jeudi 13 décembre 2007
Le mouflon à manchettes de la région de Midelt.
Le surlendemain de notre arrivée à Tirghist ( village enclavé à 80 Km au sud de Tounfit ) notre équipe médicale composée de quatre personnes, a eu droit à un spectacle merveilleux: de la fenetre de la chambre d'hote se trouvant au premier étage de la maison du garde forestier nous voyions distinctement une trentaine de mouflons ( oudeden ) alignés sur une crete enneigée de Jbel Maaskar. Un véritable enchantement.
C'était en fevrier 1982. Pendant notre séjour qui avait duré quatre jours dans ces contrées, nous avions appris grace aux nombreux échanges avec l'amghar et les membres de la jmaa , beaucoup de choses sur ce bovidé. C'était un émouvant plaidoyer que nous avions entendu. L'amghar, sympathique octogénère, nous raconta que dans les oueds aujourd'hui presqu'à sec, on pouvait naguère voir des troupeaux entiers de mouflons. Quand il faisait très chaud, toute la journée sur les cretes, ils descendaient boire tranquillement sans etre dérangés .
Dans les vallées et les cimes des montagnes , abondaient, il y a encore une trentaine d'années, mouflons, sangliers, perdreaux, lièvres, palombes, chacals et renards.
Aujourd'hui à cause de la pression humaine de la chasse abusive, de la déforestation dévastatrice et également à cause de la sécheresse chronique, de nombreuses espèces de la faune de notre région deviennent de plus en plus rare.
Le mouflon à manchettes, bovidé spécifique de la région de Midelt est menacé de disparition.
Et c'est dans le souci, de le sauvegarder, qu'une reserve a été créee lors de ces dernières années dans la région d'Agoudim, sur une étendue de 20 mille hectares, à prédominance de cèdres et de génevriers.
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13 commentaires:
Bonjour Si Mohamed, effectivement ce bovidés des cimes est menacé d'extinction. Malgré les efforts louables du haut commissariat aux eaux et for^ts et la lutte contre la desertification, l'humain en grand prédateur arrivera toujours à l'exterminer. Car en anthropologie la prédation s'oppose à la production. Et même en reserve (AGOUDDIM, TAZEKKA prés de TAZA et au TOUBKAL)cet animal perd sa majesté et se rapproche plus des caprins des hautes alpes. J'en ai vu au dernier salon de l'agriculture de Meknes et croyez moi il ressemble plutout au vieux et cachectique bouc des Ait merghad en période de secheresse. Amitié Dahri.
bonjour Dahou ca me fait enormement plaisir de relire tes commentaires tjr édifiants .ton intérvention de spécialiste compléte le post . "la predation s'oppose à la production" c' est tout à fait vrai .le jibier des contrées de l'atlas a éte massacré en grande partie par le ratissage abusif "tahiyahte" : les jeunes robustes poussées generalement par les autorités locales à courir et à crier à tue tete dans les forets , les vallées et dans tous les retranchements du jibier pour le ramener au piége des tireurs .amitiés
Bonjour Si Mouhib,
Je suis de l'avis de Si Dahou pour dire que l'humain viendra à bout de tout ce qui bouge. Sa fatuité le rend aveugle et détruit son environnement sans vergogne. Les prédateurs ne sont pas les habitants d'Agoudim ou les habitants limitrophes des autres réserves, ces braconniers pour moi font partie de la chaine alimentaire pour l’équilibre de l’écosystème, ensuite ils braconnent pour manger et/ou survivre.
C’est plutôt ces hypothétiques défenseurs de l'environnement qui ayant le bras long mais mal adroits au fusil et qui se délectent à tirer dans le tas pour sauvegarder leur ego de chasseurs chevronnés qui sont à l’origine de toute cette déconfiture sous forme de décision de création de réserves. Eh oui, d’un côté, ils sont derrière la décision de sauvegarder la race (Oudadne par exemple) et d’un autre côté ils viennent dévaster ces mêmes réserves avec un toupet exaspérant en prenant à témoins ces mêmes braconniers comme hayaha. La raison du plus fort est toujours la meilleure.
Excusez mon style, je me suis levé du mauvais pied ce matin, je recommande, en guise de bémol, de filtrer ces propos selon vos référentiels.
Bonjour à tous.
je crois tout d,abors que le mot braconnier ne s,applique qu'à ceux qui chassent où pèchent illégalement pour vendre.
Il y a ceux qui peuvent en tirer subsistance ou produit à nutrition et alimentation, ceux là ne massacrent pas les troupeaux car souvent ils respectent les animaux.
Le pire C,est la chasse sportive. cette chasse que l'occident colonial avait élevé au rang d'un acte sociétal qui montre la classe sociale à laquelle on appartenait. Cela s,est fait dans toutes les contrées colonisées. Les tigres au Bengal en Inde, les lions et autres Rhinoceros en Afrique. Ainsi que toutes les proies qui étaient élevées au rang d'animaux nobles pour les gens"nobles". Beaucoup de marocains surtout de l'après indépendance avaient initié des massacres comme l'avait fait Buffalo Bill et ses congénères pour les troupeaux de Bisons. Au moins eux,ils avaient le pretexte d'affamer les indiens. Génocide programmé pour les bêtes dans l'optique de supprimer les autochtones.
J,ai vu, jeune, les hordes de coopérants qui avec la complicité des locaux, débarquaient à Tounfite- et même à Itzer où je résidais en voisin de Mr TRIOU responsable des eaux et forets- pour aller chasser Oudad, le sanglier et autres spécimen. Mr Guiou responsable à tounfit se faisait un plaisir de guider ces soldats de l,apocalypse vers le gibier.
La prise de conscience du déclin de ce patrimoine ne peut que qu'être bénéfique si des actions concrètes s'y associent mais il faut surtout sensibiliser l'habitant à protéger son milieu et son environnement.
Les lois, quand elles ne sont pas appliquées ne servent qu'à déculpabiliser.
Souvenir d,enfance: Une peau avec tête d,un mouflon sur le mur de notre salon et de chaque coté comme des princesses aux cotés d,un roi, deux belles têtes avec leurs robes de deux gazelles.
PS: La photo est superbe. Quelle prestance, quel panache et quel défi dans l,attitude de l,animal!!
Amitiés
Majid
Bonjour à tous, la chasse et les rituels cynégétiques existaient depuis la nuit des temps, n'ont jamais exterminé une espèce! ce qui par contre menace de nombreuses espèce aussi bien animale que végétale est l'action direct du grand prédateur sur leurs biotopes. Ce phénomène est accéléré par le braconnage qui n'est autre que la chasse en fraude ( non respect des saisons de reproduction, de la densité des populations ni les moyens et techniques utilisées) et là ou le bat blesse sous l'oeil de celui sensé protéger le patrimoine sylvo-pastorale de notre pays. Quant aux reserves de ces espèces menacés d'extinctions, elles sont faites pour assurer la reproduction et multiplication. et non pas des réserve de chasse. Mais malheureusement ces animaux sont fragiles hors réserves. AID MOUBARAK SAID Dahri.
bonjour Si Mohamed.
Je voudrais rajouter une anecdote. Quand je racontais à ma fille( plus jeune) que j,étais presque un criminel de guerre vu tous les oiseaux que j,avais massacré avec (Lastic) le lance pierre (carré)entre autres les moineaux, les "sibous2 tabebacht" et autres tourtourelles, elle ne voulais pas y croire. Son père avec ses idées humanistes ne pouvait pas être un aussi odieux gamin. Vas voir. Je ne lui avais pas alors dis que j'étais aussi un braconnier car avec ma carabine 9 millimetres j'étais un spécialiste du "Houdhou" la Huppe que je vendais aux "3attara",Il paraissait que c,était l'oiseau pour les gris gris de l'amour. 1000francs en 1969-70 c'était de l,argent. Heureusement qu'il n,y avait pas d.éléphant à ivoire sinon j'y aurais été à y voir.
Majid
Bonjour dr Mouhib
Sur mon blog, une photo de mouflon et trois chasseurs ravis de leur chasse
Sur le votre l'espoir et la survie d'une espèce qui m'a fait rêvée
Bravo pour votre initiative
Amitiés
Patrick
Bonjour les amis ,je ne peux qu'adherer aux idées emises dans vos commentaires edifiants et qui completent le billet publié.Aid moubarek said a vous tous.
Bonjour Patrick.C'est la belle photo de ton blog qui m'a sugerer le message du mouflon.Bonnes fetes de la fin de L'année 2007. Amités.
le mouflon est bel et bien un trésor de l'humanité et plus particulièrement un bien hors prix des villageois qui partagent( avec lui le meme territoire.la survie de cette majestueuse creature va de paire avec celle de ces pauvres montagnards qui menent une vie rude et austère entre les reliefs accessibles aux seuls mouflons qui s'y déplaent avec aisance .donc si l'on veut vraiment sauvgarder cet animal rare on doit paralellement s'occuper des gens qui habitent la meme region au lieu de les considérer comme des braconniers
Bonjour Mr Ain L'Hout,
J'adhère à 100% à votre commentaire édifiant et pertinent qui complète mon message.
Merci de votre passage.
En fait j'ai rencontré un type( originaire d'Anfgou la région de tounfit )qui s'est présenté en qualité de président d'une association dont le but est la sauvgarde de ce bel animal.c'est lui (un illéttré)qui m'a incité à publier ce message en guise d'information pour les gens ou les associations souhaiteraient l'aider à accomlir sa noble mission
bonjour Je ne vois pas d'incoveneants à la publication du message , surtout s'il sert une cause noble .bien à vous Mouhib
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