samedi 10 novembre 2007

De la lecture au Maroc

Le "best-seller"au Maroc ne dépasse pas les 5000 exemplaires de vente .Alors que sous d'autres cieux un roman ordinaire se dédicasse et se vent à plusieurs milliers voire à plusieurs millions d'éxemplaires.Les marocains lisent peu ou quasiment pas. Le bilan de l'édition chez nous est catastrophique et indigne d'un pays comme le notre .Le tirage moyen ne dépasse pas 1000 à 1500 exemplaires par livre .Il n'est pas concevable avec ce chiffre de rénumérer l'auteur l'imprimeur le distributeur et le libraire .
Ces chiffres dérisoires ne peuvent etre mis sur le seul compte de l'analphabétisme . D'autres facteurs entrent en jeux .Notre pays compte aujourd'hui un nombre considérable d'analphabétes mais compte également des dizaines de milliers de ceux qui savent lire et écrire : Les étudiants, les enseignants, les élèves ,les fonctionnaires ... Ceux là egalement ne lisent pas où s'ils le font c'est par obligation trés rarement par plaisir . Il faudrait donc chercher d'autres facteurs qui expliqueraient la situation décevante du livre au Maroc.Pour des gens plus au fait du monde de la lecture , le livre souffre de sérieuses concurences des autres supports des médias que sont la T.V et le net . Ils incriminent aussi le manque de réhabilitation d'une culture de la lecture : la famille et les résponsables de l'enseignement ne font rien pour inculquer aux éleves l'amour de la lecture .
Je crois que nous avons besoin de grands efforts pour vraiment créer une culture de la lecture et faire entrer le livre dans les produits de consommation du Marocain.



10 commentaires:

AKOUJAN a dit…

Salamualaikum,
Barak Allahu fik Si Mohamed pour cet article extrêmement d'à propos et pertinent. Notre carence en matière de culture du livre est un indicateur, révélateur d'une situation grave de psychologie de masse, de "maladie sociale" car cela dépasse un simple malaise.
Lorsque nous voyons, pendant les jours et les heures ouvrables, les cafés pleins à craquer d'hommes comptant dans la tranche active de la société, se plaisant dans le désœuvrement, mais personne n'a un livre entre les mains!
De cause à effet, ceux qui devraient écrire n'écrivent pas, parce que ceux qui devraient lire ne lisent pas... plutôt lorsqu'ils lisent, friands de sensationnel et de spectaculaire, ils ne lisent que pour satisfaire leur libido dans les faits divers les plus douteux!
Ceux qui ont un papier entre les mains, à y regarder de près, on constate que c'est, entre autres, une grille de jeux ou de mots croisés pour.... tuer le temps comme si le temps voulait les tuer (un second crime).
Un Hadith du Prophète dit ceci: "Deux bienfaits révèlent l'absurdité chez les gens: le temps, et la santé". Dilapider de la sorte son temps, sa bonne santé, vieillir absurde, et mourir idiot, quelle vie!
Le manque de lecture chez une communauté révèle chez celle-ci bien des faits négatifs. Si un peuple qui n'avance pas recule, notre société, en se privant de lecture, recule DEUX FOIS, à une ère où nous devrions rattraper le grand écart qui nous sépare de bien des nations, et où les progrès avancent à pas de géant! Quelle honte collective et généralisée que de ne pas faire de la rééducation d'un noble peuple, qui a eu un passé glorieux en la matière la priorité des priorités!
Quelle honte de ne pas avoir un programme d'éducation (ou de rééducation) de masse et de bons exemple à suivre.
Quelle honte de faire de l'acculturation un vice qui est entré dans les mœurs et dans les traditions.
Pourtant il suffit bien d'un déclic pour induire une dynamique salvatrice.
Il y a un autre phénomène: Le commun des gens qui sont tentés d'écrire, le font dans l'indifférence générale, celle affichée par les rouages officiels, et celle encore plus grave, des éditeurs et des imprimeurs qui préfèrent à l'édition d'un ouvrage littéraire, un projet juteux et un contrat passé avec les administrations. Les mêmes moyens sont mobilisés pour les deux, mais le profit attendu de l'ouvrage littéraire est loin, à leurs yeux, de les arranger.
Merci Si Mohamed pour un tel article qui montre que, malgré tout, des gens TRÈS BIENS existent bien chez nous, et que, grâce à eux, notre pays ne se porte pas si mal que ça.
Salamualaikum wr Allah wb.

dahou a dit…

Bonjour si Mohamed, constat opportun : le livre souffre. A mon avis pas des autres médias (TV, NET), mais des acteurs de l’éducation (parents et écoles). Car l’amour de la lecture ou plutôt son gout est d’autant plus délicieux, qu’en on a gouté très jeune. Les parents analphabètes appuient tout ce qui émane des programmes scolaires, quant à ceux qui savent lire et écrire et généralement ( illa man rahima rabbah ) se soucient peu des cultures qu’avale leur progénitures devant l’immobilier et le foncier et aussi nationalités occidentales. Et le marocain actuellement ne ménage aucun effort pour acquérir le gel pour cheveux, les recharges téléphoniques, les lecteurs MP3… et quand il s’agit d’un livre, il est toujours cher.
Le deuxième acteur de l’éducation: l’école. La publique a démissionné de son rôle depuis que l’instituteur du ministère de (attaalim wa tarbiat al machia) a inscrit ses propre enfants dans la fameuse école privée d’à côté, sous prétexte que le niveau est bas dans les étatiques, où ses semblables font semblant d’enseigner !! Quant à l’école privée son premier souci est son classement à la fin de l’année scolaire au sein de la délégation pour attirer d’avantage de “clients“ l’année d’après. Et dans ces établissements, on essaye d’apprendre aux bambins à parler les langues de Molière et de l’oncle Sam, qui parait-il facilitent les entretiens pour les visas. Et croyez-moi j’en connais quelques uns qui ne savent pas écrire lisiblement une phrase.
Mais je reste optimiste tant que je découvre encore des gens comme vous et merci pour ce sujet, car en faite comme on dit en Amazigh takmazti aynna yiytchan (tu as frotté ce qui me démangeait).
Amitiés Dahri.

Pas a pas a dit…

Bonjour de Mouhib
Je connaissais la situation marocaine face à l’édition, et à la lecture
Je l’ai découvert un jour grâce à un reportage sur le Maroc littéraire et l’interview de Mohamed choukkri
Je fut désolé de cette situation, car grâce a vous depuis j’ai aussi découvert Choukkri, et d’autres
Ce serai aussi un mission de notre pays la France d’aider les écrivains marocains à publier en France au moins pour vous soyez connus dans les pays francophones
Amitiés
Patrick

Dr Mouhib Mohamed a dit…

Bonjour Si Mohamed Akoujan,
Il y a quelque chose de réconfortant à la lecture de tes commentaires. Non seulement ils s'appliquent exactement au sujet mais ils l'eclairent et l'enrichissent.Je partage complètement ton point de vue sur le manque d'interet de la part de nombreux marocains pour la culture .
Par ailleurs, merci pour le hadith sur le temps et la santé. C'est vrai que les marocains n'accordent aucune importance au temps.Chomeurs et professeurs le considèrent comme un ogre bon à tuer dans les cafés.
Quelqu'un a dit, toujours à propos du temps," pour apprendre la valeur d'une année , demande à l'étudiant qui a raté un examen. Et pour apprendre la valeur d'une milli seconde, demande à celui qui a gagné une médaille d'argent aux jeux olympiques...."
Quant au rapport entre l'ecriture et le public. "ce qui est important c'est que cela soit écrit"-Goethe.
Et meme si le livre marocain n'est pas lu , je pense que les ecrivains devraient suivre le conseil du grand académicien français, H. de Montherlant, qui dit :" le pommier pousse ses pommes sans s'inquiéter de l'usage qu'on fera d'elles ni meme si elles seront ramassées..... La vie de celui qui a écrit un livre sera alors justifiée par le seul plaisir qu'il aura à l'ecrire."
Merci pour les encouragements.

Dr Mouhib Mohamed a dit…

Bonjour Dahou,
Ton commentaire pertinent complète bien le message . Je suis tout à fait d'accord avec toi, il n'y a pas assez d'effort pour créer une culture de la lecture chez l'enfant dans notre pays. Tu as également raison : le sujet de prédilection chez la plupart est le béton, ils semblent atteints de "brikisme"(maladie de la brique). Dans les cafés , quand ils ne jouent pas aux cartes ou aux mots fléchés , c'est de la brique et des échelons que ça discute tout le temps. C'est vrai encore , l'ordre de priorité dans la consommation est hélas au désavantage du livre. Nos enfants accordent de l'importance aux gadgets au detriment de la culture. Cet état de chose s'applique meme sur les acteurs de l'éducation.
J'ai bien aimé la citation berbère .
Merci de ta fidélité.
Amitiés.

Dr Mouhib Mohamed a dit…

Bonjour Patrick,
De notre temps au collège et au lycée, les centres culturels français ménageaient beaucoup d'effort pour la promotion de la lecture et des films de ciné club. Ce qui n'est plus malheureusement le cas aujourd'hui.
Merci pour l'idée généreuse d'aide aux écrivains marocains en France.
Amitiés.

Majid Blal a dit…

Bonjour Si Mohamed, bonjour les amis...
Le constat est effarant. Il s,est developpé une culture de l'apparat et du superficiel qui a jeté aux oubliettes La formation générale de soi, le gout de l'émancipation et de la connaissance. " le niveau des préoccupations est terrifiant d'insignifiance". On ne se valorise plus que par la consommation et par l'exhibition des produits et gadgets derniers cris. Je croyais qu'il y avit un rapport de causalité direct et exclusif entre lecture et prix du livre mais J,ai bien vu ici à sherbrooke que les bibliotheques sont gratuites et on peut y emprunter jusqu'à cinq livre aux deux semaines gratuitement enfats comme adultes et pourtant les samedi et dimanche où les parents issus immigrants comme locaux s,entassent avec leurs rejetons pour s,abreuver du livre, les marocains avec leurs progenitures écument les centres d,achats à la recherche d,aubaines et gadgets. La valorisation par la consommation est ce qui reste quand l,interieur est neant, abysse et que seul le contenant compte. Ceci s'aplique pour les salons du livre que j,ai visités. Il y,a ddu monde de toutes origines sauf les notres.
L,autre constat est que les études ne sont devenues qu'un raccourci pour une job de qualité. Il existe une majorité de sommités d'origine marocaines qui maitrisent parfaitement leurs domaines mais n,ont jamis lu un livre. Il suffit de devier outre leurs spécialisation, en sortir, pour constater que le trou noir n,est pas que cosmique et que patauger se fait très bien dans le couscous... beaucoup sont scolarisés mais pas cultivés. Beaucoup sont alphabetisés mais pas conscientisés. Diplomés mais éduqués. Instruits? L,apprentissage n,est plus qu'un passeport pour gagner sa vie et non outil pour s,émanciper.
Par ailleurs les enseignants surtout au primaire et secondaires ne doivent pas transmettre que les faits mais le rêve, la curiosité et l'amour de la nuance quand à l'expression. Deux mots qui disent presuqe la meme chose mais que chacun a sa spécificité enrichissent le langage et de là le processus mental de la communication. Il faut être contaminé pour continuer à aimer la lecture et ceux qui devraient inoculer ce virus aux enfants sont les parents ,les profs, les amis et même des clubs de lecture comme on fait ici pour les jeunes.
Hélas, nous avons pris le pari au Maroc de prévilégier la culture du "QAFZ" qui un brin escroc un brin raccoleur est assez débrouillard pour ne penser qu'à dénicher l,argent facile et les honneurs de l,argent facile...
Amitiés à tous
majid

Dr Mouhib Mohamed a dit…

Bonjour Majid,
Je ne peux que partager ton analyse édifiante et bien ecrite. La plupard de nos concitoyens ne cherchent effectivement que le superflux. La majorité étudie pour le diplome qui lui permettrait d'avoir accès à une "fonction bénéfice" et non une "fonction devoir". Et pour cela ils oublient,comme tu l'as bien dit, la formation de soi. Ton témoignage sur les marocains de l'autre rive qui ne se sont pas impregnés par l'ambiance culturelle du pays d'accueil m'a laissé bouche bée. J'ai beaucoup aimé l'image " le trou noir n'est pas que cosmique...beaucoup sont scolarisés mais pas cultivés". Je connais effectivement pas mal de cadres qui n'ont jamais ouvert un bouquin. Il est tout à fait vrai aussi,que le virus de la culture doit etre inoculé dès le bas age. Enfin, je partage également ton point de vue sur la culture du "quefez". On donne à nos enfants une éducation de "jungle" (weld naaja, yeklu eddib"..;"kun dib..", "kun quefez".
Tes commentaires enrichissent le blog
Merci

S.Abdelmoumène a dit…

Bonjour Si Med,

C'est effectivement un sujet qui restera toujours d'actualité, tant que notre enseignement est balloté d'une rive vers une autre souvent pour des desseins machiavéliques d'une poignée de personnes qui ne cherchent qu'à "booster" leurs progénitures par tous les moyens. Eh oui! J’investie, souvent en dégotant des bourses à l'œil, mais ni vu ni connu, pour mes enfants pour en faire des gouvernants, mais il faudrait aussi leurs préparer dans le pays des gouvernés qui ne soient pas plus éclairés que mes petits choux...

"Comme dirait Patrick", Du coup, un coup d'arabisation par là, un coup de refonte par ci, un coup de Tifinaght par là et le coup est parti pour étendre du premier coup et à tous les coups l'enfant du peuple qui, été comme hiver encaisse des coups bas sans coup férir, attendant sans à-coup son coup fatal sur l'autel de la Fac....

j'ai écris par le passée à l'opinion sur le service rendu à l'enfant du peuple. Je t'enverrai à ton adresse email une copie si tu veux l'éditer en totalité ou en partie sur ton blog, c'est à toi de voir.

Dr Mouhib Mohamed a dit…

Bonjour Salah je ne peux qu'étre d'accord avec ton commentaire édifiant .pour ce qui est de la publication de ton texte sur echomidelt je suis tout à fait d'accord tu me l'envoie pour la semaine prochaine si c'est possible.Bien à toi