dimanche 2 décembre 2007

La qualité du service rendu à l’enfant du peuple . Par Salah Abdelmoumen.

Comment peut-on parler de rapport qualité prix que le premier venu des profanes en matière d’économie s’amuse à crucifier chaque fois que le cœur lui en dit.
Comment peut-on parler de la protection du consommateur contre les contrefaçons et les abus dans la triche quand nous sommes à ce jour démunis en matière de contrôle de la qualité.
L’inexistence ou l’inefficacité des organismes chargés du respect des normes et du contrôle de la qualité des produits finis est chose, désormais, que chacun de nous a, au moins une fois, apprise à ses dépens.
Le pire encore et c’est là où le bât blesse, c’est quand la qualité concerne un service qui affecte le devenir de tout un peuple.
Eh Oui, il s’agit de la qualité de l’enseignement que l’on dispense à nos enfants, les enfants du peuple, car les autres, vernis qu’ils sont d’appartenir aux familles des décideurs souvent nantis, profitent d’un enseignement de bonne facture, sous d’autres cieux et héritent de diplômes d’une manière douteuse, imprégnée d’un état d’esprit qui veut que celui qui détient l’argent détienne le pouvoir. Ces gens là, messieurs, s’accaparent, sans le moindre sursaut de conscience, de titres qu’ils n’ont pu glaner par d’autres artifices.
Il ne s’agit pas là d’une fabrique de papier ou une usine d’allumettes où, quand un quelconque vice est découvert, on peut brûler toute la production. Mais c’est bien de génération de marocains qu’il est question.
Où sont ces décideurs à la bourse garnie par les deniers du peuple qui arborent des thèses inouïes sur les bienfaits des programmes et des cycles d’études élaborés par leur soin alors que leur progéniture est à l’abri de cette agression intellectuelle, loin des regards indiscrets, de l’autre côté de la mer.
Quelles réponse ont-ils à ce pauvre enfant du peuple qui, sandale trouée, hiver comme été, trompe la faim avec un morceau de pain, se glace le nez et les mains, chaque matin pour aller à l’école, le cœur plein d’espoir. Confiant envers ceux qui n’ont pas hésité à sacrifier plusieurs générations de ses semblables rien que pour assouvir leurs lubies fantaisistes, rien que pour se démontrer à eux et aux autres qu’ils sont faits pour penser à la place des autres ; il part, le pauvre, perdant sans le savoir, victime d’une machination abjecte qui dépassait son entendement et qu’il découvrira peut être demain si le destin et les vents lui sont favorables.
Nous autres parents qui avons eu la chance de nager entre deux eaux, souffrons pour nos enfants, avons cru d’abord en un lendemain meilleur avec l’arrivée des écoles privées mais très vite nous apprîmes que la supercherie continue, que l’anarchie était de mise et que la qualité du service rendu à nos enfants est loin de répondre aux normes souhaitées. La privatisation de l’enseignement est partie pour provoquer de sérieux clivages et des dégâts irréparables à nos générations futures. Tout le monde est dupé et le ministère de tutelle y compris. Il n’y a qu’à voir ces écoles privées qui ont poussé à une allure vertigineuse en scandant leur savoir faire de mille manières où le faux et le moins faux forment un amalgame incohérent.
Dans ce contexte où les décisions crient à l’hérésie, comment peut-on venir à bout de l’analphabétisme ? Comment pourront nous faire migrer notre peuple d’une culture orale vers la culture de la transcription et de l’écrit ?
Comment inculquer à nos enfants les bienfaits de la lecture et du livre dans ce contexte où la toile, mirobolante par l’attrait du plagiat masqué, les attire et les happe indubitablement ?
La réduction inquiétante des « Actifs » par rapport aux passifs et j’entends par ces derniers, non seulement les vieillards, les étudiants et les chômeurs mais encore et surtout ces diplômés à tort, ces responsables qui gravissent sur le dos des autres, ces louches parvenus, souvent les moins utiles et les plus rémunérés et qui avec un toupet exaspérant ne souffrent d’aucun complexe en se faisant payer pour un service qu’ils n’ont jamais rendu, mal rendu ou ne peuvent rendre à la société et à leurs prochains….

C'est à Mr Salah Abdelmoumen, l'auteur du texte, de répondre aux commentaires.

9 commentaires:

la vie a dit…

Bravo, l'auteur,j'adhére à cent pour cent à vtre post qui par ailleurs trés bien écrit/Cést une révolution dans l'enseiment qu ' il nous faut au Maroc/Salut

S.Abdelmoumène a dit…

Bonjour la Vie,

Pour y arriver, sans vouloir user de l'impératif, il faudrait bien commencer par communiquer autour de ce sujet et faire savoir à qui de droit que notre enseignement n'est pas à bonne enseigne....

Merci de votre passage.

Pas a pas a dit…

bonjour
le probleme se pose aussi en france
l'education nationnale est toujours remis en cause
elle fabrique des chomeurs diplomes
je connais un peu ce probleme pour en parler en ce momment dans mon blog, mais je n'ai pas de solution
bravo pour ce vibrant article et appel au secours pour les prochaines generations
amities au peuple marocain

S.Abdelmoumène a dit…

Bonjour Patrick,

Merci de ton passage, l'enseignement est la plaque tournante de tout un peuple. Il me turlupine celui qui crie haro pour un tube de dentifrice un peu trop élargi mais qui se soucie le moins du monde de la qualité du référentiel qu'on inculque à sa progéniture. Nous sommes ainsi fait, nous manquons souvent de discernement et nous bloquons sur des détails pour laisser échapper l'essentiel.

P.S : Pour le DR Mouhib. L'honneur que tu me donnes à répondre aux commentaires dans ton blog est perçu de mon côté comme une lourde responsabilité notamment pour le choix des gallicismes et le respect des entendements. J'espère que je m'en sors comme tu le souhaites.

Majid Blal a dit…

Bonjour à tous.
On ne peut hélas être en désaccord avec ce triste constat. Les politiques de restructurations, L,arabisation subite des matières, les différentes réformes menées par des pédagogues qui se tiennent loin de la réalité scolaire,la montée de la valorisation de soi par la consommation, ainsi que plusieurs autres facteurs ont miné le système scolaire marocain et de là tracé le chemin de la médiocrité aux futurs diplomés.

Le futur du verbe " Je baille" est deveu " Je dors" et si possible dans un pyjama griffé. Dans la phrase" Le Prof a négligé ses élèves" où est le sujet? Eh bien, il donne des cours privées aux mêmes élèves dans son garage.

Je connais pas mal de copains qui n'osent même pas répondre à un courriel matgrés leurs diplomes poussés et ultra-spécialisés pour la bonne et simple raison qu'ils ont la hantise de la faute d'orthographe. Le processus mental pour la construction d,une phrase à partir d,une idée, est dérèglé.

il y en a même qui, me regardant avec condescendance du haut de leurs diplomes, gratifient le littéraire que je suis sensé être pour mes écrits avant que je leur réponde que je suis économiste et administrateur et que je n,ai pas étudié en littérature.

Je deviens alors panphlétaire et le leur fais savoir. Même un don cela se travaille alors leur regard sur " Alfaylassouf addai3" ils peuvent bien le reserver à Achile Talon si bien sur ils y ont accès.

Dr Mouhib Mohamed a dit…

bonjour,Salah.Je ne peux qu'adherer aux idées pertinentes emises dans ta publication de 1990et qui est toujours d' actualité aujourd'hui en 2007.Ce qui prouve que famille et décideurs de l'enseignement dans notre pays restent comme des spectateurs qui regardent mais ne participent pas au changement de notre école qui continue à dispenser une éducation abstraite qui n'est plus en phase avec la vie moderne d'aujourd 'hui.Salut

Dr Mouhib Mohamed a dit…

ajout l' ouverture de mon blog à de bonnes plumes comme la tienne est un grand honneur pour moi.Au fait à propos de bonnes plumes les commentaires de M Acoujane commencent à nous manquer.amitiés

S.Abdelmoumène a dit…

Bonjour majid,

Que de profondeur dans le paragraphe sur le futur du verbe bailler. Un petit groupe nominal, avec un soupçon verbial, finement conçus ont donné une pléthore de sens à l'abris de l'hérésie. C'est la marque des grands, sans aucune complaisance, le sceau de celui qui sait faire parler la symbolique pour que les hypothètiques dormeurs se reveillent ou passent l'arme à gauche.
Merci Majid, tes interventions illuminent nos modestes blogs où nous jouons les écrivains sans écrits vains.

Je me joins au DR Mouhib pour demander d'après notre inconditionnel ami Akoujane. J'espère que tout va bien pour lui.

Majid Blal a dit…

Bonjour à tous.
Consensus et vote unanime. Les points de vue pleins de bon sens et les commentaires en profondeur de M Mohamed Akoujane nous manquent. Peut être une petite fugue et il reviendra at home...Inchaa allah.
majid