dimanche 1 juillet 2007

La bataille de Tazizaoute (2).


Ayant réduit la résistance de Moha Ou Hammou Zayani, celle de Moha Ou Said N’Ait Ouirra , la résistance de Sidi Rehou des Ait Seghrouchen et celle de Abdelkrim El Khattabi dans le nord les Français avaient les mains libres pour réduire la résistance du Haut Atlas Oriental et ses régions. Le Général Huré, commandant supérieur des troupes au Maroc, dirigeait personnellement les opérations. Il avait installé son PC à Boumia(voir montagnes bebères- Said Guenoun).
Le 16 Aout 1932, le Général Huré met le groupe mobile de Meknès , commandé par le Général Des Buissons, sous les ordres du Général De Loustal.( Pacification de l’Atlas Central - page 332).
Pour accomplir sa mission , toujours selon les archives françaises, De Loustal disposait de moyens énormes .
- Le groupe mobile de Tadla
- Le groupe mobile de Meknès
- De milliers de Goums et de mercenaires des plaines.
« C’était la première fois que l’on faisait, au Maroc, appel à des effectifs de partisans aussi considérables, écrivait Huré dans ses mémoires ». Toutes les tentatives faites par les officiers des affaires indigènes pour entrer en relation avec Sidi EL Mekki étaient demeurées vaines.
Les guerriers de Sidi El Mekki combattaient avec entrain, courage et mépris de la mort. Huré disait d’eux à la page 80 de son travail sus cité : « les guerriers de Sidi El Mekki étaient nombreux bien armés faits d’une autre pâte que de celles des autres guerriers de la région…. »
Dotés de vieux fusils Bouchfer mais aussi de fusils plus modernes Lebel, les résistants qui possédaient une facilité de déplacements parvenait à infliger de lourdes pertes à l’ennemi (page 336-« pacification du Maroc »).
Les combats acharnés avaient duré 3 semaines et la résistance héroïque des tribus rebelles des Ait Soukhmane et du Haut Atlas Oriental cessa la 2è semaine de septembre 1932, avec la réédition de Sidi El Mekki.
La guerre de Tazizaoute est toujours bien vivante dans les souvenirs des vieux de la région. Ils racontent, avec beaucoup de précision et d’émotion, les nuits terribles sous les bombardements d’artillerie et le bruit infernal des avions. Ils s’abstinent à croire que sans l’aide des tribus rivales, des Goums et sans le bénéfices de « Tiaras » (avions) les français n’auraient pas gagné.
On ne peut conclure ce chapitre sans rendre hommage aux vaillants guerriers de Sidi El Mekki qui avaient combattu avec bravoure pour défendre la liberté millénaire des berbères de l’Atlas et qui restent anonymes. Leurs noms ne sont gravés sur aucune stelle. Et leur bataille « T’in Tzizaoute » ne figure sur aucun manuel scolaire. L’histoire les a ignorés.

5 commentaires:

Pas a pas a dit…

Bonjour Dr Mouhib
Cette histoire me passionne
Mon père est arrivé en France en s'engageant dans les spahis en 1924
Pour en partir en 1933
C’était soit disant pour pacifier le Maroc, c’est ce que lui avaient dit les militaires
Apres quelques mois il a vite compris que ce n’était qu’une guerre coloniale et il l’a mal pris
Cela lui a coûté pas mal d’ennuis avec l’administration militaire
Puis il a été rappelé en 1942 pour la seconde guerre mondiale chez les « goumes »
Comme il le disais toujours je n’étais jamais dans la bonne armée ; en effet en 1942 la France était dirigée par un certains Pétain, de triste mémoire a la fin de la guerre du rif
En plus il devais s’opposer au débarquement américains ce qu’il refusa de faire et re-problèmes avec l’administration militaires
Mais ceci est une autre histoire
Avez-vous les références du livre que vous citez, je voudrai le lire
Pour information, je viens d’acheter le livre de Mohamed Choukkri, son autobiographie

Dr Mouhib Mohamed a dit…

merci patrick pour votre fidelité,
ca me fait grand plaisir que la bataille berbere de ma régoin vous passionnes.
Vous pouvez etre fier du
comportement toujours exemplaire de votre pére.les references de mon message sont nombreuses:
histoire des goum marocains
tradition orale
histoire de la resistance marocaine en arabe .Je vois que vuos vous interessez à la litterature marocaine Choukri est un grand ecrivain, je vous conseille son premier roman "le pain nu".bien à vous.

Majid Blal a dit…

Bonjour Doc.
J,avais écris, à un moment donné, un texte pour un journal ou je clame mon ignorance de Tifinnagh. Je suis l'analphabet de ma propre langue.L,illetré de la langue de mes ancetres et voila qu,avec régularité, tes textes viennent me titiller pour m,apprendre que je suis ignorant,aussi, des perepeties de ces grands hommes qui n,avaient de soucis que ceux de rester libres. Ignorant par le fait même de l'histoire du Maroc. Car ce que tu racontes est un patrimoine national marocain et chacun devrait en être le dépositaire.
Merci Si mouhib.
Finalement avec une année sabbatique tu ferais des merveilles dans la socio- littérature. Medicale aussi mais là je ne voudrais pas exagérer, une chose à la fois.
Amicalement Majid Blal

Dr Mouhib Mohamed a dit…

Tu es trop gentil , Majid, je suis très flatté par ce que tu me dis là.
Je suis très content que mes modestes messages interessent des litteraires chevronnés comme toi.
Tes commentaires me vont droit au coeur et m'encouragent à redoubler d'ardeur pour dépoussiérer la micro histoire de notre région.
Bien à toi.

Unknown a dit…

merci d'avoir arraché à l'oubli l'une des pages de l'histoire que les officiels continuent toujours à mépriser.