jeudi 10 août 2017

Le destin de Mouna Lahmoum- 4

Said Ouyouhena, trente ans, cheveux courts, mise correcte. Il est très connu dans son milieu pour son sérieux et son hônneteté.
Il était très pauvre, il rêvait d'être quelqu'un, il est instituteur, un noble métier.
Said fait partie, depuis maintenant trois ans, de ces téméraires enseignants du cercle d'Imilchil. Il travaille à proximité d'un village aux reliefs accidentés, au climat vigoureux, mais aux hommes affables : Aghedou. Un village qui n'a pas d'âge, comme s'il était conçu avec ses habitants . Pour arriver à sa classe, l'instituteur Said doit continuer trois à quatre heures à pieds dans le lit d' un Oued
 ( akka nouid), bien au delà du lieu où les bulldozers de l'état avaient fait demi tour.

Fadma Lhou connaissait bien la famille des Ait Ouyouhena, une famille respectable.
Elle trouve que Said possède toute la panoplie d'un future mari. Elle valide avec joie le mariage de sa petite fille avec l'instituteur. Les fiançailles ont eu lieu seulement quinze jours avant la disparition de Mouna. C'était des fiançailles toutes simples, juste dans le plaisir et le bonheur , célebrées dans la pure tradition locale en campagnie des familles et des amis.

Le mois d'Aout et les vacances de cet été sont de tristes périodes pour Said. Il passe ses jours à  flâner : flânerie d'amertume et de vide, dégoût du monde et de la vie elle même. Et quand il revient chez lui, il s'enferme pour être seul avec ses pensées. Les images de sa bien aimée ne le quittent pas un seul instant. Il la revoit dans toute sa beauté radieuse et son sourire qui illumine son visage d'une franche gaîté.
Et le mystère reste totale...

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