vendredi 31 août 2012

Algique ou Nostalgique- Par Salah Abdelmoumen


Je voudrais approcher le nostalgique par un angle quelque peu commun, juste pour sortir des sentiers battus, sans pour autant paraphraser ou rechercher une quelconque résurgence avec des concepts saugrenus. Chacun éprouve automatiquement une certaine nostalgie temporale et spatiale dès qu’il s’éloigne de son fief ou avance dans l’âge.

En fait à mon avis il y a deux types de nostalgiques :

Le  nostalgique passif : est celui qui ne cesse de ressasser ou de se remémorer avec regrets des moments doucereux qui furent éphémères pour lui. C’est quelqu’un qui ne cherche aucune prise ni sur le temps ni sur l’espace.

Le nostalgique actif : est celui qui au contraire, revient souvent chercher à créer des moments heureux semblables à ceux qu’il a vécu, revient également pour agir sur l’espace, sur le milieu en vue de favoriser la survenue de périodes fastes analogues à celles déjà vécues.

C’est de ce phénotype dont je veux parler pour le cas de Midelt. Combien de personnes se sont déclarées nostalgiques pour « le petit Paris » mais combien d’entres elles ont  bougé le petit doigt pour porter secours à cet espace tant adulé au moment où il agonisait. En réalité, il n’y a pas grand monde qui se bouscule au portillon. Entre ceux qui veulent garnir leurs bourses sur le malheur des autres, ceux qui clament détenir la logique divine et qui font le dessous des tables, ceux qui sautent sur les rennes pour rester en croupes le pied bien à l’étrier et à l’abri du temps qu’il fait, il y a ceux qui ne font rien sauf  qu’ils vitupèrent sans scrupule, tirent sur tout ce qui bouge pour décourager les âmes charitables,  les  bonnes volontés et les nostalgiques actifs.

Pendant plusieurs années, j’ai vu défilé ce genre d’énergumènes, qui sans vergogne s’improvisent en sauveurs incontestés de Midelt  tantôt arborant l’érudition, tantôt de belles pièces sonnantes et trébuchantes, tantôt même la main de Dieu. Tous les moyens étaient bon pour aliéner ces pauvres gens que la rudesse du climat, doublé d’un analphabétisme accrue et d’une misère incommensurable ont rendu leur bon sens  effrité et vulnérable.

Mais Dieu merci, les honnêtes gens existent encore dans cette contrée, qui, quoique peu nombreux, continuent à vouer une inclination insoupçonnée envers Midelt. Oui ces gens là,  agissent  dans l’ombre et   donnent sans rien attendre en retour, avec le seul souhait de voir se reconstituer un biotope  favorable à l’éclosion d’une ère nouvelle  faste pour le bled et leur descendance.

Il a fallu que les nostalgiques mais actives neiges éternelles d’EL AYACHI du côté d’ANFGOU donnent au destin un coup de pouce pour que les vents favorables soufflent de nouveau sur Midelt.
Et la lumière de la province fut et vint illuminer ce ciel longtemps resté brumeux en proie à une poudreuse qui affectait les voyants invétérés. Dirigé par un homme juste et droit, cette ville renaît de ses cendres et les espoirs et doléances longtemps jugulés  se concrétisent à une vitesse appréciable, venant prouver encore une fois que le bon sens est la chose la mieux partagée du monde. 

Merci mon Dieu, merci votre Majesté, de nous avoir gratifié d’un homme de cette trempe, valeureux et intègre qui doucement mais sûrement a su redressé la barre d’un navire qui allait droit sur les récifs.
Maintenant, il est temps que les nostalgiques actifs, viennent mettre la main à la pâte pour faire redorer le blason de cette région longtemps délaissée……Le climat s’y prête et l’écoute des premiers décideurs est active.

S.A

dimanche 26 août 2012

Midelt des Nostalgiques



La table des mideltis nostalgiques n’est jamais vide. A midelt avant la création de la province, le présent n’avait de sens que célébrant la passé. La ville n’intéressait que par ce qu’elle a été. Et pourtant, son passé prospère est relativement court. Il allait de la fin de la deuxième guerre mondiale au début des années 80 (date de la fermeture des mines). Pendant cette période, Midelt profita des activités accrues des zones minières de la région : Mibladen, Ahouli et Zaida.

En cette époque, ces mines de plomb connurent de grands travaux d’aménagement, le cours de plomb était élevé, la production augmenta, ce qui donna à Midelt un regain d’activité dans tous les domaines : commerce, constructions… La population de la nouvelle petite ville était composite, elle était multiethnique et multiconfessionnelle. Elle se composait de musulmans bérbéres et arabes (marocains et algériens), de chrétiens français, grecs et espagnols, de juifs mideltis et ceux venant du Tafilalt, de Gourama, de Debdou, des Ait Ishaq et d’ailleurs. De toutes les tribus environnantes, les ruraux surtout berbères venaient tenter leur chance, essayer de trouver du travail dans la nouvelle ville en construction ou dans les mines.
Selon les statistiques, rapportés par Mme Amina Aouchar*, la population de Midelt Ville en 1952 était de 4306 habitants dont 730 étrangers.

Tous les témoignages s’accordent pour donner de Midelt de l’époque une image d’une ville paisible où il faisait bon vivre. Avant l’indépendance, la sociabilité à Midelt était, selon mes sources, réelles mais fractionnées par groupe ethnique. Chaque groupe avait ses barrières invisibles. Les chrétiens vivaient entre eux, ils se recevaient beaucoup, organisaient des pique niques vers le château du lac à Aguelmam N’Sidi Ali ou au bord du fleuve de la Zaouia Sidi Hamza et à l’Insgmir. Ils organisaient des parties de chasse, dans les forets de Tounfite, celle d’Itzer et dans la plaine du Dahra. Beaucoup d’entre eux évoquent encore aujourd’hui, avec émotion, la belle vie qu’ils ont eue à Midelt et région. Dans leurs écrits ou dans leurs commentaires sur les blogs Mideltis, continuent toujours de vouer pour cette ville un amour et un attachement qui résistent aux vicissitudes du temps et de l’éloignement.

De leur côté, les juifs avaient leurs réunions, leurs fêtes religieuses, leur pèlerinages sur le tombeau du Saint local, « Moul kaf » ou des saints régionaux. Dans un témoignage sur la toile, un juif midelti dit : « les juifs de Tachaouite, le samedi après midi, quand il fait beau, se réunissent à Moul Kaf. Et pendant les cérémonies de mariages juives, on  emmène la nouvelle mariée à la rivière d’Outat.

Les musulmans vivaient également entre eux, ils fréquentaient leur café maure, leur hammam, leur souk et aussi le seul cinéma de la ville. Le « Coq d’or », l’ « Occidentalis » et les autres cafés de la nouvelle ville étaient animés au moment du protectorat par une clientèle chrétienne assidue. Avant l’indépendance, peu de musulmans fréquentaient ces cafés. Les chrétiens dansaient entre eux, sauf rare exception.

Après l’indépendance, l’ambiance dans la ville de Midelt et dans les mines changea. Les Français qui sont restés dans la ville ne voyaient plus les autochtones avec l’œil de l’occupant. La sociabilité devient réelle.

La nostalgie d’une ville est ancrée dans la tête de ses anciens, de ses poètes, de ses écrivains. Bienque j’ai atteint l’âge nostalgique (bientôt 32 ans de vie à Midelt), je laisse le soin aux écrivains qui portent cette ville dans leurs cœur de dire un mot de cette période chère à leur esprit et à leur cœur. 

dimanche 19 août 2012

Aid Moubarak Said!

Je tiens à souhaiter une très bonne fête à tous les lecteurs du blog.
                                                        Aid Moubarak Said !





Beaucoup d'entre vous ne reconnaîtront pas cette image. Il s'agit d'un beau jardin nouvellement crée à l'entrée de Midelt, en arrivant de Meknès.
Cette oeuvre témoigne de l'élan de dynamisme et de modernité que la vile de Midelt a la chance d" acquérir depuis la première visite de Sa Majesté dans la région.
Élevée à l'échelle de Province , notre ville se métamorphose à vue d'oeil.  L'énergie soutenue et continue des décideurs locaux la fait sortir de l'agonie et du marasme qui l'ont sclérosé des décennies durant depuis la fermeture des mines.
L'avenir de notre ville au passé choyé restera prometteur inchaallah!
En témoignent les différents chantiers importants ouverts un peu partout dans la région.