la cuisson rapide sur la plaque chauffante dénature les protéines et les lipides , ce qui peut causer des maladies graves.
Le tajine "n'dillikh", on le mange à même le plat, à la main, en attrapant les légumes à l'aide de morceaux de pain naturel; et lorsqu'il ne reste que de la viande , on se le partage à parts égales!
Aujourd'hui, au Maroc, on peut toujours manger un tajine Bio, mais seulement dans les régions enclavées ou les produits chimiques ne sont pas encore introduit dans l'agriculture.
A Midelt, nous avons de la chance de pouvoir encore préparer, de temps en temps, un tajine "d'zmen", avec la pomme de terre et la carotte Bio d'Ouled Tair, et la tomate locale de Tissouite n'Ait Seghrouchen ainsi qu'avec le navet d'Ait Ayach.
Dan notre région, nous respirons l'air frais d'El Ayachi, nous consommons l'eau pure de Zebzat; il ne reste pour une bonne santé que de valoriser la culture Bio de notre agriculture locale.