lundi 30 avril 2007

L'enfant endormi:"erragued".


La croyance à "l'enfant qui dort dans le sein de sa mère" est encore très répandue dans la région. Pour le "réveiller", certaines femmes s'adonnent à de multiples pratiques magiques : recettes réchauffantes, pélerinages etc....
Elles espèrent ainsi, parfois après plusieurs années, voir une relance de la grossesse et un accouchement.
Cela posait de sérieux problèmes juridiques et servait à garder le mari en haleine. L'échographie est entrain de Déboulonner ce tabou.

dimanche 29 avril 2007

Les juifs de l'ancien Midelt(Outat).


L’étude historique de la population juive d’Outat se heurte aux problèmes de sources. Les juifs autochtones, que nous avons pu questionné, ne savent pas dans quelles conditions leurs ancêtres étaient arrivés dans les ksour d’Athmane Ou Moussa, Bouzmella et Ait Ouafella ; tout ce qu’ils savent c’est que ces kasbahs étaient habitées par des juifs et des musulmans, et que les juifs n’étaient pas isolés dans des mellahs comme dans les grandes villes.
Les juifs ne se sont installés dans l’Outat qu’après l’arrivée des Ait Izdeg, c’était au cours du XIX siècle. Les indications des stèles du cimetière juif se trouvant à Tizi N’Oudayne près de Guerouane sont en faveur de cette hypothèse.
Un grand nombre de familles étaient originaires du Tafilalt (Gourrama, Rich, Ksar Souk …) ou de Debdou.
D’autres revendiquent une origine d’Essaouira via Ait Itzhak) c’est le cas de la famille Pintou, dont le père était Caïd à Athman Ou Moussa.
Les juifs d’Outat étaient des campagnards qui menaient la même vie rudimentaire que les Ait Izdeg et Ait Ouafella .
Le marquis de Segonzac, rapporté par Amina Ihray, notait à la fin du XIX siècle : " les juifs ont une situation exceptionnelle chez les Ait Izdeg et les Ait Ouafella ". En effet, les témoignages oraux des anciens Outatiens nous rapportent qu’ils vivaient en bon voisinage.
Les mêmes sources nous disent que les juifs d’Outat, et surtout ceux des Ait Ouafella étaient fellahs. Ils possédaient des terrains qu’ils exploitaient ou faisaient exploiter par des khemmesses (ouvriers qui bénéficient du cinquième du rendement agricole.)
D’autres étaient forgerons, fabricants de bas et de tamis, potiers, et surtout marchants ambulants qui sillonnaient le Haut Atlas Oriental à dos d’âne. Ces colporteurs vendaient leurs marchandises à crédit aux Zedguis qui ne pouvaient pas régler comptant.
Amina Ihray nous rapporte un témoignage concernant ce sujet : « nous avons eu connaissance à travers des papiers familiaux, que l’on nous a confiés du cas d’un Zedgui qui a dû racheter tout son patrimoine que son père avait hypothéqué auprès des juifs colporteurs ».
Les cultes populaires des juifs d’Outat présentaient d’évidentes analogies avec les cultes maraboutiques des Ait Izdeg et des Ait Ouafella.
A Taâkite existait, jusqu’à des temps récents, une sépulture d’un Saint juif connu sous le nom de Moul El Kaf.
Plusieurs rabbins de la région (Outat, Gourrama, Rich) étaient considérés comme maîtres dans l’art d’écrire des talismans. Ils avaient acquis la réputation de produire l’effet attendu et Ils étaient consultés par une grande population surtout féminine, aussi bien juive que musulmane.

jeudi 26 avril 2007

Hommage à Soeur Geneviève PRAT.

Discours prononcé au Centre Socio éducatif Al Amal, en présence des amis de l’association en 2005, et que je tiens à publier aujourd’hui pour renouveler mon hommage à cette grande dame âgée aujourd’hui de 80 ans et qui est toujours active au sein de l’association.
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Je vous remercie d’avoir accepté notre invitation, et je remercie tout particulièrement ceux qui ont fait un long voyage pour venir à Midelt, célébrer avec notre bureau l’hommage que nous tenons à rendre avec respect et considération à une immense personnalité : Sœur Geneviève Prat, la fondatrice de notre association humanitaire Al Amal.

Chère Sœur, je n’estime pas avoir le talent suffisant pour que ce simple discours soit à la hauteur de votre personne. Pour parler objectivement et sereinement de votre carrière d’enseignante au Maroc, c’est une biographie qu’il faudrait écrire ; et cela me semble relever du travail d’un professionnel de l’écriture. De toute évidence, mon mot sera très insuffisant, il ne peut englober que les aspects connus de votre travail de longue haleine, un demi-siècle, dans notre pays.

Vous avez toujours choisi de travailler de manière non ostentatoire et vous préférez laisser vos sacrifices muets. C’est pour cela que je ne ferais que survoler les aspects connus de votre carrière.

Depuis votre arrivée au Maroc en 1954, vous vous êtes vouée entièrement à votre noble vocation : l’enseignement, l‘éducation et le savoir. Vous avez œuvré pendant des décennies avec abnégation et compétence dans plusieurs régions du Maroc : Meknès, Casablanca, Rabat, Midelt (en 65-66), Goulmima, Khouribga et encore Midelt. Dans toutes ces villes vous avez formé pas mal de générations, vous avez guidé, orienté et inculqué à vos élèves le sens des responsabilités, les vertus de l’effort et de la patience. Votre perspicacité était déterminante pour le devenir de beaucoup d’entre eux qui sont actuellement de hauts cadres dans notre pays.
Parallèlement à votre travail d’enseignante, vous vous êtes toujours intéressée aux familles pauvres et à leurs enfants.
Par votre intermédiaire, un nombre considérable d’enfants présentant des malformations faciales ont retrouvé la joie de vivre.

En 1990, à l’âge limite qui vous donne droit au départ pour une retraite amplement méritée, après une carrière longue et laborieuse, à l’âge où d’autres songent au repos, vous avez continué votre noble travail avec plus d’ardeur encore et de dynamisme.

Aidée par quelques bonnes volontés, vous avez ouvert des classes de soutien scolaire et une bibliothèque à la Kasbah Meryem aux centaines d’élèves démunis de Midelt.

En 1996, avec l’aide d’une poignée de volontaires, vous fondez l’association Al Amal que j’ai l’insigne honneur de présider depuis cette date, dédiée à l’aide de l’enfant en difficulté à Midelt. Les membres de l’association s’évertuent à donner le meilleur d’eux-mêmes pour continuer ce que vous avez toujours fait, l’enseignement et l’aide aux pauvres.Vous suivez le travail de tous en véritable directrice d’entreprise.
Vous connaissez les animateurs, les bénévoles et un grand nombre de bénéficiaires. Vous insistez sur la formation des animateurs, pour développer les acquis, en matière d’encadrement pédagogique et d’animation culturelle.
Vous dites toujours que la continuité de l’association ne peut se faire sans des animateurs compétents. Pour vous, le diplôme seul ne veut rien dire. Ce qui compte c’est la vocation et le travail sur le terrain.

Bien entendu, les moyens de l’association sont presque inexistants. Elle n’a pu réaliser ce qu’elle a réalisé et manifesté sa solidarité avec les démunis, qu’avec l’aide de ses collaborateurs et partenaires ; citons Caritas, la Ministère de l’Education Nationale, le Cercle des Ambassadeurs, le Rotary Club de Perpignan, l’heure joyeuse et les particuliers.
Je tiens à exprimer à tous ceux là, la profonde gratitude du bureau de l’association et des bénéficiaires.
Je tiens à saluer le dynamisme de tous les amis de l’association, les volontaires au Maroc et à l’étranger qui contribuent grandement à faire connaitre Al Amal.
Et avant de finir, ma sœur, je voudrais dire un mot sur une manifestation symbolique qui a une portée très significative, à savoir l’université d’été . Cette manifestation que vous avez entamée il ya quelques années est devenue une tradition. Chaque année nous recevons une vingtaine de jeunes français qui viennent , pour quelques jours, tisser des liens d’amitié avec les jeunes marocains, connaître notre culture et nous aider dans la réalisation de quelques projets.
Par cette initiative, vous avez collaboré au dialogue interculturel entre le nord et le sud, dialogue fort nécessaire en ces moments difficiles que vit l’humanité.

Pour finir, veuillez accepter les remerciements et la gratitude des membres de l’association pour tout ce que vous avez fait dans notre pays en général et à Midelt en particulier. Ce travail colossal ne peut émaner que d’un être passionné par le Maroc et ses hommes.

J’espère, Sœur Geneviève, que vous allez garder longtemps votre dynamisme.
Et soyez assurée de l’affection et de la solidarité de tous les membres de votre association.

Je tiens à remercier mon ami Roger VISSE qui avait fait publier cet hommage dans la revue SALAM n° 156-2005.

mardi 24 avril 2007

"Ikhoudanes": triche, fraude, magouille....


Ikhoudanes , pluriel du terme l'khouad, est un mot berbère qui englobe la triche, la fraude, la magouille, la corruption, l'intrigue etc.....
Notre pays est malade d'ikhoudanes .
L'enseignement, qui est sensé être le lieu priviligié de l'égalité des chances n'est pas epargné par la triche . Nos collèges, nos lycées ne disposent pas, comme ce qui se passe ailleurs, de comités disciplinaires chargés de statuer sur les cas de triches découverts . Aucune information, aucun panneau dissuasif dans les salles d'examen, comme si le phénomène n'existe pas.
Plus grave encore, il semble que de nombreux professeurs n'apprécient guère leurs rôles de surveillants des épreuves . Pour eux, toute tentative de réglementation relève du travail policier . Ils ne savent pas qu'en réprimant un tricheur , c'est toute l'image de leur établissement qu'ils contribuent à préserver.
On triche aux examens, comme on triche dans le commerce et dans plusieurs autres domaines.
Mais c'est dans les élections que ikhoudanes sont monnaies courantes. En dépit des garanties de l'état et de la neutralité des autorités locales , la triche reste difficile à éradiquer dans ce domaine.
Ikhoudanes sont devenus un sport valorisant chez nous. Les élus corrompus , dans toutes les expériences passées sont félicités le lendemain de leurs élections falsifiées par les électeurs girouettes , ceux qui n'ont aucun principe et qui ne cessent de répéter à chaque expérience électorale renouvellée: " Allah Insar men sbah!"( que Dieu glorifie le vainqueur!).
Honte à eux( électeurs et élus corrompus), ils ont perdu "taryazte" ( la fierté , la virilité et l'orgueil ) de leurs ancêtres . Ils nous ont fait manqué plusieurs rendez vous avec la démocratie.
Il est clair que La solution doit passer par l'amélioration du niveau de vie de nos citoyens , par la lutte contre l'ignorance et aussi par le changement de mentalité de nos enfants. On doit cesser de leur inculquer l'éducation de jungle( qui leur apprend à être des loups pour éviter d'être dévorés par d'autres loups) et leur apprendre, au contraire, à respecter le droit d'autrui, à verser dans l'hônneteté la rectitude et l'altruisme.

dimanche 22 avril 2007

"touya n'sem" ou "Rbiâte sem".

Plante médicinale très prisée par les utilisateurs de la région, Sorte de Sonchus qui appartient à la famille des composés .
On ne lui trouve pas d'utilisation connue en médecine moderne, ni en homéopathie.
En médecine traditionnelle , les feuilles sont largement employées, en décoction, comme antispasmodique, contre les douleurs intestinales et les douleurs des règles. Mais l'indication la plus caractéristique de la plante reste la morsure de serpents ou de scorpions. D'où le vernaculaire: "touya n'sem" ou "rbiâte sem"( plante anti-poison).
En cas de morsure , ses feuilles sont employées en décoction et en cataplasmes sur le lieu de morsure.
La tradition orale retient que cette plante a été expérimentée, au début du siècle dernier, in vivo, par un ancien Caid de la région sur l'un de ses esclaves. Le malheureux s'en est sorti vivant ,certes, mais cela ne confirme en aucun cas l'efficacité de la plante. Il est connu qu'il existe des personnes résistantes aux venins .
" Touya n'sem", à l'instar de plusieurs plantes médicinales employées, de façon empirique ,dans la région, nécéssitent des études scientifiques par des équipes pluridisciplinaires.

samedi 21 avril 2007

Légende de l'Aguelmane Sidi Ali.


En venant d'Azrou vers Midelt , juste après Timahdite, nous avons , sur la gauche, le beau lac Aguelmane de Sidi Ali qui est bordé de crêtes boisées de cèdres et de chênes . Un haut lieu touristique. Il était très fréquenté, les beaux jours, par les amateurs de pique niques et de pêche.
L'Hôtel restaurant du lac ( le chalet de France ) attirait, surtout le dimanche, les cadres de la région de Midelt . Hélas, Ce chalet n'est plus et l'eau du lac a considérablement baissé .
La légende berbère explique la formation de ce lac. " Il y avait sur la rive Est, une petite presqu'ile sur laquelle était édifiée en pierres sèches un marabout à la dévotion de Sidi Ali Ou Mhand. Autrefois la région était sèche mais, à côté de ce saint lieu , il y avait un puits fermé par un lourd couvercle. Les gens de la tribu y revenaient puiser leur eau, et suivant la volonté du saint, refermaient toujours le point d'eau. Un jour, une jeune fille vint . Tandis qu'elle tirait son sceau, son amoureux survint. Pressée d'aller le rejoindre, elle oublia de remettre le couvercle. L'eau monta dans le puits, débordant, envahit toute la vallée et noya l'étourdie et son amoureux. (voir le "Toubib du bled"-Maxime Rousselle).

jeudi 19 avril 2007

Bulletin de Santé Du Cercle De Midelt.

MOTIF DE CONSULTATION :
Mauvais état général de toutes les activités : enseignement, infrastructures, santé et actions sociales.
- Au moins 40°/° de la population vit toujours en dessous du seuil de la pauvreté.
- L’analphabétisme bat son plein : plus de 70°/° d’analphabètes dans le cercle.
- Enclavement de plusieurs agglomérations surtout dans la région de Tounfite.

IDENTITE DU PATIENT :
Région de la Haute Moulouya Orientale connue tristement par son climat rigoureux, 9 mois d’hiver et 3 mois d’enfer .A Midelt souffle, le plus souvent, un vent à décorner les bœufs. Le froid de la région « casse les clous », selon une des expressions locales.
Le cercle est connu secondairement par ses pommes de très bonne qualité.
Chef Lieu : Midelt.
Caïdats : Tounfite, Boumia, Itzer et Assellim .

ADRESSE :


S.D.F (sans domicile fixe) : Cercle rattaché au début de l’indépendance à la province de Meknès puis à la province d’Errachidia, et actuellement à la province de Khénifra.

ANTECEDENTS :

· Dernière région « pacifiée » en 1932 (Guerre de Tazizaoute à Aghedou).
· Période de « Vaches Grasses » au moment de l’exploitation des mines d’Aouli et de Mibladen.

HISTOIRE DE LA MALADIE :

L’état où se trouve la région est la conséquence directe de la fermeture des mines à la fin des années 70. Il est également dû à la politique suivie depuis des décennies.
Le coup de » grâce ayant été porté par les aléas climatiques : sécheresse chronique, grêles et gels répétitifs) ,

L’EXAMEN PROPREMENT DIT :

* Physique : - Très mauvais état général des infrastructures de base.
- Déforestation dévastatrice et anarchique.
- Potentialités touristiques intéressantes mais sous exploitées.
- Secteur agricole désorganisé.
* Mental : - La mentalité primitive est encore vivace dans la région. Elle est entretenue par la
misère et l’ignorance.

LES EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
- Tous les indices de développement sont au rouge.
- L’analphabétisme avoisine les 90°/° dans certaines localités du cercle.

LES AGENTS PATHOGENES :
· Les V.D.A : ce sont les virus dévastateurs antidémocratiques contre lesquels l’arsenal des lois électorales est resté inactif. Ils trouvent dans la région, affaiblie par la misère et l’ignorance, un terrain favorable à leur résistance. La toxine qu’ils secrètent (l’argent sale) fait du cercle un véritable désastre à tous points de vue.
· L’A.P.I.O : l’agent pathogène de l’ignorance et de l’obscurantisme.

TRAITEMENT :
Le traitement suivi depuis plusieurs décennies .
- Le traitement du mal par le mal.
- Des projets concoctés à la va vite et à doses infénitisimales.
Aucun projet digne de ce nom n’a vu le jour depuis la fermeture des mines.
Le traitement suggéré : est double :
1/ Chirurgical :
- Rattacher le cercle de Midelt à celui de Rich et de Ksabi, et faire de Midelt un chef lieu de
province.
- Construire les barrages collinaires et surtout le barrage de la vallée d’Ait Ayach.
- Organiser le secteur du pommier et penser à la transformation.
- Promouvoir les riches produits touristiques de la région.
- Construire les routes des pittoresques sites de Jaâfar, Mitkane et Aouli.
- Organiser le secteur de la pierre et des fossiles ;
- Lutter contre l’exploitation dévastatrice des forêts.
2/ Mental :
Une révolution dans les mentalités par la culture et une politique sérieuse d’alphabétisation.

PRONOSTIC :
Le cercle de Midelt peut sortir du collapsus sévère et du chaos dans lequel il végète par
- L’élaboration, par l’état et les bonnes volontés communales et associatives locales, de projets appropriés à la région.
- La recherche de partenaires nationaux et internationaux pour les financer.
- La solution doit passer aussi et surtout par une grande révolution dans les mentalités : lutter contre l’ignorance, l’obscurantisme, et barrer la route aux commerçants des élections.

CONCLUSION :
Le cercle de Midelt est une région qui évolue vers la sclérose et la gangrène, et qui, sans
une réanimation efficace à l’aide de soins intensifs, restera sa vie durant à la charge de la société.

mercredi 18 avril 2007

Les plantes médicinales .

Les plantes médicinales connaissent actuellement un regain d'intérêt notable dans le monde .
Des chercheurs se sont apperçus que les médicaments de synthèse, malgré leur succès spectaculaire dans le traitement de nombreuses affections, possèdent des inconvénients: d'exploration rapide et moins couteuse que celles des végétaux , ces produits sont certes rentables, mais agressifs sur l'organisme. La pharmacochimie revient à l'étude des plantes médicinales.
En Afrique, la médecine moderne n'a jamais supplanté totalement la médecine par les plantes ; loin s'en faut puisque les deux tiers de la population se soignent encore par la pharmacopée traditionnelle.
Il y a quelques années, et sous l'égide des organisations internationales, plusieurs instituts de recherche se sont crées , dans de nombreux pays africains, pour étudier les espèces inconnues.
Des chercheurs pluridisciplinaires découvrent tous les jours, dans les plantes africaines , de nouveaux médicaments.
Selon certaines études de l'association pharmacienne inter- africaine : " 70% des médicaments importés en Afrique des pays occidentaux peuvent être remplacés par des remèdes médicinaux traditionnels avec des résultats équivalents".
Au Maroc, les plantes médicinales restent largement employées mais encore de manière empirique . Notre pays, au climat et aux sols diversifiés, possèdent une flore spontanée , riches en plantes à vertus therapeutiques.
Nous estimons qu'il est de notre devoir et de notre intérêt, de sauvegarder cette flore appréciable par la lutte contre les cueillettes dévastatrices et par la culture des espèces recherchées par les firmes pharmaceutiques pour leur effet curatifs connus .
Plusieurs travaux, dans ce domaine, méritent un grand intérêt; il s'agit entre autres de ceux de A.CHARNOT, de J.BELLAKHDAR et ses collaborateurs, de M.AKHMISS et de SIJILMASSI.
A Midelt, les recettes ancêstrales à base de plantes médicinales restent largement employées en dépit de la large médicalisation de la région.

dimanche 15 avril 2007

Le discours oral et "L'Amoutl".

Le discours politique moderne n'a jamais supplanté totalement le discours oral teinté de mentalité primitive, encore vivace, dans les régions enclavées de notre pays . Ce discours est basé sur le rituel et le symbole magique des pactes sociaux, entretenus par la misère et l'ignorance. Tels que Al Aahd (le pacte d'entente) , Tagherssa ou Dbiha (l'immolation), Tâam( la nourriture), El Melha (le sel ) , Tada ou El Bezoula ( allaitement), et L'Amoutl ou Bamoutl.

L'Amoutl , dans l'esprit des habitants de nos contrées, est un tribunal mystico social surnaturel et magique, légué par la mémoire collective du passé . Il atteindrait les malhônnetes et les corrompus qui ne s'acquittent de leur travail que pour leurs profits personnels.
La sanction de l'Amoutl , toujours selon une grande frange de la population de notre région, est pesante: une nouvelle vie sous forme dégradée et inférieure .
La majorité de nos élus n'ignorent pas l'effet persuasif de ce discours sur les esprits crédules de nos contrées.
Et au lieu de le combattre par de vrais programmes culturels , ils l'entretiennent et l'utilisent à des fins électorales égoistes.

mardi 10 avril 2007

Tourisme et altruisme.

Peut être paradoxal , voire insensé , pour certains le titre " tourisme et altruisme". Ils verront mal comment l'altruisme qui ignore la notion d'intérêt peut s'appliquer au tourisme qui est un commerce . De toute façon la réalité est là. Notre association "Al Amal": pour l'aide de l'enfant et de la femme en difficulté à Midelt, reçoit, depuis sa création en 1996 , une moyenne d'une quarantaine de personnes etrangères par an. Elles viennent donner un sens à leur congé en venant en aide, moralement et parfois pécunièrement, aux personnes se trouvant dans le besoin.
Certains parmi eux joignent l'utile à l'agréable , aident les démunis et finissent leur séjour par un circuit touristique . D'autres viennent spécialement pour travailler au sein de l'association .
A la fin de leur séjour, on voit sur leur visage le bonheur et la satisfaction que leur procurent la reconnaissance, l'affection et la chaleur des liens qu'ils créent avec les gens qu'ils aident.
Pour moi, cette catégorie d'activité devrait être classée dans la rubrique de tourisme du bien être .( Voir message précédent).
Et en fin, je dirai aux septiques que le bienfait moral que les altruistes tirent de leur bonne action n'en diminue pas la valeur.

dimanche 8 avril 2007

altruisme-"taymate".

Nous assistons ces dernières années à un engouement pour les nobles sentiments de justice, d'entraide et de solidarité un peu partout dans le monde. Les gens sont nombreux , surtout en occident, à être sensibles, par altuisme, aux malheurs des autres . Cet élan pour l'entraide est appelé par Jacques ATTALI , le célèbre futuriste français, la "vague compassionnelle"( les ONG, le téléthon , etc....). Cet ecrivain de grande renommée raconte avec talent dans son dernier livre "une brève histoire d'avenir" que c'est l'altruisme qui sera le moteur de l'économie de demain. Il dit que :".... de la même façon que le capitalisme a remplaçé le féodalisme et la liberté, celui-ci laissera la place à cette nouvelle forme d'économie qui n'est pas fondée sur le profil et la liberté d'entreprendre."
D'un autre côté, des recherches récentes démontrent que les personnes très entreprenantes et constamment sous pression courent des risques pour leur santé . Elles sont prédisposées aux accidents cardiaques que les personnes altruistes. La solidarité, selon des théories solidement documentées, seraient bénéfiques pour la santé.
Au Maroc l'esprit d'entraide et de solidarité était la base de l'organisation sociale . L'altruisme est toujours fort dans le rural et dans les contrées enclavées.
Dans les régions du haut et du moyen atlas ( Midelt et région) cette solidarité a pour nom "taymate".
George SURDON écrivit en 1928 : " ... en pays berbère, la coutume a prévu une reglementation telle la " taymate" , ou la fraternisation, qui n'a pas seuleument pour but de rendre les hommes d'une même tribu frères , au sens juridique du mot, mais de les rendre solidaires et de leur imposer le devoir de conseil et d'aide".(esquisses historiques de Midelt).
"Taymate" chez les habitants de ces régions était sacrée au point qu'ils en faisaisaient un serment:" ouhek taymate , ourech n'kedim ghess taymate."( je te demande telle chose au nom de la fraternité).
Au nom de cette solidarité, tous les travaux individuels étaient exécutés en commun: construction de maisons, labour(touiza), l'entraide était aussi présente dans les mariages( timeghriouines), les funérailles et même dans les châtiments( toute peine encourue par un homme entraine de point de vue responsabilité la solidarité de ses proches).
Aujourd'hui encore, la "taymate"existe mais son domaine se réduit. On la retrouve surtout dans les villages enclavés ou éloignés de la ville.
Actuellement, avec l'avènement de l'INDH( l'initiative nationale pour le développement humain) lançé par sa Majesté Le Roi Mohammed VI, en Mai 2005 , nous assistons avec joie à une explosion d'associations humanitaires un peu partout dans notre pays. Que leurs projets soient réalistes et réalisables pour combler le retard que notre pays connait dans plusieurs secteurs.

jeudi 5 avril 2007

Le vent de Midelt.

Midelt et sa région ne sont connus des marocains que par leur mauvais climat . Un ancien ami de Midelt me disait tout le temps: "même le climat est contre nous." En effet, durant le quart de siècle que j'ai passé à Midelt, il n'ya pas eu une seule année qui a échappé aux aléas climatiques . Si ce n'est pas la gelée qui détruit les fleurs des arbres fruitiers, c'est la grêle qui fait le sale travail.
Physiquement, la chaine montagneuse Al Ayachi (3167 m) constitue un barrage aux vents qui viennent du nord et de l'ouest du pays. Et c'est à Midelt que les vents qui arrivent de Tanger et d'Essaouira se disent leurs quatres vérités. C'est un vent fort à décorner les boeufs.
Heureusement qu'il ya ce qu'on appelle la compensation de la nature, le mauvais climat de Midelt est compensé par la bonne nature humaine des mideltis." machekmek..".

lundi 2 avril 2007