vendredi 29 juin 2007

La Bataille de TAZIZAOUTE.(1)


Elle a eu lieu dans les ravins boisés de Tazizaoute, dans les montagnes d'Agheddou(région d'accès difficile se situant à une centaine de Km au sud ouest de Tounfite.
En aout -septembre 1932, Sidi El Mekki fils de Ali Amhaouch, rassemblait dans la région sus citée l'effectif de 3000 familles selon les archives françaises. Dans le travail sur la resistance, effectué par Moulay Hachem Alaoui(esquisses historiques 1999),on trouve la liste des tribus qui avaient participé à cette guerre : Ait Sidi Ali, Ait Sidi Yahya Ou Youssef, Ichequiren, Ait Ihand, Ait Amer, Ait Sidi Hsain(Aghbala), Ait Hnini(Tikajouine) et Ait Hamou; ces derniers étaient des réfugiés des Ait Seghrouchen "tribu la plus guerrière du Maroc, ecrivait le General Huré".
A propos des guerriers de Sidi El Mekki, le général G.Le Blanc écrivait dans son travail "l'histoire des Goums marocains, page 333" : " on s'aperçut alors que l'opération serait extrêmement difficile. Les guerriers de Sidi El Mekki étaient nombreux et bien armés. Ils comprenaient tous les irréductibles repoussés par nos troupes depuis le moyen Atlas, aux quels s'étaient joints les Ait Icha, des Ait Yahya , des Ait Soukhmane et des Ait Hdidou, tous bien décidés à défendre leur indépendance millénaire."
Le terrain que Sidi El Mekki avait choisi était favorable à la défense. Il contient des ravins qui constituaient de véritables tranchées naturelles....à suivre....

mercredi 27 juin 2007

Puissances occultes: "tit ikhen"


Dans la régions enclavées du cercle de Midelt la médecine traditionnelle est toujours dominée par la mentalité primitive qui rendait les causes des maladies à des puissances occultes: les mauvais esprits et le mauvais oeil(ait rabbi, tit ikhane).
Les esprits des mauvais génies dans la croyance, surtout féminine, sont omniprésents près de l'eau et du feu: puits, séguias, égouts, et réchauds(almessi).
Le 2è danger est représenté par le mauvais oeil. Il fallait également éviter les animaux "porte malheur" comme le hibou(taouchte), le corbeau(ahaqar), le chacal(ouchen), le renard(ichaâb), le singe(abaghous) et le chat noir(mouch abekhane).
Pour se prémunir contre ces dangers on doit éviter de provoquer "ait rabbi" en s'abstenant de verser de l'eau chaude dans leur demeure. Les femmes prononcent, contre ces puissances occultes, les formules magiques comme " khemsa ou khmiss".
Un autre procédé largement utilisé consiste à mettre dans les jardins sur le toit des maisons, sur les voutes des portes; des objets repoussant "tit ikhen"(le mauvais oeil). La main de Fatma (khmissa) ou une martmite noire (taqdouht ou tassilt), le fer à cheval(tissilt). Elles usent également des talismans, des amulettes(hrouz) et des fumigations(bkhour).
Les produits les plus utilisés dans ces fumigations sont le fassoukh (mélange résineux dégageant une odeur nauséabonde ayant la propriété d'éloigner le mauvais sort). Il est souvent mélangé au harmal, à l'alun(chebba), et au benjoin(jaoui).
Voir "Esquisses historiques de Midelt" publié par M.Mouhib en 1999.

mardi 26 juin 2007

Taghbalout Ouhlima ou l'Eden méconnu.


Taghbalout a un charme magique qui reste ancré dans la mémoire des enfants du terroir. Qui parmi les anciens de Ksiba , à l'évocation de Taghbalout, ne se remémore ses chalets en bois, sa guinguette, ses jardins enchanteurs, sa petite rivière avec ses galets naturels, ses sources d'eau intarissables, ses arbres majestueux hauts en couleurs en automne, sa fraîcheur et sa brise dans les soirées étouffantes d'été.
Il est rare de voir deux Kasbaouis se rencontrer sans évoquer leur perle; et peu importe que cette rencontre ait lieu à Casa, à Montréal ou juste à côté à Boujaâd.
Malheureusement Taghbalout connait aujourd'hui de sérieux problèmes : la défaillance de l'infrastructure, le manque d'entretien, et surtout le comportement passif voire agressif des occupants en été(où elle se transforme en véritable"souk d'Aydoud"). Enfin, il ya surtout le manque d'une stratégie volontariste de sauvegarde de la part des autorités publiques.
De point de vue champs d'action, à mon sens, la sauvegarde de ce patrimoine naturel ne pourrait se réaliser que dans un cadre coopérationnel entre les ONG locales et nationales d'une part,et les décideurs d'autre part.

dimanche 24 juin 2007

Aouli-Mibladen: Capitale de la Vanadinite.


Midelt avec son paysage sub-desertique ne connait pas les printemps verdoyants de Meknès et de Beni mellal, par exemple, elle ignore les grands tapis des vastes champs de ces plaines avec leur couleurs multiples: le rouge du coquelicot, le jaune du souci, le bleu du bourrache et le violet de la lavande....
Pour réparer ce manque, la nature a compensé la région: les sous sols d'Aouli-Mibladen regorgent de beaux cristaux dont les couleurs n'ont rien à envier aux couleurs des fleurs. Le rouge-grenat de la VANADINITE ( cette belle pierre qui n'existe parait-il nulle part ailleurs et qui fait la fierté des mideltis). Le jaune de la Vulfinite, le vert de la Malachite, le bleu de l'Azurite, le violet de la Sérusite et le rose de l'Aragonite, le blanc du Gypse et de la Calcite....
Les enfants d'Aouli-Mibladen ne connaissent pas les noms des fleurs mais sont de fins "mâallemine" dans le domaine des pierres de collection. Beaucoup d'entre eux exposent ces cristaux dans les bourses du monde entier .
En dépit de cela, les pierres restent exploitées de façon risquée dans les anciennes galeries des mines .
A quand l'organisation de ce secteur? A quand un musée de cristaux ,des mines, de la région? Et à quand une bourse de cristaux à Midelt?

samedi 23 juin 2007

La justesse des mots.

Chers amis,j'ai trouvé vos commentaires tellement profonds que j'ai decidé de les publier:

*dahou a dit...
Bonjour docteur,l'ignorance et la misère pimentés de promesses roses et éventuellement d'un diner et un billet bleu peuvent rendre l'homme qui se la veut douce et facile ignoble. Et c'est en enterrant la charogne qu'on peut disperser les charognards et non pas par la pose d'épouvantails qui servent souvent de parasols. Mes amitiés.


*Majid Blal a dit...
L'importance du culturel dans la définition d,une société est d'une importance capitale. Le culturel à ce niveau là comporte en plus de la culture proprement dite, Un ensemble de comportements qui influent sur le déroulement des choses. L'identité d'une personne ou d'un ensemble de personnes n,est pas l'identification fortuite préparée comme une image de soi qu'on veut projetter mais l,ensemble des acquis, des expériences et des finalités (objectifs) qu,on se fixe pour le bien de tous. Seulement l'ALTÉRITÉ dans la culture du copinage, de la corruption non seulement institutionnalisée mais surtout et c'est le pire, acceptée comme un outil normal qui régit le groupe.
Enterrer la charogne est louable à court terme mais c,est dans l'éducation des générations à venir qu,il faut mettre de l'énérgie et de l'espoir. Quand je dis Éducation ce n,est pas de l'instruction ni la scolarisation mais d,abord l'éducation au sein de la famille des valeurs telles que dignité, intégrité, solidarité, respect, le refus de vendre son âme au diable, qu'importe lequel.
Majid blal .


*Pas à pas se fait notre chemin a dit...
En France nous avons aussi ce genre de personnage
Ils font des promesses qu’ils ne tiennent pas
Peuvent sans problème changer de parti politique si on leur promet un portefeuille ministériel
Pensent rouge et disent bleu
Sont d’extrême et se disent republications
Vous serrent la main suer les marchés veille d’élection et ne vous voient plus le reste de l’année
Travaillent jusqu'à 70 ans pour toucher les pensions et vous font pendrent la retraite a 60 ans
Comment nous les appelons ? Tout simplement

LES HOMMES POLITIQUES

vendredi 22 juin 2007

Les rabatteurs de voix corrompus.

En cette période pré-électorale, notre pays, en général, et notre région en particulier pullule de "semsaras" et de "samasarates" des élections.
Ce sont des gens sans scrupules qui ne voient dans chaque expérience électorale que vit notre pays qu'un moyen de se faire de l'argent. Les rabatteurs de voix corrompus sont faciles à démasquer dès le premier abord.
- Ils ont la tête de n'importe qui! Ce sont des passe partout humains.
- Leur sourir est sardonique, figé, hypocrite et ne manque pas de moquerie méchante.
- Ils sont effrontés, ils n'ont honte de rien et tiennent tête impoliment aux gens qu'ils doivent respecter.
- Ils tiennent un discours différent pour chaque catégorie de gens.
- Ils changent d'opinion selon les circonstances.
Et quand vous leur demandez le programme de leur chef d'orchestre, ils vous répondent; menus de ses soirées: * pastillas et méchouis pour les plus riches
* couscous pour les pauvres .
Tant que cette race d'hypocrites existe chez nous, nous ne pourrions pas nous mettre sur les rails du développement. Et si nous ne faisons pas attention en les fuyant comme la peste, nous risquerions de manquer , une fois encore, notre rendez vous avec la démocratie; cette démocratie que notre pays a choisi de façon irreversible.

mardi 19 juin 2007

Devinettes de Mah'mma.


Aux tous petits, Mah’mma utilisait la fable et le langage enfantin. …
« Est désespérément adulte qui ne sera jamais enfant, car, disait elle, on ne peut être heureux sans retourner à l’enfance. Car l’homme reste toujours un enfant à bien des égards ».
Mah’mma ne desséchait point de ces devinettes pour les enfants les longues nuits d’hiver.
La guerre ne concerne pas les enfants
- Quoique la vivant aussi intensément que les adultes. Les devinettes leur servaient mieux que les histoires de tuerie et de privation », dit Mah’mma.
Après repas, toujours autour du feu, Mah’mma passait aux exercices de dictons. Les enfants les répétaient et tombaient un à un dans les bras d’Orphie. Et à ceux qui résistaient au sommeil elle faisait répéter la fameuse phrase casse tête :
-.-Ufigh Abaw giger n’ibawen, yaf baba abaw, Yaf ubaw inu abaw yufa baba, yaf ubaw n’baba abaw n’bu iger n’ibawen « ».
« J’ai trouvé une fève dans un champs de fèves.
Et mon père a trouvé une fève.
Ma fève s’avéra meilleure que la fève trouvée par mon père.
Et la fève de mon père s’avéra meilleure
Que la fève du propriétaire du champ de fèves.
….
Mah’mma redressait aux enfants récalcitrants leurs erreurs jusqu’au silence total.
- « Pas d’ogresse aux montagnes et pas de marchands qui volent les enfants, disait elle. Faites donc peur aux tous petits pour arranger vos affaires aujourd’hui, et allez trouver qui vous fera la guerre demain ! ».
Il n’était pas d’enfants au village, en effet, qui ne puisse chercher une bête égarée, la nuit en forêt, et y patrouiller jusqu’au petit matin ».
- « Nous n’avons pas d’adultes qu’effraient les cafards », disait souvent Mah’mma. Et nous n’avons pas d’hommes que terrorisent une abeille ».
Tiré du roman de Feu Moha Abehri, "être ou ne plus être" - Centre Tarik Bnou Ziad- dec 2002.

dimanche 17 juin 2007

Le paysannat de Midelt.

Avant la création de mon blog, sur Midelt et régions, en Avril 2007, le paysannat de Midelt n’était pour moi qu’une administration non entretenue et une ancienne ferme délaissée. Le 27 avril, Mr Patrick HIERARD , en commentant l’un de mes messages, m’avait suggéré de voir son blog : « pas-a-pas se fait notre chemin ». Non habitué à la lecture sur l’écran, j’ai du imprimer la totalité du blog que j’ai lu à tête reposée. Je me suis même permis de distribuer quelques exemplaires aux anciens mideltis férus de lecture et non abonnés au net.
Les écrits captivants et passionnants sur l’enfance de Patrick au paysannat de Midelt, ainsi que le témoignage des anciens ouvriers sur le travail pionnier de son père Maurice Hierard (qui a introduit le pommier dans la vallée Ait Ayach) ont changé pour moi l’ennuyeuse fadeur des lieux.
Aujourd’hui, chaque fois que je passe près du paysannat je ralentis et je revois la vie dans ces lieux devenus trop calmes . Bravo Patrick, vous avez résisté à ce qui s’éteint, vous maintenez. Continuez à nous faire partager, par vos beaux messages, ce que vous aviez vécu à Midelt au début des années 60 du siècle dernier. L’écriture est faite pour cela.
Par ailleurs, je saisis cette occasion pour lancer un appel à nos décideurs locaux pour qu’ils fassent quelque chose du beau paysannat de Midelt. Son site pittoresque, entouré de collines dénudées et surplombé par le fantastique décor du majestueux Jbel El Ayachi, ainsi que sa situation sur une route touristique joignant les villes impériales FES et Meknès aux palmeraies d’Erfoud et aux dunes de sables de Merzouga ferait du paysannat de midelt une splendide auberge. A bon entendeur salut.

jeudi 14 juin 2007

La nuit sous l'arbre Saint de Sidi Yahya.


Tandis que les bavardages allaient bon train, la vieille femme Hmouna avança la bouche vers l’oreille de Mahjouba, et lui chuchota : « et pour que l’union de votre couple dure il faut que vous passiez , ton mari et toi, une nuit entière sous l’arbre marabout , protégé par le saint Sidi Yahya ».
Elle lui indiqua le lieu où se trouve l’arbre. …
Par un splendide après midi de printemps, un beau soleil baignait dans le ciel bleu. L’air était d’une pureté et d’une fraîcheur extraordinaires. Sur le dos de leur mulet, Mahjouba et Lafdil sentirent une brise effleurer leurs visages. En pensant à la nuit qu’elle allait passer avec son époux, sous l’arbre marabout de Sidi Yahya, Mahjouba se sentait submergée d’une sensation de bien être et de joie. « C’est la baraka du saint qui me procure cette euphorie, se disait elle intérieurement ».
Tournant le dos à leurs tentes, ils empruntèrent un itinéraire fort pittoresque qui suit le cours supérieur de la rivière(aqqa), traversant l’alpage. Le chemin muletier continuait sans problème, à travers les forets de cèdre et de chêne vert. Mahjouba, serrée contre Lefdil, fredonnait les Izlène. A la tombée de la nuit, ils arrivèrent enfin au pied de l’arbre de Sidi Yahya. C’était un beau chêne gigantesque. Plusieurs fois centenaire , isolé sur une colline surplombant le village du Saint. La légende raconte que le Marabout et son épouse préférée Lalla Rkia, venaient s’isoler de leur vivant, sous l’arbre désormais béni.
Au moment où Lefdil s’occupait du mulet , Mahjouba faisait le tour de l’arbre Saint en répétant à voix haute : « défends notre couple du mauvais œil, oh arbre du Saint. Teslim. » Elle alluma alors le feu de bois sec dans le canoun mis à la disposition des visiteurs . Elle y brula une fumigation (bkhour) fait de chebba(Alun) de jaoui(Benjoin) et du Harmal. Ces fumigations selon Hmouna étaient sensées détruire les mauvaises influences.
La lune se cachait derrière un mince rideau de nuages et subitement tout s’obscurcit aux alentours. La fraicheur de la nuit se faisait plus vive. Le couple commençait à avoir froid. Les nuages s’étaient dispersés et le clair de lune réapparut. Lefdil ajouta quelques branches de genévrier dans le canoun. Mahjouba étala la couverture de laine (haddoun) ; et avant de s’allonger ils mangèrent leur repas fait de pain et de lait caillé(Klila). C’était succulent.
Autour d’eux il n’y avait que le silence, Le silence impressionnant de la haute montagne. Le plus léger bruit, une feuille qui tombe, le crépitement du feu, résonnait étrangement.
- Je suis sûr que tu n’as pas peur ! murmura Lefdil à Mahjouba.
- Je me sens comme dans un rêve, je n’arrive pas à exprimer ce que je ressens ; et d’une voix plus basse : non je n’ai pas peur.
Le lendemain, les premiers rayons du soleil réveillèrent le couple. Mahjouba leva les yeux doucement vers le ciel à travers le feuillage vert . Cette couleur était le message d’une vie sans embûches.
Lefdil prit le bras de Mahjouba et lui murmura, tout heureux, d’une voix douce : « la vie dans l’alpage, m’a appris beaucoup de choses sur le comportement humain, j’ai constaté que les Imeksaounes(bergers) ne battent pas leurs femmes .
Alors qu’à Abou Aâlam , mon père et mes frères, pour un oui ou un non, battaient leurs épouses . Je te promets, sous cet arbre sacré, que Dieu nous donne de sa baraka (bénédiction) que je ne lèverai jamais la main sur toi. »
Mahjouba se sentait touchée. Elle avait plaisir à écouter ses bonnes paroles en regardant un ciel bleu sans nuages. Les paroles qu’avait employées Lefdil, et plus encore le ton sur lequel il les avait prononcées, émurent profondément Mahjouba. Elle ne pouvait imaginer que son mari qui était jusque là autiste sur ses sentiments, lui parlerait un jour de la sorte.
Pour elle, ce qu’il venait de lui dire était une déclaration d’amour, un véritable amour (Teyri M’Izourane).
Et elle se disait que la nuit sous l’arbre de Sidi Yahya, n’était pas inutile ; elle commençait à donner ses fruits. Merci Hmouna !
Extrait tiré du roman "Hadhoum", publié par M.Mouhib en 2004.

lundi 11 juin 2007

"Taghounja"


Quand la pluie tarde à venir les femmes du village s'occupent, avec les filles, des processions de "Taghounja".
Les filles pubères promènent "Taghounja" de Ksar en ksar . Il s'agit d'une poupée faite d'une grosse louche en bois et d'une bûche placée transversalement en guise de bras; le tout enveloppé de tissus de toutes les couleurs. La poupée est parée comme une fiançée (Tislit).
Le cortège des jeunes filles chante, dans un élan commun, les prières de la pluie.
A Midelt la cérémonie se termine au saint Sidi Youssef de Tatiouine(le Saint de la pluie).
Feu Mohamed Abehri dans son travail:"etre ou ne pas être" nous livre les vers chantés ainsi que le signification du choix de la louche.
"Taghounja a M'unzar.
Idda ad iqqar Uzaghar.
Taghounja a m'unzar
Ini y wid n'udghar
N'ttrawn chfetegh anzar
Ad awin waman aman"
ô louche maitresse de la pluie.
La plaine se déssèche
Dites aux démons de cet endroit
Nous vous demandons de nous donner la pluie
Une eau bien diluvienne et abondante.
Quant au choix de la louche, Abehri dit : "cet instrument que la sécheresse menace de chômage et que sortent les vierges , espoir de fécondité. Elles sortent avec les enfants quémander aux forces des flots de consentir à ramener la pluie. Une pluie bienfaisante.Qui fera pousser blé, orge et fèves. Blé, orge et fèves qui ne manqueront pas à leur tour de donner à "Taghounja" l'occasion de tourner à nouveau dans sa marmite."

samedi 9 juin 2007

Les jeux berbères:"Tighilt"-"Tirbit" ou "Tamast".

"Tighilt", "Tirbit" ou "Tamast" est un jeu berbère ancêstral qui est en train de disparaitre. C'est une lutte qui se pratique debout à mains nues sans tenue particulière.
Les lutteurs se mesurent au corps à corps, et disposent de prises leur permettant d'attaquer et de se défendre.
C'est un très beau spectacle qui se pratique sur l'aire à battre (Anrar), ou sur la prairie (Almou). Le combat dure quelques minutes . Le vainqueur est celui qui parvient à faire tomber son adversaire au sol.
L'adresse, l'équilibre et la rapidité sont bien importants que la force pour remporter le défi.
Dans mon enfance à Aghbala "Tighilt" était frequemment pratiquée en marge des mariages , des Ahidous et de la fantasia. On jouait également à "Takourt": sorte de hockey utilisant une balle en bois lourde; à "Tandoua" ou saut de mouton, à cache-cache ou "Kanyoufer", à "Tikouâa": jeux faisant appel aux osselets de mouton et on jouait aux noix et aux noyaux d'abricots. Pour plus de précisions sur ce dernier jeu, voir le blog de Mr Patrick Hierard " pas à pas se fait notre chemin".

vendredi 8 juin 2007

Commentaire de Dahou concernant "Taymat"

bonjour docteur, tout d'abord mes encouragements pour ton blog, taymate est entrain de s'eteindre et à mon avis à cause de la technologie. Je m'explique on peut donner sa mule au voisin pour labourer son IGR "champ" mais on ne peux pas lui donner son tracteur, mais on le loue. on peut donner une bougie à un habitant du douar,jusqu'à ce qu'il l'achéte du souk, mais on ne peut lui donner une rallonge éléctrique(peur de L'ONE ou des courts circuits).je me rappelle aux années 70 les portes des maisons du ksar reste ouverte du lever du soleil a une heure tardive de la nuit et il suffit de faire un bruit pour s'identifier pour entrer et demander ce que vous voulez.A l'heure actuelle, suite à l'éléctrification, tu dois sonner et attendre l'ouverture de la porte. On ne donne plus du lait aux voisin qui n'ont pas de vache laitière car on le transporte par la motocyclette aux café pour le vendre.même ajmou3 nimi nighrem, qui a permis pendant des siécle d'être au courant des bon et maheurs des voisin, est remplacé par le petit écran.
Quant à l'INDH c'est une initiative vraiment louable, à condition que les communes et lhoukouma ne démissionne pas et responsabiliseront des associations dans pas de douar composés de gens à vision limité.

jeudi 7 juin 2007

Mibladen, souvenirs d'Ikhlef (2).

Il revoit la caravane de ravitaillement, à dos de mulet, traversant les crêtes rocheuses, allant de Mibladen à Aouli, en période de violentes crues de l’oued Moulouya. La « solidarité et la générosité des gens, faisaient que les sinistrés, n’avaient jamais souffert ni de faim ni du froid » Alors que la crue de la veille à Midelt, en dépit des dégâts matériels importants qu’elle a causés, n’a selon El Beldi, mobilisé personne.
Il se revoit dans la terrasse de la guinguette de Mibladen, devant sa tasse de café, en face du décor fantastique de Jbel El Ayachi et Moaskar enneigés, sous un soleil éclatant. Un enchantement. Il revoit le grand Ahidous, célébré à l’occasion de l’indépendance où les ouvriers Ait Izdeg, Ait Seghrouchen, Ait Ouefella, Bni Mguild, Ouled Khaoua et les Filalas, dansant chacun au rythme de sa tribu. C’était très beau.
Le poids des souvenirs l’entraîne à la période de son militantisme. Le travail syndical, était très dur. Les ouvriers ne savaient même pas qu’ils étaient rabaissés et froissés. Ils ne se rendaient pas compte de l’asservissement qui était le leur. Leur seule préoccupation était le pain quotidien.
Ikhlef et ses cinq camarades syndicalistes trouvaient du mal à rallier les membres influants des tribus composants les ouvriers. A la mine, il y avait la kabalia (tribalisme). S’ils n’avaient pas leur accord à tous, la grève pour l’amélioration des conditions de vie des ouvriers n’aurait pas eu lieu. Il tire sur son mégot et se dit : « était il folie d’entrainer les ouvriers pour quelque chose qu’ils ne demandaient pas ? »
Ikhlef est fier de tout ce qu’il a fait.
La grève a eu lieu. Il avait immobilisé les deux mines pendant plusieurs jours, mais rien n’avait été amélioré.
La pension que l’assurance de la mine verse aujourd’hui à Ikhlef est insignifiante : le voici condamné à vivre misérablement sur une chaise roulante. Heureusement qu’il est entouré de sa femme et de sa fille qui le couvrent de tout leur amour. …
… Ikhlef se souvient encore et toujours de ses amis fauchés au cours des accidents de travail ou par l’ignoble maladie professionnelle : la silicose. Il tire sur son dernier mégot, laisse s’échapper la fumée noire et se dit : « triste époque que celle d’aujourd’hui ! Mon Dieu, où sont passés les vrais amis, où sont passés les lièvres et les perdrix qui se comptaient en grand nombre dans la région de Midelt et où sont passées les pluies et les neiges d’antan ? »
Il consulte sa montre et sursaute en s’apercevant qu’il est cinq heures du matin. Cette « crise de nostalgie » a embrumé son cerveau. Il s’affale sur son lit.
Extrait de "Hadhoum" publié en 2004 par Mohamed Mouhib.

mardi 5 juin 2007

"Mibladen"Souvenirs d'Ikhlef (1).

Ikhlef, allongé sur le lit, regardant par la fenêtre les étoiles, réunit ses souvenirs épars de près d’une quarantaine d’années. Ce travail de neurones donne à son âme une sorte de nostalgie mélancolique. Fumant sa cigarette, et ne prenant pas garde à l’heure, il retrouve, par la pensée, la belle époque. Il égrène ses souvenirs avec une cadence lente. Il revoit l’activité débordante qui régnait dans la mine, avec ses mille cinq cent ouvriers, et les chantiers dans tous azimuts de la ville de Midelt. Il revoit les belles soirées qu’il passait en compagnie de ses amis, chez lui, ou dans la guinguette de la mine, à jouer aux cartes et aux dés, ou à discuter les misères du travail et les péripéties des familles. Il se revoit au ciné-club de la ville de Midelt en train de visionner et commenter avec ses amis des films rares, comme « miroir à deux faces » de Bourvil, ou « crime et châtiment » de Dostoievski….
Il revoit aussi la mine sportive avec ses deux terrains de tennis, son terrain de foot, celui du basket et sa piscine.
Le football berçait ses rêves de gosse. Encore môme, il se revoit, entrain d’encourager l’O.C.A(Olympique Club d’Aouli), contre l’olympique Club de Khénifra, ce match inoubliable pour lui, où les joueurs de Khénifra se sont inclinés sportivement par trois buts à un.
Il se souvient également de sa déception, lorsque l’O.C.A fut vaincu par Ayachi Sport de Midelt, à la suite d’un pénalty raté par le phénoménal Miloud Boufelja. Boufelja qui "jouait du pied gauche et mangeait de la main droite". Il revoit également les boulistes, s’entrainant près de la guinguette, pour affronter ceux de Ksar Souk. Il se souvient aussi des sympathiques chasseurs de la mine, revenant de la région de Tounfite, avec une multitude de gibiers sur le capot de leurs voitures. Et il revoit Hmad Ou Ali vendre le lièvre braconné, presque tous les jours, devant l’épicerie de la mine. Il se rappelle, comme si c’était hier, de leur émerveillement Hadhoum et lui, arrivant dans leur voiture Simca Arrond bleue, au dessus de l’oued de la zaouia Sidi Hamza, au lever du soleil ; et de sa joie quand il a pêché pour la première fois, sa première truite...à suivre...
Extrait du roman "Hadhoum" .

dimanche 3 juin 2007

Avis de décès.

Mon beau père El OMARI ABDERRAHMANE est décédé le 26/05/07 à l'âge de 77ans. Il a été inhumé le 27/05/07 au cimetière "Sidi Abdelâali" dans son village natal El Ksiba en présence de sa famille, de ses amis et de nombreux Kasbaouis.

Très touchés par les nombreuses marques de sympathie et de compassion, à la suite de ce décès, mon épouse Dr El Omari Zohra et moi même, nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à toutes les personnes qui se sont associées à notre deuil.

Puisse Allah, le Tout Puissant, acceuillir le défunt en sa Sainte Miséricorde.

Et comme disent les berbères: " ghess iâazabènes n'dounite ayenya." ( nous ne sommes que des transhumants sur cette terre.)