Je voudrais
approcher le nostalgique par un angle quelque peu commun, juste pour sortir des
sentiers battus, sans pour autant paraphraser ou rechercher une quelconque
résurgence avec des concepts saugrenus. Chacun éprouve automatiquement une
certaine nostalgie temporale et spatiale dès qu’il s’éloigne de son fief ou
avance dans l’âge.
En fait à mon avis
il y a deux types de nostalgiques :
Le nostalgique passif : est celui qui ne cesse de ressasser ou de se remémorer avec regrets des
moments doucereux qui furent éphémères pour lui. C’est quelqu’un qui ne cherche
aucune prise ni sur le temps ni sur l’espace.
Le nostalgique
actif : est celui qui au contraire, revient
souvent chercher à créer des moments heureux semblables à ceux qu’il a vécu,
revient également pour agir sur l’espace, sur le milieu en vue de favoriser la
survenue de périodes fastes analogues à celles déjà vécues.
C’est de ce
phénotype dont je veux parler pour le cas de Midelt. Combien de personnes se
sont déclarées nostalgiques pour « le petit Paris » mais combien
d’entres elles ont bougé le petit doigt
pour porter secours à cet espace tant adulé au moment où il agonisait. En
réalité, il n’y a pas grand monde qui se bouscule au portillon. Entre ceux qui
veulent garnir leurs bourses sur le malheur des autres, ceux qui clament
détenir la logique divine et qui font le dessous des tables, ceux qui sautent
sur les rennes pour rester en croupes le pied bien à l’étrier et à l’abri du
temps qu’il fait, il y a ceux qui ne font rien sauf qu’ils vitupèrent sans scrupule, tirent sur
tout ce qui bouge pour décourager les âmes charitables, les
bonnes volontés et les nostalgiques actifs.
Pendant plusieurs
années, j’ai vu défilé ce genre d’énergumènes, qui sans vergogne s’improvisent
en sauveurs incontestés de Midelt tantôt
arborant l’érudition, tantôt de belles pièces sonnantes et trébuchantes, tantôt
même la main de Dieu. Tous les moyens étaient bon pour aliéner ces pauvres gens
que la rudesse du climat, doublé d’un analphabétisme accrue et d’une misère
incommensurable ont rendu leur bon sens effrité
et vulnérable.
Mais Dieu merci,
les honnêtes gens existent encore dans cette contrée, qui, quoique peu nombreux,
continuent à vouer une inclination insoupçonnée envers Midelt. Oui ces gens là,
agissent dans l’ombre et donnent
sans rien attendre en retour, avec le seul souhait de voir se reconstituer un
biotope favorable à l’éclosion d’une ère
nouvelle faste pour le bled et leur
descendance.
Il a fallu que les
nostalgiques mais actives neiges éternelles d’EL AYACHI du côté d’ANFGOU
donnent au destin un coup de pouce pour que les vents favorables soufflent de
nouveau sur Midelt.
Et la lumière de la
province fut et vint illuminer ce ciel longtemps resté brumeux en proie à une
poudreuse qui affectait les voyants invétérés. Dirigé par un homme juste et
droit, cette ville renaît de ses cendres et les espoirs et doléances longtemps
jugulés se concrétisent à une vitesse
appréciable, venant prouver encore une fois que le bon sens est la chose la
mieux partagée du monde.
Merci mon Dieu,
merci votre Majesté, de nous avoir gratifié d’un homme de cette trempe,
valeureux et intègre qui doucement mais sûrement a su redressé la barre d’un navire
qui allait droit sur les récifs.
Maintenant, il est
temps que les nostalgiques actifs, viennent mettre la main à la pâte pour faire
redorer le blason de cette région longtemps délaissée……Le climat s’y prête et
l’écoute des premiers décideurs est active.
S.A