
Ls contes étaient l'apanage des anciens. Ils alimentaient les longues veillées d'hiver.
Comme partout au Maroc, les habitants d'Outat ne disaient pas les contes pendant la journée: conter en plein jour c'est "risquer d'avoir des enfants teigneux".
Les conteuses et les conteurs n'avaient pas les memes sujets. Les grand- mères racontaient des contes où le magique et le surnaturel se confondent.
Leur monde est fait de jnouns, de sorciers , de mendiants et de princes.
C'est un monde où les objets parlaient et où l'ogre ( tari), le chacal ( ouchen), le hérisson ( inssi) occupaient une place prépondérante.
L'une des histoires les plus connues chez les gens d'Outat est celle de l'ogresse et les trois enfants ( rar'n'tid aya ghounou): c'est l'histoire où l'un des trois enfants égarés dans la foret avaient mangé par mégarde le couscous préparé avec le lait de l'ogresse . Il est devenu une proie facile entre ses mains, contrairement à ses frères qui n'ont pas gouté à ce repas.....
Les vieux, eux, racontaient leurs aventures, les guerres de leurs parents avec les Ait Atta et avec les autres tribus de la région. Ils racontaient également les légendes des saints et des marabouts locaux et régionaux. La tradition orale rapporte que les légendes de Sidi Bouyaacoub, d'Abou Salim El Ayachi, de Sidi Yahya Ou Youssef, de Sidi Mohamed Oulmgheni avaient une place importante dans les contes socio religieux des hommes d'Outat .
La modernité ( l'avénement de la télévision) avait concurencé le conte traditionnel.