dimanche 23 décembre 2007

Les pensionnaires meknassis - Noel 1951

Tous les enfants de Midelt, ou des mines d'Aouli et Mibladen, sans oublier les trois de Flilo ont tous connus, pendant une période plus ou moins longue, l'internat à Meknes à deux cent kilométres de chez eux. ils ne revenaient chez leurs parents qu'à Noêl, Pâques et les grandes vacances.

Personnellement, j'ai été pensionnaire à l'Ecole Primaire Marolleau à Meknes en 1942/1943. Je n'avais pas dix ans. Quel océan de larmes versées!, plus les élevages de poux qui proliféraient par manque d'hygiéne, (soit un lavabo pour quatre et une douche pour toutes les pensionnaires). Cela ne laisse pas vraiment que des bons souvenirs.

VACANCES DE NOËL 1951

La météo avertissait qu'il y aurait d'importantes chutes de neige. Nous nous en réjouissons à l'avance. Nous aurions un vrai "Nôel Blanc".

La neige au Maroc, c'est super, mais point trop n'en faut.

A cette époque, pour une raison que j'ignore, la société Miniére possédait une ambulance de surplus militaire. Elle servait à venir chercher les pensionnaires (une dizaine) au moment des vacances. Nous étions tellement contents de rentrer chez nous, que l'inconfort de ce véhicule nous importait guére. Même, nous nous en amusions.

Les bosses, les trous, les virages, les descentes; les montées : nous étions ballottés, cramponnés les uns aux autres. Quelle importance! Nous étions en vacances.

Enfin arrivés à Azrou par temps couvert, neigeux, nous avons appris que le col du Zad était impraticable, suite à de trés importantes chutes de neige.

Notres chauffeur, Moha, tenta aussitôt de téléphoner au Directeur de la mine pour demander conseil. Mais ce fut en vain. Les lignes téléphoniques avaient été en grande partie endommagées par cette tempête et ne donnaient plus signe de vie...imaginez l'angoisse des parents et celle de Moha responsable de tous ces enfants.

(Avons-nous couché à Azrou? Tant d'années après, je ne m'en souviens pas).

Renseignements pris, le col de "la rose des vents" devait être encore ouvert. Nous avons fait demi tour par Fés et Sefrou pour tenter de passer par cette route.

Arrivés à Sefrou, une mauvaise nouvelle nous attendait: des congéres bloquaient ce fameux col. Aucune possibilité de passage.

Pauvre Moha! Déboussolé, mais calme, il ne savait plus que faire le soir, la nuit, avec ces enfants sous sa responsabilité. Et toujours aucune liaison téléphonique possible.

Moha parvint à parlementer avec une "Autorité Compétente" de Sefrou, qui, généreusement, lui octroya l'autorisation de garer l'ambulance dans la cour de l'Ecole. Nous fûmes casés dans une salle de classe avec possibilité d'utiliser les toilettes...Sympa, non!

Mais nous n'avions rien à manger. Moha s'éclipsa un moment. Il revint avec des boites de sardines, des Kesras et des noix...

Malgré ce pénible voyage, j'aime encore les sardines, les kesras et les noix...en souvenir de Moha.

Le lendemain nous amena deux nouvelles. La mauvaise était l'impossibilité de passer par le col. La bonne fut que, par le rétablissement de la ligne téléphonique, le Directeur des Mines put rassurer les parents affolés. Il nous fit retourner à Fés, au Grand Hôtel, où des douches, un bon repas chaud et des lits confortables furent trés apprécier.

Le matin, requinqués, "RE-DEPART par Sefrou. Nous avons réussi à passer le col de la "rose des vents" (descente vers Midelt par Boulmane) entre des congères de la hauteur de notre véhicule (et je ne suis pas de Marseille!)

OUF! Encore quelques Kilomètres et nous étions arrivés. Je termine ce récit en espérant que qui étaieint de voyage s'en souviennent.


Récit de Maguy De Gunen épouse Milleli.Tiré de la revue Salam N 156,Page 8,Decembre 2005.

J ai decidé de paratager ce beau texte de Mme Maguy Avec les lecteurs du blog ,qui sont un peu partout dans le monde(40à 60 par jour selon le parametre analytique de google ).Joyeuses fetes de fin d'année 2007 à tous et à toutes surtout à ceux qui vivent seuls loin des leurs .



4 commentaires:

Pas a pas a dit…

Bonjour dr Mouhib
Que de souvenir!
En lisant ce texte, je me suis revu en 1964 partir de Midelt pensionnaire a Meknes au lycée
J.J Rousseau, et j’ai connu aussi les routes bloquées au col du Zad
J’ai écris sur cette aventure
Je n'ai pas aimé cette période, je pourrai dire même détesté
Mais les souvenirs embellissent, avec le temps,
Bonnes fêtes à tous
A bientôt
Patrick

Dr Mouhib Mohamed a dit…

Bonjour Patrick,c'est vrai que meme les mauvais moments de l'enfance deviennent une douce souvenance avec le temps.merci pour ta fidelitéet bonnes fetes.Mouhib

vincent a dit…

je te souhaite une bonne et heureuse année et une excellente santé à toi et à tous ceux que tu aime. Et à très bientôt.
bises.

Dr Mouhib Mohamed a dit…

A mon tour je te présente tous mes voeux de bonheur et de prospérité.

Bonne année 2008.