mardi 3 août 2010

Trappistes et Soeurs Franciscaines à Midelt.


Au pied de Jbel Al Ayachi, dans la petite vallée pittoresque d’Outat (
l’ancien Midelt), au sein de la population Ait Yafelmane ( ceux qui
ont trouvé la paix), vivent six moines cisterciens (dont deux rescapés
de Tibhirine.)
Depuis leur arrivée à Midelt, en Mars 2000, la petite communauté des
moines trappistes ne cesse de faire des aménagements dans les
bâtiments de l’ancienne Casbah Meryem
( construite à la fin des années 20 par les sœurs franciscaines). Ce
qui signifie très probablement que ce havre de paix convient pour
réaliser leur idéal spirituel.
Avec les sœurs franciscaines de Marie qui habitent une maison située à
quelques mètres de la Casbah, les moines trappistes vont perpétuer la
tradition de la présence chrétienne dans la région.
Cette petite communauté chrétienne vit avec la population locale dans
un esprit de convivialité et de bon voisinage.
« Nous vivons avec les gens d’ici une fraternité quotidienne et un
accueil réciproque » dit une ancienne sœur qui vit à Midelt depuis las
années soixante ; et elle ajoute : « les gens sont simples, ouverts
et très hospitaliers ».
Pour F. Jean Pierre , le prieur du groupe trappiste dans une interview
accordée à une revue ( Tel Quel du 29/06/2009) a dit: « nous nous
enrichissons au contact de l’autre , et quand nous pouvons mettre à
profit nos modestes capacités pour aider ceux qui souffrent, nous
savons alors que notre présence n’est pas vaine ».

Les sœurs franciscaines : arrivées à Midelt en 1926 , elles ont été
rapidement adoptées par la population. Les berbères les appelaient
timraboutines ( amrabet= adepte d’une zaouia). Leur action sanitaire
était bien accueillie ( elles élevaient les orphelines et soignaient
les malades . ) Les premières sœurs de la Casbah rendaient visite aux
patients à domicile , et pour les ksour lointains , Tachaouite et
Tatiouines, elles se rendaient à dos d’âne . Plus tard, au début des
années 80, sœur Cécile avait inventé le dispensaire itinérant , avec
deux autres franciscaines , elles suivaient les nomades Ait Morghgad (
autre fraction des Ait Yafelmane ) dans leur transhumance. Aujourd’hui
encore, les sœurs dont le nombre se réduit inexorablement , continue à
aider les femmes et les enfants démunis : alphabétisation, soins
médicaux, apprentissage de couture et de tissage.