dimanche 8 avril 2007

altruisme-"taymate".

Nous assistons ces dernières années à un engouement pour les nobles sentiments de justice, d'entraide et de solidarité un peu partout dans le monde. Les gens sont nombreux , surtout en occident, à être sensibles, par altuisme, aux malheurs des autres . Cet élan pour l'entraide est appelé par Jacques ATTALI , le célèbre futuriste français, la "vague compassionnelle"( les ONG, le téléthon , etc....). Cet ecrivain de grande renommée raconte avec talent dans son dernier livre "une brève histoire d'avenir" que c'est l'altruisme qui sera le moteur de l'économie de demain. Il dit que :".... de la même façon que le capitalisme a remplaçé le féodalisme et la liberté, celui-ci laissera la place à cette nouvelle forme d'économie qui n'est pas fondée sur le profil et la liberté d'entreprendre."
D'un autre côté, des recherches récentes démontrent que les personnes très entreprenantes et constamment sous pression courent des risques pour leur santé . Elles sont prédisposées aux accidents cardiaques que les personnes altruistes. La solidarité, selon des théories solidement documentées, seraient bénéfiques pour la santé.
Au Maroc l'esprit d'entraide et de solidarité était la base de l'organisation sociale . L'altruisme est toujours fort dans le rural et dans les contrées enclavées.
Dans les régions du haut et du moyen atlas ( Midelt et région) cette solidarité a pour nom "taymate".
George SURDON écrivit en 1928 : " ... en pays berbère, la coutume a prévu une reglementation telle la " taymate" , ou la fraternisation, qui n'a pas seuleument pour but de rendre les hommes d'une même tribu frères , au sens juridique du mot, mais de les rendre solidaires et de leur imposer le devoir de conseil et d'aide".(esquisses historiques de Midelt).
"Taymate" chez les habitants de ces régions était sacrée au point qu'ils en faisaisaient un serment:" ouhek taymate , ourech n'kedim ghess taymate."( je te demande telle chose au nom de la fraternité).
Au nom de cette solidarité, tous les travaux individuels étaient exécutés en commun: construction de maisons, labour(touiza), l'entraide était aussi présente dans les mariages( timeghriouines), les funérailles et même dans les châtiments( toute peine encourue par un homme entraine de point de vue responsabilité la solidarité de ses proches).
Aujourd'hui encore, la "taymate"existe mais son domaine se réduit. On la retrouve surtout dans les villages enclavés ou éloignés de la ville.
Actuellement, avec l'avènement de l'INDH( l'initiative nationale pour le développement humain) lançé par sa Majesté Le Roi Mohammed VI, en Mai 2005 , nous assistons avec joie à une explosion d'associations humanitaires un peu partout dans notre pays. Que leurs projets soient réalistes et réalisables pour combler le retard que notre pays connait dans plusieurs secteurs.

1 commentaire:

dahou a dit…

bonjour docteur, tout d'abord mes encouragements pour ton blog, taymate est entrain de s'eteindre et à mon avis à cause de la technologie. Je m'explique on peut donner sa mule au voisin pour labourer son IGR "champ" mais on ne peux pas lui donner son tracteur, mais on le loue. on peut donner une bougie à un habitant du douar,jusqu'à ce qu'il l'achéte du souk, mais on ne peut lui donner une rallonge éléctrique(peur de L'ONE ou des courts circuits).je me rappelle aux années 70 les portes des maisons du ksar reste ouverte du lever du soleil a une heure tardive de la nuit et il suffit de faire un bruit pour s'identifier pour entrer et demander ce que vous voulez.A l'heure actuelle, suite à l'éléctrification, tu dois sonner et attendre l'ouverture de la porte. On ne donne plus du lait aux voisin qui n'ont pas de vache laitière car on le transporte par la motocyclette aux café pour le vendre.même ajmou3 nimi nighrem, qui a permis pendant des siécle d'être au courant des bon et maheurs des voisin, est remplacé par le petit écran.
Quant à l'INDH c'est une initiative vraiment louable, à condition que les communes et lhoukouma ne démissionne pas et responsabiliseront des associations dans pas de douar composés de gens à vision limité.