La silicose est une maladie pulmonaire qui se développe à la suite d'inhalation de particules de silice dans les fonds des mines, et aussi, dans d'autres métiers (les sableurs, les ouvriers en céramique etc..).
C'est une maladie professionnelle irréversible.
Les symptômes de la maladie :
- Insuffisance respiratoire se traduisant par un essoufflement au moindre effort se compliquant de pneumopathies à répétition et souvent de tuberculose pleuro-pulmonaire et, à la longue d'une insuffisance cardiaque et pouvant être le lit d'un cancer pulmonaire.
La radiographie pulmonaire permet de porter le diagnostic en mettant en évidence des opacités rondes disséminés dans les deux champs pulmonaires.
La silicose se développe après l'exposition à la poussière de silice après plusieurs années. Il existe des formes accélérées après l'exposition de quelques mois. Le seul traitement de la silicose est la transplantation pulmonaire. La prévention reste le moyen le plus efficace contre cette maladie incurable.
Au moment de l'exploitation minière à Mibladen- Ahouli, les moyens de prévention étaient inexistants, ce qui fait que le nombre de silicotiques et de décès par la maladie étaient considérables.
Aujourd'hui, pour diminuer la prédominance de cette maladie, la médecine de travail impose les mesures suivantes: limiter l'exposition à la silice, diminuer l'empoussièrage par l'aération et l'installation d'un aspirateur sur l'outil de travail.
La France ne reconnait la silicose comme maladie professionnelle qu'en 1945. A Midelt , la direction des mines d'Aouli-Mibladen attribuait la symptomatologie pulmonaire constatée chez les ouvriers à la tuberculose .Il a fallu la défensive du Dr Louis Tonellot pour reconnaître qu'il s'agissait d'une maladie professionnelle; la silicose:
Voilà son témoignage tiré de sa brève monographie qui m'a été adressée par mon grand ami Dr Maxime Rousselle.
" En 1947, les servitudes de ma profession m'amenèrent à prendre un poste à Midelt où je devais rester jusqu'en 1953, à une vingtaine de kilomètres environs, se trouvaient les mines d'Aouli. Dans le cadre de mes consultations, je fus amené à examiner d'anciens ouvriers. Je ne pus que constater d'indéniables affections pulmonaires. Niant l'évidence avec une mauvaise foie consommée, les cadres de la mine assuraient qu'il s'agissait là de cas de tuberculose. N'étant pas d'accord, je sollicitais l'avis des spécialistes, lesquels confirmèrent sans hésitation ce que je pensais; à savoir que nous avions belle et bien affaire à des cas de silicose. Un problème de taille se posait bien évidemment, car cette affection en ce temps là, n'était pas reconnu officiellement au Maroc. Et les dirigeants de la mine, comme on peut s'en douter, n'avaient aucun intérêt à ce qu'il le fut.
Face à ma détermination, à vouloir imposer la vérité sur cette question, proposition me fut faite, d'être muté sur un poste de choix. Inutile de dire que je refusais de la manière la plus catégorique et je n'acceptais mon déplacement que lorsque le diagnostic que j'avais établi fut finalement confirmé en 1953, entraînant la reconnaissance officielle de cette maladie."
Je tiens à rendre un hommage posthume à la détermination de ce grand médecin pour le service énorme qu'il a rendu aux nombreux ouvriers atteints par cette maladie.
2 commentaires:
Une campagne de vaccination du BCG avait été organisée sur demande de l'infirmière des mines, Madame ALBARET, épouse du directeur de l'école d'Ahouli. Mon épaule s'en souvient encore.
Mes respects, Docteur, pour votre ténacité à faire connaitre Midelt sous tous ses angles.
Bonjour à tous mes amis. Amicalement
Roger
Bonjour cher ami
C'est un grand plaisir de vous relire.
Je suis entrain de travailler pour la réédition de "Esquisses historiques de Midelt" que je compte perfectionner en y ajoutant des articles , la vie à Mibladen au cours de la période d'exploitation des mines. Si vous avez des documents sur Mibladen- Ahouli, vous rendriez un grand service à la micro histoire de la région.
Adresse: 2 Rue My Rachid Midelt.
Nous espérons vous revoir à Midelt
Bien cordialement,
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