samedi 27 octobre 2007

Ait Yafelmane.

 
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Les Ait Yafelmane.

Les Ait Yafelmane : " ceux qui ont trouvé la paix " est une confédération ancienne groupant essentiellement les tribus berbères Sanhaja : les Ait Izdeg, les Ait Meghad, les Ait Hdidou et les Ait Yahya. Ils parlent le berbère du Maroc central « le tamazight ».
Les Ait Yafelmane vivaient avant le VXI siècle au sud du Haut Atlas Oriental, dans le Todgha, le Ghriss, le Dadès, l’Imedghass et le Haut Ziz.
A partir du XVI siècle ils ont dépassé les cols de Jbel El Ayachi et de Jbel Maaskar pour occuper le vaste pays qu’ils habitent aujourd’hui et que M.Peyron a limitécomme suit : « tout le Haut Atlas entre Tounfite, Midelt et le Tizi N’Telghoumt au Nord, et Msemrir, guélmima, Errachidia et Boudnib, au Sud ; avec comme ligne de démarcation, à l’est de la vallée de l’Oued Ait Aissa, et à l’Ouest le cours supérieur de l’Oued El Abid, l’Assif Melloul et le Dadès. ».
Ce vaste territoire est, par conséquent, en contact direct avec les Ait Atta au Sud-Ouest, Ait Soukhmanà l’Ouest, Ait Myeld au Nord, Ait Youssi et Ait El Haj au Nord Est et Ait Saghrouchen à l’Est .
Les pays Ait Yafelmane est une zone montagneuse où Jbel El Ayachi culmine à 3737 mètres.


Fondation de l’alliance Ait Yafelman
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Les Ait Izdeg, Ait Merghad, Ait Hdidou et les Ait Yahya signaient en 1645-1646, dans la Zaouia d’Assoul, un pacte de l’Entente Ait Yafelmane. Il s’agit d’une alliance par laquelle les tribus suscitées accordaient la protection aux Chorfas d’Assoul descendants de Sidi Bouyaacoub.
Ce document, selon Laarbi Mezzine, donne les Ait Izdeg en tête de liste de tribus de cette confédération.
En plus de quatre tribus berbères, d’autres tribus arabes s’ordonnaient dans l’entente Ait Yafelmane. Il s’agit de Sebbah, Sfalat et Lghurfa du Tafilalt.

dimanche 7 octobre 2007

Le moussem d'Aguedoud-Par M.Akoujan.

 
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Les fiançailles d'Aguedoud - Par M.Akoujan.

Il est vrai que,le manque de liquidité aidant, les gens n'avaient l'occasion de faire des achats importants qu' aux grandes occasions,à la fin des récoltes.C'etait alors l'occasion des mariages organisés en une manifestation collective,populaire.
Les familles venaient requerir "la Baraka" de leurs saints,dancer des jours durant et profiter des festins.
La plus impotante de ces fetes était celle de l'Aguedoud,la fete annuelle,en l'honneur et en souvenir du Saint Sidi Hmad Oulmghenni.
A cette occasion chacun mettait dans l'obole populaire ce qu 'il pouvait , qui un mouton et qui une chèvre ou un bouc.C'était la fete du riche et du pauvre;une circonstance où les rangs sociaux ne signifiaient plus rien et où chacun pouvait se réjouir de la meme façon que tous.
Les fiancés amenaient leurs élues à la fete .Pour la premiere fois ils dançaient ouvertement l'Ahidouss au rythme des tambourins.Ils formaient des rangs où les femmes ,vetues de leur Tamizart rayée, coiffées de soie noire ,alternaient avec les hommes encapuchonnés et flanés de l'Aqrab en cuir brodé et de l'assfel rouge.On pouvait aisément distinguer les femmes mariées des demoiselles par la forme de leur coiffure:en cone pour les premiéres et en chapeau melon pour les autres.Mais les demoiselles avaient sur les joues un fard plus marqué,rouge cramoisi,les gencives et les lèvres teintées de jaune d'or en machouillant du souak, de l'écorce du noyer.Les cones des dames étaient confectionnés à l'aide d' un épi de mais disposé verticalement,au milieu du crane ,sous le foulard de soie.
Cette distinction entre les dames et les demoiselles permettait aux hommes de faire leur choix sans se tromper.
Il sufisait souvent à l'homme ou à la femme,d'un leger toucher, qui semblait du au hazard -il n'en était rien!-pour manifester son interet pour l'autre partie .Cela avait une trés grande importance.Car ce toucher en une telle circonstance était un aveu,voire une preuve d' amour et d'attachement et une promesse de fidélité.
Il n'était pas rare alors d'entendre une demoiselle ,de temps à autre ,crier pour se faire entendre de tous ,en désignant son élu :
- thaddasdi! thaddasdi ! anmyawal!( tu m'as touchée! marions-nous!)
son élu répondait alors:
- thekhoulidhi! thekhoulidi!( je t'aime à en mourir!)
L' élu ainsi désigné se résignait avec joie,sachant qu' un pacte secret avait eu lieu entre eux deux depuis belle lurette.Les parents intervenaient alors pour officialiser l'union!
L'occasion de l'Aguedoud avait une symbolique de taille:Il fallait faire savoir à tous que les couples étaient bien maris et femmes.
La nouvelle était colportée,de douar en douar, preservant les uns et les autres des qu'en dira t' on et des commérages; Il y aller de l'honneur de chacun,car pour un motif de fièrté et de réputation,quelques fois,des familles entières s'exterminaient!
Les Ait Hdiddou parlaient peu.Mais à l'occasion de l'aguedoud,c'était le tambourin qui devenait leur interprète.
Avec cet instrument à percussion si simple et si antique,on devenait l'artiste qui pouvait dire , crier, rire et pleurer avec son art et son Alloun.D'ailleurs chaque mélopée commençait par ces termes:" Sawl a yalloun inass iwmeddakoul...(parle, oh tambourin! Dis à mon aimée...)"
Mais la manifestation en elle meme ,était un langage collectif que l'on utilisait qu'une fois l'an .Les genies se débridaient.La communion profonde se révélait,et l' on pouvait effacer des causes de conflits, des animositée,et développer des liens durables. Tiré du roman "Le sang de l'oeil" de Mohamed Akoujan.

jeudi 4 octobre 2007

l'irrigation à l'ancienne toujours en vigueur.

 
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L'agriculture moderne n'a pas pu supplanter les pratiques agricoles empiriques dans la région de Midelt comme dans bien d'autres régions reculées du pays. Loin s'en fauit puisque, à part quelques grandes fermes de pommiers, c'est le système traditionnel du XIX è siècle qui est encore perceptible dans la région.
Les ancetres des tribus Ait Ouefella, Ait Izdeg, Iguerouan,Ait Ayach, Ouled Khaoua, etc..., avaient développé un système de culture ingénieux dont témoignent, encore aujourd'hui, les lopins de terrain bien aménagés, entourés de murettes de pierres qu'on travaille à Tatiouine dans les ksour de Samoura, Tachaouit, Tajilalit, Izougaghen,Tissouit n'Ait Seghrouchen, à Flilou, dans les ksour de Berrem, Assellim et à Ksar Ait Oufella et sur l'Oued Ifli dans le Ksar de Guerouane.
L'ingéniosité des ancetres de ces tribus se voyaient également dans le système d'irrigation: "tirouguine" forment un réseau de canaux dense bien hiérarchisé témoignant d'un travail collectif colossal.
Les ksour de l'amont s'arrosent par le biais des séguias importantes ( takhatart, tabadout, tinbenhssain ).
Les ksour des Ait Ouafella: ksar lekbir , tachiouine sont arrosées par la séguia d'adeghoual. Les ksour de l'aval sont alimentés par des séguias modestes : c'est le cas de ksar Sidi Said, les Ait Ouassat, de tajilalit et d'izougaghen.
La distribution de l'eau était gérée dans le cadre d'une réglementation stricte par un gardien des canaux: "l'Amghar n'teroua", à la différence de l'Amghar n'teyemi ou Amghar n'teqbilt qui est le chef du conseil ( j'maat).
La distribution de l'eau d'irrigation entre les ayant droit est effectuée à tour de role. L'instrument de mesure est le temps. Ce système d'irrigation est toujours en vigueur dans la région.
Nous rendons hommage aujourd'hui au travail ingénieux des ancetres, mais ce système inventé au XIX è siècle pour les besoins de l'époque n'est plus valable aujourd'hui , pour une agriculture compétitive dans le contexte de la mondialisation.