Que de générations de cadres :
avocats, ingénieurs, administrateurs, professeurs, médecins,
gendarmes, infirmiers,etc... ont usé leur fond de djellabas ou leurs
pantalons sur les bancs du collège Moha Ou Said d'El Ksiba.
Cet établissement a été construit au
début des années 50, au pied d'un joli paysage de forêts de
chênes. Les salles de cours étaient construites à l'Européenne,
avec les toits en V renversé, couverts de tuiles rouges, surmontées
de belles cheminées. Les terrains de sport étaient bien agencés et
les jardins bien entretenus.
En face du portail du collège, il y
avait une belle oliveraie centrée par une source d'où jaillissait à
flot une eau cristalline. Les sécheresses répétitives l'ont malheureusement tarie.
Notre collège de renommée était
dirigé, au début des années 60, par un brave directeur, Mr
Anglade. Corpulent , avec de larges épaules, les cheveux coupés en
brosse, son visage était teinté de coupe rose. Il se dégageait de
lui une bonhomie et une gaîté . Il marchait toujours droit et
jetait un regard circulaire sur les élèves. Mr Anglade s'occupa
très bien du collège et y mit tout son cœur.
L'ordre et la discipline régnait dans
l'établissement.
Nos maîtres arabes et français
incarnaient les bonnes qualités morales et intellectuelles. Ils
étaient compétents et disponibles.Ils nous guidaient, nous
orientaient et nous inculquaient le sens de responsabilité.
Par cette photo que nous avons
découvert, mon épouse et moi, tous deux anciens élèves de ce
prestigieux collège, nous rendons hommage à nos maîtres morts et
vivants, et nous les remercions pour leur travail éducatif bien
fait. Nous remercions également l'auteur de cette photo émouvante
pour le partage.
Pour l'anecdote : Ammi Zaid, le
concierge du collège que nous reconnaissons à la troisième place
du premier rang de la photo ( juste à côté de Mr Anglade) était
aussi jovial que le directeur. Toujours bien tiré, la cigarette aux
lèvres, il était gentil, selon ceux qui l'avaient côtoyé de près.
Il vous offrait ce qu'il avait, si vous adoptez une attitude aimable
et polie avec lui. Toutefois, il ne supportait pas qu'il soit
contrarié.
L'anecdote rapporte qu'un jour il a été
brusqué par le directeur, chose qu'il n'a pas supportée. Il s'est
braqué facilement en rétorquant sèchement :« tu payes à
Rabat, je paye à Rabat, nous sommes comme comme. » Et depuis
cet incident, les deux hommes sont devenus de grands amis.
N.B: Photo tirée du Site Web: copains d'avant.